Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 28.01.2017 - thierry-allard - 4 min  - vu 158 fois

BAGNOLS Nouveau budget, nouvelle salle, mêmes débats

Ce matin, lors du conseil municipal de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le lieu a changé, l’année aussi, mais curieusement, on a eu une impression de déjà-vu ce matin lors du premier conseil municipal de Bagnols de 2017.

Ainsi, le conseil municipal a troqué la maison de l’entreprise pour la toute nouvelle salle de réunion du centre hospitalier, mais pas les longs débats pleins de digressions qui font son charme, notamment sur les questions budgétaires.

« Un budget responsable et raisonnable »

Ainsi, l’ordre du jour, prudemment limité à 14 délibérations (plus deux petites attributions de subventions de dernière minute) comprenait le vote du budget primitif et des taux d’imposition pour l’année. Loin d’être une simple formalité certes, mais rappelons que le débat d’orientations budgétaires qui s’est tenu le 10 décembre dernier avait sérieusement défriché la question, l’opposition y allant à coeur joie sur ses divergences avec la majorité.

Eh bien figurez-vous que même si le budget primitif présenté par le premier adjoint Jean-Yves Chapelet était, de son propre aveu, « très proche de ce que nous avons discuté pendant le DOB », (pendant deux heures, rappelons-le) on a eu droit à une rediffusion. Avant d’y revenir, précisons que ce budget primitif de 2017 sera « un budget responsable et raisonnable », dixit Jean-Yves Chapelet, année électorale oblige.

Le pôle dépenses de fonctionnement est en très légère hausse de 0,60 %, à 22,58 millions d’euros, l’autofinancement progresse de 4,55 % à 2,3 millions d’euros, les charges financières de la dette reculent de 8,7 % à 1,05 million d’euros. Côté investissements, le budget est en forte hausse, de 39,29 %, à 6,54 millions d’euros, avec 3,8 millions d’euros pour les dépenses d’équipement, un chiffre en hausse spectaculaire de 89,17 %. « On a décidé de relancer les investissements, ce sera le cas jusqu’à la fin du mandat », affirmera le premier adjoint en évoquant le « plan pluriannuel d’investissements » en cours d’élaboration. Le tout avec une fiscalité communale stable, avec un taux de taxe d’habitation de 14,95, de taxe foncière sur le bâti de 24,85 et sur le non bâti de 67,5, soit les valeurs atteintes lors de la dernière augmentation il y a un an.

Marottes, obsessions et déjà-vu

Place maintenant au débat d’orientations budgétaires  : c’est l’élu LR Serge Rouquairol qui l’a lancé, en regrettant que les charges de personnel augmentent (de 1,27 %), « le signe d’une maîtrise très discutable de ce poste fondamental », avant de revenir sur sa marotte de l’augmentation de la Dotation de solidarité urbaine, « signe incontestable d’une pauvreté structurelle sur le plan de nos ressources fiscales » et d’estimer que « malgré les déclarations et les slogans », il manque à ce budget « une ambition, une réelle ambition pour le progrès et l’avenir de notre cité. » « Sur les 1,27 % d’augmentation de charges du personnel, je pensais que vous diriez que c’était trop bas, vu qu’avec le GVT* classique on est à 2 %, d’autant qu’il y a l’augmentation du point d’indice de 0,6 %, c’est exceptionnel d’être à 1,27 % », répondra le maire Jean-Christian Rey. Sur la DSU, « c’est de la solidarité fiscale, les collectivités riches paient pour les pauvres », estimera l’édile, avant d’évoquer les projets immobiliers de l’Ancyse et de la route d’Orsan, « c’est tirer la ville vers le haut, modifier sa structure. » Enfin, concernant les ambitions, le maire rappellera que l’équipe à laquelle appartenait Serge Rouquairol avait « fait passer la dette de 1 000 à 1 600 euros par habitant en 6 ans, avec vous c’est faites ce que je dis, pas ce que je fais. »

Autre opposant à revenir sur sa marotte, l’ex-PS Christian Roux : « je reviens sur l’attractivité, il faut faire attention à la hausse des impôts et taxes locales, ça n’incite pas forcément les foyers fiscaux à s’installer. » Déjà vu, encore. « Vous voterez les taux alors, puisqu’on propose de ne pas y toucher… » s’amusera le maire, avant de répondre à une question de Christian Roux sur l’internalisation de certaines tâches : « tout dépend de notre capacité à les intégrer. » Nous voilà bien avancés.

Après Serge Rouquairol et la DSU, Christian Roux et l’attractivité, allions-nous avoir droit à Claude Roux et les véhicules ? Vous connaissez la réponse : « vous passez à la pompe comme tout le monde, et le budget carburant ne bouge pas en 2017 ? (…) l’entretien des véhicules c’est pareil, c’est mathématique, certains postes restent à zéro alors que c’est mécaniquement en augmentation. Enfin, vous dites que la sécurité est une priorité, mais je vois zéro augmentation pour le CLSPD. » Ah oui, on avait oublié la sécurité… Jean-Christian Rey lui répondra que « ce n’est pas le prix qui compte, mais le volume de kilomètres, ça coûte plus cher mais on en réalise moins, et le suivi des véhicules est internalisé. » Après facilement dix minutes sur la primordiale question du carburant, Jean-Yves Chapelet annoncera même que la mairie réfléchissait à faire passer une partie de sa flotte au gaz naturel. Et sur le CLSPD? le maire rappellera qu’il s’agit « d’un réseau, lui tout seul n’a pas d’action propre », donc pas besoin d’augmentation budgétaire, CQFD.

L’opposante Claudine Prat reviendra quant à elle sur l’augmentation de la subvention à l’école privée Sainte-Marie, pour s’assurer que les enfants Bagnolais étaient bien distingués des autres (la réponse est oui), puis l’ex-FN Jean-Pierre Navarro a réitéré ses propos du DOB, trouvant les résultats de la majorité « encourageants », justifiant ainsi sa future abstention, le reste de l’opposition votant contre le budget principal et les taux d’imposition. « C’est un budget plein d’ambitions », conclura le maire, avant d’annoncer que la municipalité « essaiera de voter celui de 2018 en décembre. » On a déjà une petite idée de la teneur des futurs débats.

*GVT pour glissement vieillesse technicité, qui justifie une augmentation des dépenses de personnel même si leur nombre n’a pas augmenté au cours de l’année précédente, car les mêmes agents gagnent en ancienneté ou obtiennent des promotions.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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