Politique
Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 18.01.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 249 fois

ROQUEMAURE Le FN à l’offensive

Le maire de Beaucaire Julien Sanchez, debout, lors de son discours (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ils étaient une petite soixantaine mardi soir, à Roquemaure, pour la première réunion publique de l’année du Front national, dans une commune « où on réalise des scores parmi les plus importants », s’est félicité le maire de Beaucaire Julien Sanchez, tête d’affiche de la soirée.

C’est filmé par les portables de plusieurs participants que l’édile beaucairois a pris la parole, le débit mitraillette et le verbe très offensif, autant pour défendre Marine Le Pen que pour descendre tous les autres.

« Que la France redevienne la France »

Mais c’est d’abord la conseillère régionale et responsable du FN sur la 3e circonscription Monique Tezenas-du-Montcel qui a pris le micro, d’abord pour défendre les tentatives d’ancrer le parti lepéniste localement — « depuis septembre, nous avons fait tous les marchés, même les plus petits », puis pour jouer une partition bien connue — « nous sommes seuls contre tous », et de se réjouir que l’éditorialiste Alain Duhamel, pas tout à fait l’incarnation de l’anti-système, « même lui, pense que la victoire est possible. »

Le nouveau maire frontiste de Saint-Bonnet-du-Gard Jean-Marie Moulin a quant à lui été applaudi par la salle, avant de se dire « très optimiste. » La parole était ensuite à Yoann Gillet, chef du Front dans le département, chargé de crédibiliser Marine Le Pen : « oui, nous sommes prêts, Marine Le Pen est prête à mener cette bataille et à gérer le pays, elle a préparé de longue date son arrivée. » Yoann Gillet se chargera ensuite de taper sur le candidat des Républicains François Fillon, nouvelle cible prioritaire des frontistes, « une escroquerie. »

Après cette première partie, place à Julien Sanchez et à un discours où une phrase, presqu’un slogan rappelant celui de Donald Trump*, reviendra à plusieurs reprises : « que la France redevienne la France » et sa variante, « aujourd’hui la France ne ressemble plus à ce qu’elle était il y a quelques années. »

Immigration et « grand remplacement »

Lancé, le maire de Beaucaire se dira pour la suppression des intercommunalités et des régions au profit des communes, dénoncera un pays « où tout est fait pour l’assistanat », des collectivités socialistes « comme Bagnols, Vauvert et le Conseil départemental qui ont augmenté les impôts, car ils gèrent mal et se contrefoutent de leurs responsabilités », quand Beaucaire a baissé sa fiscalité, certes peu. Si Yoann Gillet tapait sur la droite, pour Julien Sanchez ce sera la gauche : sur le cannabis, il ose un parallèle pour le moins douteux, « quand les socialistes n’arrivent pas à régler un problème, ils l’autorisent. Peut-être qu’ils autoriseront les viols aussi ? »

Mais le principal point dénoncé avec véhémence par l’édile beaucairois concerne sans surprise l’immigration, « la submersion », dont « celle qui arrive aujourd’hui n’a rien à voir avec celle d’il y a trente ans. l’immigration européenne, on pouvait l’accepter, nous sommes issus de la même civilisation, nous avons des points communs avec nos frères italiens, espagnols et portugais, mais quand les socialistes comparent, c’est du foutage de gueule ! » Applaudissements nourris.

Plus tard, Julien Sanchez parlera d’une « immigration de plus en plus conquérante », avant d’évoquer une théorie que Marine Le Pen elle-même avait relégué au rang du « complotisme », celle du « grand remplacement » : « nous voulons que le FN soit majoritaire dans ce pays, sinon dans quelques années on ne reconnaîtra plus la France, l’immigration a un poids démographique très important. Je ne parlerai pas ici de grand remplacement, ce n’est pas tabou mais tout de même, il y a une immigration massive qui est petit à petit en train de prendre place sur notre pays. » Julien Sanchez lui préfère de loin un encouragement « de la natalité française », sans préciser si c’est au sol français ou à la nationalité française qu’il fait allusion, chacun appréciera.

Sans faire allusion aux législatives, priorité étant donnée pour l’instant à la présidentielle, Julien Sanchez estimera que Marine Le Pen « est à deux doigts de la victoire », avant que la salle entonne la Marseillaise.

* Make America Great Again, rendre à l’Amérique sa grandeur, en français.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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