Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 28.01.2017 - elodie-boschet - 2 min  - vu 239 fois

JUSTICE Vague de solidarité pour l’agriculteur cambriolé

Mobilisation des agriculteurs ce vendredi. Photo Elodie Boschet/Objectif Gard

En décembre dernier, l’exploitation de Ludovic, à Corconne, était cambriolée par deux hommes, jugés ce vendredi. Pour l’occasion, une cinquantaine d’agriculteurs sont venus soutenir leur collègue lors du procès.

La salle d’audience était bien trop petite pour accueillir les agriculteurs venus en nombre, ce vendredi, montrer leur mécontentement. Car le cas de Ludovic n’est pas isolé. « En 2016, nous avons dénombré 220 cambriolages sur des exploitations dans le Gard, indique Lionel Puech, co-président des Jeunes Agriculteurs. On en a vraiment marre. On voudrait que la justice arrête de relâcher les voleurs ».

Yann et Cédric, âgés de 23 et 31 ans, font partie de ceux qui vont se servir sur les exploitations. Le 10 décembre dernier, ils visent le hangar de Ludovic, à Corconne. Entre une heure et trois heures du matin, ils dérobent seize bidons de 20 litres chacun de carburant, du matériel d’outillage, des denrées, du champagne, etc. Mais les deux comparses n’ont pas prévu que Ludovic, harassé par les multiples cambriolages qu’il a déjà subi, avait installé des caméras dans son entrepôt.

L’agriculteur, alerté par son système de vidéosurveillance, prévient les gendarmes. Une course-poursuite commence : les malfaiteurs roulent à vive allure et l’un des pneus de leur voiture crève. Ils finissent par s’arrêter et prennent la fuite à pied. Finalement, ils sont interpellés. En plus du matériel dérobé, de la résine de cannabis est retrouvée à l’intérieur du véhicule.

À la barre du tribunal, les deux prévenus parviennent difficilement à justifier leur geste. « J’étais en galère, j’avais plus de sous », assure Cédric.

- Pourquoi vous ne vous arrêtez pas lorsque vous voyez les gendarmes qui vous poursuivent ?, interroge la présidente Leila Dafre.

- Parce-que je ne pensais pas que c’était pour moi, répond Cédric. Rires jaunes dans la salle.

Yann, l’instigateur de ce cambriolage, n’est pas plus convaincant : « Je suis passé devant le hangar et je voulais voir ce qu’il y avait dedans. C’était la première fois ». À l’intérieur de cet entrepôt, il y a toute une vie. « Je suis installé depuis 2002, je fais 70 heures par semaine et je gagne 500 euros par mois. Tous les matins je me demande si je vais pouvoir travailler ou si il faudra que je passe ma journée à la gendarmerie », explique Ludovic.

Dans ses réquisitions, le substitut du procureur David Durand réclame six mois de prison avec sursis pour Yann, et six mois de prison ferme avec huit mois de suspension du permis de conduire pour Cédric. La décision sera rendue le 24 février à 9h.

Elodie Boschet

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