GARD La banquière sera entendue dans une escroquerie immobilière
Des personnes qui gagnaient 800 euros par mois obtenaient facilement des prêts immobiliers. Pour décrocher des crédits qui auraient dû leur être refusés, ils faisaient appel à trois porteurs d’affaires, des sortes d’intermédiaires qui plaidaient leur dossier devant les banques ou plutôt devant une banquière de la Drôme. Mais la supercherie a été découverte et les trois porteurs d’affaires ont atterri jeudi devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour « escroqueries et faux » aux crédits immobiliers. Les faits se sont déroulées de 2009 à 2012.
Le dossier est passé dans les mains d’une juge d’instruction qui avait confié les investigations à la police judiciaire. Oui, mais il faudra encore attendre pour que cette affaire soit jugée car les prévenus ont trouvé une autre coupable : une banquière de la Drôme avec qui ils étaient en relation. « On passait par elle pour faire avancer positivement des crédits immobiliers qui étaient refusés ailleurs, » affirme un prévenu. « D’ailleurs cette dame ne devait pas intervenir dans le Gard, puisqu’elle est basée dans la Drôme et que le Gard n’est pas dans son secteur. Mais elle avait un intérêt financier à être présente ici », affirme un autre homme suspecté lui aussi d’avoir fait obtenir à des familles près de 900 000 euros de prêts immobiliers à l’aide de faux documents. Est-ce un écran de fumée pour amoindrir leur responsabilité, ou bien la banquière est-elle l’instigatrice d’une vaste escroquerie immobilière qui se serait déroulée dans un village près de Bagnols-sur-Cèze ?
Les magistrats du tribunal correctionnel ont décidé de faire droit à la demande de l’avocat de la défense qui réclamait un supplément d’information... « Cette femme qui était employée de la banque et qui est devenue directrice d’une agence de courtage en prêts immobiliers est la pierre angulaire de cette histoire de prêts immobiliers accordés à des personnes qui ne devaient jamais les obtenir. Vous savez que des faux documents ont été établis indiquant qu’une personne gagnait 3 800 euros mensuel alors qu’elle ne recevait que 800 euros par mois », indique l’avocat. L’ancienne banquière sera donc entendue très prochainement par la police judiciaire qui va débouler dans ses locaux.
Boris De la Cruz
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