Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 12.10.2016 - thierry-allard - 4 min  - vu 700 fois

FAIT DU JOUR Grand Avignon : une nouvelle forme de covoiturage pour les trajets de travail

Didier Depardieu, directeur de TCRA, le président du Grand Avignon Jean-Marc Roubaud et le directeur de Cityway Laurent Briant, mardi matin lors du lancement du service Popcar (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Deux lignes, des stations, des arrêts, un terminus : à première vue, on parle d’un service de transport en commun.

Sauf qu’il s’agit bel et bien d’un nouveau système de covoiturage, lancé mardi matin au siège du Grand Avignon.

Gard → Agroparc

Popcar, un nom choisi « en clin d’œil à Vélopop », dixit le directeur de TCRA Didier Depardieu, débarque donc sur le territoire du Grand Avignon et attention, « nous sommes dans l’innovation, ce n’est plus le covoiturage comme on le concevait il y a cinq ou six ans », prévient le président du Grand Avignon Jean-Marc Roubaud. D’ailleurs, l’agglo vaucluso-gardoise est « la première à mettre en place ce système sur le territoire national », se félicite le président.

De quoi s’agit-il au juste ? Concrètement, de deux lignes de covoiturage, toutes deux au départ du Gard, vers Agroparc. La première partira de la place du marché, à Villeneuve, et la seconde du parking de covoiturage des Angles. Des arrêts jonchent les lignes, notamment aux allées de l’Oulle, à Courtine TGV ou encore à l’INRA, avec un terminus au siège du Grand Avignon.

Les conducteurs « indemnisés »

« Aujourd’hui le covoiturage fonctionne bien sur les longues distances, or il y a un besoin émergent en milieu urbain et sur des courtes distances », explique Didier Depardieu. Pour y répondre, les conducteurs devront proposer leur trajet à la plateforme. Si la course convient, à savoir si elle est effectuée sur une plage horaire où il y a une demande (« pour l’instant on part du lundi au vendredi de 7 heures à 20 heures », précise Didier Depardieu), elle est intégrée aux courses proposées sur l’application mobile.

L’utilisateur, qu’il travaille ou étudie à Agroparc par exemple, sélectionnera la course qui lui convient, et se rendra à un des arrêts Popcar matérialisés au sol. Pour lui, la course reviendra à 1,40 euros. Pour le conducteur, outre le fait de ne plus rouler seul et de contribuer à la réduction d’un trafic toujours, disons, difficile (restons polis) aux heures de pointe entre le Gard et Avignon*, sera indemnisé à chaque course « de deux euros, même s’il voyage à vide, affirme le directeur de TCRA, et 50 centimes par voyageur supplémentaire. » De quoi se rembourser « un plein de carburant par mois, environ 60 à 70 euros », figure Didier Depardieu.

De quoi aussi aider à lever les contraintes liées au covoiturage urbain, la première étant, d’après Laurent Briant, le directeur de Cityway, la filiale de Transdev qui a développé Popcar, « le fait que les conducteurs acceptent difficilement de faire un détour. » D’où l’idée d’indemniser les conducteurs même à vide : « c’est un modèle économique de transports en commun, ce n’est pas forcément la rentabilité qui va nous intéresser, mais l’usage », poursuit Laurent Briant qui veut « d’abord créér l’offre. » Une offre que les porteurs du projet espèrent assez rapidement voir grimper à 70 conducteurs.

D’autres villes intéressées par le système

Pour ce faire, les conducteurs qui s’inscriraient sur la plateforme avant le 24 octobre, date officielle du lancement de l’application, se verront remettre un bon carburants, et l’offre de lancement pour les passagers se fait au tarif de 50 centimes le trajet jusqu’au 31 décembre.

Un nouvel outil pour tenter de désengorger la traversée du Rhône et la Cité des Papes, alors que les travaux du tramway s’apprêtent à débuter, d’autant que, comme l’affirme Jean-Marc Roubaud, à Agroparc le covoiturage semble avoir la cote : « on a fait un sondage, et 3 salariés d’Agroparc sur 4 sont intéressés par le covoiturage. »

Ils ne sont pas les seuls, puisque Laurent Briant affirme que le même système va « démarrer bientôt à Auxerre et Grenoble » et que « Nice, Marseille et Montpellier attendent de voir comment ça va se passer ici, mais l’idée les intéresse vraiment beaucoup. » D’ici là, si l’essai est concluant, la TCRA envisage déjà de mettre en place une ligne reliant Entraigues et Le Pontet à Agroparc.

Et aussi :

Concrètement : le service fonctionnera par deux applications distinctes, une pour les conducteurs, et une pour les passagers. Après inscription sur le site de la plateforme et validation de son dossier, le conducteur a la possibilité d’accepter ou non les passagers qui l’ont sélectionné, et il les note à la fin du parcours. Il est indemnisé en fin de mois. Côté passager, après inscription sur l’application, il va s’agir de trouver un covoiturage idoine. Ceci fait, le passager peut géolocaliser en temps réel le conducteur, probablement pour éviter d’attendre trop longtemps sous la pluie et/ou dans le froid. Ensuite, le passager paye par QR Code, et peut lui aussi noter son conducteur. Notez que le système Popcar ne fonctionne que sur réservation.

Popcar = Uber ? : pas du tout, puisque Popcar est un système de covoiturage, à savoir que les conducteurs sont indemnisés pour couvrir une partie de leurs frais, et non pas rémunérés en fonction des kilomètres parcourus et du temps écoulé comme chez Uber, qui est un service de véhicules de tourisme avec chauffeur (les fameux VTC). Pas question donc de gagner sa vie en devenant conducteur Popcar. Et pas de concurrence frontale avec les taxis non plus, d’ailleurs.

* Chaque jour, près de 87 000 véhicules traversent les ponts Daladier et de l’Europe du Gard vers Avignon.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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