Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 10.12.2016 - thierry-allard - 5 min  - vu 213 fois

BAGNOLS Plus d’investissements, des impôts stables : les orientations budgétaires en (long) débat

Ce matin, lors du conseil municipal de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ce fut long. Très long : près de quatre heures en tout, dont deux pour le seul débat d’orientations budgétaires. Inutile donc de préciser que le conseil municipal de ce samedi matin à Bagnols s’est apparenté à un marathon.

C’est qu’il y en avait des choses à débattre et à voter notamment au rayon budgétaire, le nerf de la guerre, pour reprendre une expression éculée.

Fonctionnement stable, investissement en hausse

Ainsi, d’emblée les élus ont été appelés à voter la toute première décision modificative du budget 2016. Un ajustement qui arrive tardivement, « ce qui montre qu’on a été très précis », estime le maire Jean-Christian Rey, et dans lequel on apprend que la municipalité a renoncé à emprunter le million d’euros prévu dans le budget prévisionnel ou encore qu’elle a déprogrammé les travaux de la toiture du centre culturel, « car on va devoir sans doute faire quelques chose de plus lourd que prévu », justifiera le premier adjoint Jean-Yves Chapelet. Au rayon des recettes, si la Dotation globale de fonctionnement (DGF) est 103 000 euros plus faible que prévu (2,32 millions d’euros tout de même), la Dotation de solidarité urbaine (DSU) est quant à elle 190 720 euros plus élevée que budgétisé initialement, à 8,96 millions d’euros. La DM sera votée avec 5 oppositions et deux abstentions.

Il était alors temps de débattre des orientations budgétaires pour l’année à venir, sous la nouvelle forme voulue par la loi NOTRe, plus didactique. Après les éléments de contexte macro-économique, le premier adjoint a détaillé les orientations de la majorité concernant d’abord le fonctionnement, avec des « efforts d’économies qui seront poursuivis pour 2017. Parallèlement, notre autofinancement net est pérennisé et se monte à 2,3 millions d’euros. » Par ailleurs, Jean-Yves Chapelet a affirmé que « la volonté de l’équipe municipale est d’accélérer le désendettement », en insistant sur le fait qu’aucun emprunt n’a été souscrit en 2016 « grâce à la finalisation d’opérations de cession et à l’obtention des subventions recherchées. » La dette reste à 31,8 millions d’euros de capital restant dû avec 11 ans et 10 mois de durée de vie résiduelle. D’une manière générale, le budget de fonctionnement est maintenu au niveau de 2016, anticipant « les grandes incertitudes budgétaires » de l’année à venir, tant au niveau du projet de loi de finances que des élections du printemps prochain, selon les termes de Jean-Yves Chapelet.

Côté investissement, la ville compte mettre un coup d’accélérateur, en passant à plus de 5 millions d’euros sur l’ensemble de la section pour 2017, dont 3 millions pour les seules dépenses d’équipement, en augmentation de plus de 48 %. Le tout financé par un autofinancement de 2,3 millions d’euros, un recours à l’emprunt « modéré » et par des cessions foncières, notamment les 830 000 euros de la vente de l’Ancyse. « C’est un budget d’investissement de relance », affirme le premier adjoint, tout en évoquant l’élaboration d’un plan pluriannuel d’investissements « qui déclinera la volonté politique de l’équipe municipale en termes d’équipements pour les années à venir. » Le tout, et c’est capital même si ça ne fait même pas l’objet de deux lignes dans le document du DOB, avec « une fiscalité inchangée. »

« Autosatisfaction » et digressions

Le premier à prendre la parole dans l’opposition a été l’ex-frontiste Jean-Pierre Navarro, qui a souhaité avec ce qui ressemblait à de la bienveillance « bon courage » à la majorité avant que Serge Rouquairol (LR) ne prenne la parole pour rappeler que les taux d’impôts, la municipalité « y a touché dans un passé récent ». « Nous on regarde devant » lui répondra le maire. L’opposant de droite poursuivra en déplorant la hausse de la DSU; fruit selon lui de « la pauvreté fiscale de notre ville. »

Après s’être interrogé sur les secteurs dans lesquels les investissements seront faits, Serge Rouquairol en est venu à l’école Jules-Ferry, partiellement détruite par un incendie volontaire il y a une semaine : « qu’est-ce qui a mal marché? Jusqu’où notre politique peut aller ? » « Aujourd’hui on ne peut pas tout faire tout seuls », lancera le maire avant de réaffirmer que l’éducation « reste une de nos priorités » notamment budgétaires puis d’énumérer les priorités d’investissement : « rattraper le retard pris dans les bâtiments communaux, notamment les écoles, le chemin Lagaraud, la route d’Orsan, un certain nombre de rues en centre-ville, l’accessibilité, l’église, le musée, même si c’est la portance de l’agglo, on va enfin déconstruire les Cèdres d’ici l’été, et nous aurons les résultats de l’étude début 2017. »

Dans une courte intervention, l’ex-PS Christian Roux estimera que « notre ville a besoin d’attractivité, il faut être ambitieux. » Le premier adjoint lui répondra par « la réalité », avec pêle-mêle la hausse du nombre de compteurs d’eau, des permis de construire « de presque 15 % », les différents projets (l’Ancyse, la route d’Orsan, le quartier de la Gare) : « l’attractivité aujourd’hui, elle se mesure, elle est là. » « Il faut sauver le centre-ville » glissera Christian Roux, avant que le maire ne lui réponde que la Taxe sur les surfaces commerciales « rentre plus à Bagnols que dans toutes les villes de même taille, vous évoquez toujours ce qui ferme, jamais ce qui ouvre. »

Et voilà comment le débats en sont arrivés jusqu’à l’ancien Intermarché des Escanaux, « un projet du secteur privé pour lequel un gros porteur de projet est intéressé », affirmera Jean-Yves Chapelet, avant que l’adjoint en charge du dossier Maxime Couston n’explique que « l’expertise est faite. »

On avait déjà balayé un large spectre de sujets lorsque l’opposant UDI Claude Roux a évoqué l’absentéisme des employés municipaux, le fait, d’après lui, que « l’insécurité progresse » et celui que « les lignes directrices de ce DOB ressemblent plus à de l’autosatisfaction qu’autre chose. » « L’autosatisfaction c’est déjà pas mal, ça fait au moins un heureux », raillera Jean-Christian Rey, avant d’accuser son opposant de « faire le jeu du FN » avec ses propos sur l’insécurité : « Il est où le dernier container qui a brûlé ? » Sur l’absentéisme, l’adjointe aux RH Emmanuelle Crépieux précisera que les agents Bagnolais sont absents « en moyenne 21 jours pas an, la moyenne en France c’est 29. »

Après s’être pas mal écarté des questions budgétaires, le débat s’achèvera avec un satisfecit de Jean-Yves Chapelet : « autant l’année dernière j’avais eu la dent dure, mais là je vous remercie car ce DOB va me permettre d’aborder l’élaboration du budget d’une façon différente. » S’il le dit…

Et aussi :

Plus d’argent pour le Bagnols Blues : les élus ont voté à l’unanimité une subvention de 12 000 euros à l’association Keep On Bluesin’, qui organise chaque été le festival au Mont-Cotton. Une subvention en hausse de 2 000 euros.

Un élu FN de moins à l’agglo : l’entrée de Saint-Laurent-des-Arbres dans l’agglo du Gard Rhodanien au 1er janvier prochain aura eu une conséquence inattendue. La nouvelle commune va bénéficier de 2 conseillers communautaires, dans une assemblée qui en comptait jusque là 75. « On espérait passer à 77, mais la loi nous oblige à rester à 75 », explique Jean-Christian Rey. A l’issue d’un savant calcul, il a donc été décidé que ce serait à Bagnols et à Pont de renoncer à un conseiller chacune, Bagnols passant de 19 à 18 conseillers. Il a donc fallu revoter groupe par groupe, et à ce jeu, l’absence prolongée sans procurations de l’élu FN Stéphane Pérez a coûté à son groupe un élu à l’agglo. Et ironie du sort, ce n’est même pas lui qui se retrouve out de l’assemblée communautaire, mais Anne-Marie Tulipani-Aymeric, pourtant infiniment plus assidue bien que très peu prolixe, ordre des listes municipales obligent.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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