Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 18.02.2017 - tony-duret - 2 min  - vu 193 fois

AU PALAIS Ils exploitent un couple de Thaïlandais pour ramasser les courgettes

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard).

Stéphane, 60 ans, et sa femme May, 58 ans, tous les deux nés au Laos, sont arrivés en France en 1977. Depuis, ils ont eu cinq enfants. Les époux travaillent dans un domaine agricole de Redessan où ils exploitent la courgette. Seulement ils n’exploitent pas que les courgettes…  

Il semble que les quatre hectares de terrain loués par les époux soient un peu trop grands pour eux. La rencontre fortuite avec un couple de Thaïlandais sur le parking du supermarché Casino de Redessan, va considérablement arranger leurs affaires. Il faut dire que les Thaïlandais, deux quadragénaires prénommés Wanchai et Aramya, ne sont pas très exigeants. Du moins, (est-ce dû au fait qu’ils n’ont pas de papiers ?),  ils n’osent pas se plaindre des difficiles conditions d’accueil de leurs hôtes.

Pendant des mois, les Thaïlandais travailleront d’arrache-pied, de 6h à 21h, 7 jours sur 7, contre 50€ par jour. Le tout sans contrat de travail. Quant à l’hébergement, il n’est pas beaucoup plus réglementaire. À en croire le président de l’audience, Jean-Pierre Bandiera, qui consulte les photos, il s’agit plus d’un « bidonville » que d’un logement.

-      Il y a une tente et une cabane en bois et en tôle. Il n’y a pas d’eau courante. Quant aux toilettes, il s’agit d’un trou dans le sol, constate le juge.

-      La vie est comme ça au pays, explique Stéphane qui ne sera probablement jamais agent de voyages. Pour nous, c’est une façon de vivre.

-      J’imagine qu’ils ne sont pas venus en France pour exporter leurs conditions de vie misérables, note toutefois le juge Bandiera.

Suite au contrôle des enquêteurs le 14 octobre 2014, les deux Thaïlandais, sans papiers, ont été renvoyés dans leur pays. Stéphane et May, eux, sont rentrés chez eux avec une peine de six mois de prison avec sursis et 3 000€ d’amende chacun.

Tony Duret

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