Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 25.12.2016 - tony-duret - 1 min  - vu 260 fois

AU PALAIS Le prévenu : « Y a que les juges qui ne sont pas des menteurs »

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard).

Si sur sa carte d’identité Henri a bien 54 ans, les experts ont estimé qu’il a le quotient intellectuel d’un enfant de 8 ans. Sous tutelle, Henri, analphabète, n’a jamais été à l’école et n’a pas plus travaillé. Aujourd’hui, le quinquagénaire vit toujours chez sa mère.

Le 7 décembre dernier, il est surpris chez un particulier à qui il aurait volé de l’argent. Interpellé quelques instants plus tard, Henri est retrouvé avec 600€ sur lui alors que sa tutelle lui donne 70€ par semaine pour vivre.

- C’est surprenant au vu de vos ressources que vous ayez cette somme sur vous, s’étonne la présidente du tribunal correctionnel de Nîmes, Christine Ruellan.

Malgré l’évidence, Henri nie tout : le vol ainsi que les insultes envers les trois policiers qui sont intervenus.

- Je ne suis pas rentré chez ce monsieur, c’est pas moi. J’ai rien fait, assure Henri.

- Mais ce monsieur vous a vu, répond la présidente.

- Beh c’est pas moi quand même !

- Et pour les policiers ?

- Beh j’ai rien dit aux policiers. C’est des menteurs, je le sais. Y a que les juges qui ne sont pas des menteurs. Et les avocats aussi.

De fait, Henri, qui n’est ni juge, ni avocat, est potentiellement un menteur. C’est ce que pense la procureure Stéphanie Mollard qui demande contre lui six mois de prison. Le tribunal le condamne à 4 mois de prison avec maintien en détention. Henri devra aussi verser 800€ à la victime du vol ainsi que 150€ à chacun des trois policiers outragés.

Tony Duret

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