Las de l'absence répétée des représentants des collectivités, les parents d'élèves et représentants du personnel ont quitté le conseil d'administration du collège Condorcet, mardi dernier.

Exaspération au collège Condorcet… Implanté dans le quartier populaire de Pissevin, l’établissement tenait, mardi, son conseil d’administration. La séance, présidée par la principale Sandrine Hervier, avait pour but de voter le budget. Le Conseil s’ouvre vers 18 heures. Autour de la table : 18 membres sur les 27 qui le composent. A priori pas d’anomalie, sauf qu’à y regarder de plus près, aucun élu n’a fait le déplacement !

« On ne les a jamais vus ! », vilipende le syndicat SUD

Désignés par leur collectivité respective, plusieurs élus siègent dans les conseils d’administration des établissements publics (syndicats, lycées, collèges, écoles…). Seulement à Condorcet, « on ne sait même pas à quoi ils ressemblent, on ne les a jamais vus ! », vilipende Bruno Chaniac, responsable de la section Sud Éducation Condorcet. « Les habitants se sentent abandonnés ! Les classes sont surchargées et les professeurs ne peuvent travailler convenablement. Le quartier regroupe de nombreuses difficultés en matière de sécurité et de transports ! », énumère, remonté, le président de l’association des parents d’élèves, Gouaid M’Hamdi.

Désormais, les protestataires n’hésitent plus à dénoncer le nom de ces mauvais élèves : « Véronique Gardeur Bancel et Richard Tiberino, représentants du conseil départemental du Gard; Jean-Marc Soulas pour l’agglomération de Nîmes Métropole et Catherine Jehanno pour la ville de Nîmes ».

Jean-Marc Soulas : «  J’ai demandé à ne plus y aller »

Si Jean-Marc Soulas (UDI) estime qu’il n’est pas « excusable », le représentant de Nîmes Métropole soutient « qu’en tant qu’élu communautaire, je n’ai aucun pouvoir sur les collèges. Par ailleurs, les CA de Condorcet tombent en même temps que d’autres réunions où je suis plus utile…». Alors le centriste l'avoue :« Moi, j’ai demandé à ne plus y aller».

Si elle a le mérite d’être sincère, cette réponse fait bondir la vice-présidente (PS) du Département déléguée aux collèges, Nathalie Nury : « Ce n’est pas une question de pouvoir, mais d’écoute de la vie quotidienne des parents et des professeurs ! Les conseils d’administration servent à faire remonter certaines informations ». Par exemple, si M.Soulas avait assisté au CA, il aura pu relayer au président Lachaud l’indignation des parents sur la hausse des tarifs des transports Tango… Passons. 

Un « problème d’organisation »

Du côté des élus départementaux, on plaide un « problème d’organisation ». Depuis leur élection en mars 2015, Richard Tibérino et Véronique Gardeur Bancel se sont répartis les tâches : M.Tibérino siège aux conseils d’administration de Condorcet et Diderot. Mme Gardeur Bancel, à ceux de Jules Verne et Capouchiné. Cette année, le Nîmois n'a siégé « qu’une seule fois au conseil d’administration de Condorcet ». Son excuse : « des agendas surchargés ». Adjoint à la ville de Nîmes en charge de la sécurité et conseiller communautaire à Nîmes Métropole, Richard Tibérino démontre : « j’ai fait le calcul, je siège dans une soixantaine d’instances ! ».

Cet absentéisme relèverait-il alors d’un problème de cumul des fonctions ? « Pas du tout », assure l'élu Les Républicains, « nous devons avoir une meilleure organisation. Seulement, le collège nous envoie les convocations seulement 8 jours avant… Nos agendas sont déjà bouclés. Les conseils d’école, eux, nous livrent un agenda en début d’année et je n’en loupe aucun ! ». L’établissement, estime, quant à lui, qu'il est difficile de les fixer en amont, ces derniers étant souvent liés « à des décisions prises par d’autres collectivités ».

Cette semaine une réunion est prévue avec les élus, représentants des parents et du personnel. L’occasion de recoller les morceaux. 

Coralie Mollaret