Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 03.03.2017 - thierry-allard - 4 min  - vu 202 fois

UZÈS Des recettes en baisse mais des impôts stables

Le maire d'Uzès Jean-Luc Chapon (au centre) hier soir lors du conseil municipal (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le conseil municipal d’Uzès a débattu des orientations budgétaires pour l’année, mercredi soir.

Une année 2017 qui sera encore marquée par une baisse des recettes due à la fonte des dotations de l’Etat, un niveau d’investissements encore haut et une fiscalité stable.

« Une situation saine des finances communales »

Avant d’évoquer les dépenses, l’adjoint aux finances Thierry de Saboulins-Cohorn s’est penché sur les recettes. Des recettes touchées par la baisse des dotations de l’Etat, et notamment de la dotation globale de fonctionnement, qui a fondu de « 571 000 euros sur les cinq derniers exercices », et qui diminuera encore en 2017, et ce n’est que l’estimation de la municipalité, de « 125 000 euros environ », précise l’adjoint. Dans ce contexte contraint, la commune a opté pour « le non renouvellement systématique des postes vacants, et le recours à des prestataires extérieurs », explique Thierry de Seguins-Cohorn. De quoi jouer sur les dépenses de personnel, qui passeront de 4,8 à 4,7 millions d’euros en 2017, et plus largement faire baisser les dépenses de fonctionnement, qui étaient de 12,49 millions d’euros en 2016, « le niveau le plus bas des cinq dernières années », et qui resteront « quasi identiques » cette année.

Côté investissements, on note une baisse, le budget passant de 9,5 millions d’euros en 2016 à 7,1 millions en 2017. Il reste tout de même à un haut niveau, puisqu’en 2015, la commune avait investi 6,6 millions d’euros. Pour 2017, les investissements communaux seront fléchés sur le lancement des travaux de la liaison Mayac - Mas de Mèze (840 000 euros sur les 1,4 million que coûtera en tout la déviation), la deuxième tranche des trottoirs du tour de ville pour 600 000 euros et le lancement du programme pluriannuel de la réfection de l’école Jean-Macé pour 360 000 euros. Par ailleurs, la commune prévoit de mettre 960 000 euros sur la voirie et 160 000 euros pour le lancement des jardins familiaux.

Le choix de maintenir une stabilité fiscale est renouvelé, la seule hausse étant due à la revalorisation nationale de 0,4 % des bases des taxes d’habitation, sur le foncier bâti et non bâti. Conséquence : avec des recettes en baisse, un niveau d’investissements restant haut et une fiscalité communale stable, la commune va devoir emprunter 1,2 million d’euros en 2017. Pas de quoi faire significativement augmenter la dette, puisque la commune se désendette d’1,2 million d’euros par an. « Nous avons une situation saine des finances communales », résumera l’adjoint aux finances avant que la parole soit donnée à l’opposition.

« La vitrine est belle, mais ce n’est qu’un décor qui cache une bien triste réalité »

La conseillère municipale du groupe Ensemble pour Uzès Caroline Sépet sera la première à se lancer pour lister ses désaccords, sur le non renouvellement des postes, le recours à des prestataires extérieurs, « la vente à tout va de terrains et de salles alors que le Plan local d’urbanisme n’est pas fini », « la multiplication des zones commerciales » ou encore les tarifs des parkings. « Mais c’est surtout la forme que nous désirons dénoncer », poursuivra la conseillère d’opposition. « Le débat est systématiquement coupé ou refusé, et vous employez un ton péremptoire et méprisant », lancera-t-elle au maire Jean-Luc Chapon, avant de lui poser « une petite colle, qui a déclaré que ‘la vie politique uzétienne n’est pas celle qu’elle devrait être si elle était posée d’une manière démocratique’ ? » Le maire restera impavide, avant que Caroline Sépet ne donne la réponse : « elle est de vous, dans le Républicain d’Uzès du 29 février 1977 (sic). »

La conseillère de la liste Ensemble pour Uzès Lydie Defos du Rau estimera pour sa part que les orientations budgétaires « témoignent du fossé abyssal qui se creuse entre votre gestion et les attentes des habitants », avant de tancer le projet de centre des congrès « aux proportions mégalomanes » au parc du Refuge ou encore l’absence « honteuse » de maison des associations. « La vitrine est belle, mais ce n’est qu’un décor qui cache une bien triste réalité », conclura Lydie Defos du Rau. Le conseiller de la liste Uzès + Martial Jourdan estimera ensuite qu’il n’y a « rien de nouveau » dans ces orientations budgétaires, avant de qualifier le recours à des prestataires privés comme « une fausse bonne idée que nous paierons cher plus tard. » Concernant les impôts, Martial Jourdan affirmera que la hausse a été portée « au niveau intercommunal, j’ai envie de dire chapeau l’artiste ! »

Jean-Luc Chapon répondra que la ville « ne se cache pas » d’avoir recours à des prestataires extérieurs, avant de prendre la posture de la victime : « on m’accuse de rendre la ville attractive et d’en être fier. » Sur les impôts, celui qui est aussi président de la Communauté de communes affirmera qu’« on n’a pas augmenté les impôts de la CCPU », provoquant la colère du conseiller de la liste Uzès Autrement Jérôme Maurin : « continuez à dire des âneries ! » De quoi arrêter net le maire : « je ne suis pas sur un ring ! » Il reprendra la parole plus tard pour se lancer dans un long inventaire à la Prévert des investissements prévus pour 2017 avant de conclure en lançant : « il semblerait qu’on ne fait rien. »

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Le centre des congrès fait débat : le sujet est revenu à la faveur d’une délibération technique concernant le Plan local d’urbanisme. « Nous ne la voterons pas étant donné l’objectif de cette révision, à savoir le palais des congrès », lancera Caroline Sépet avant de dénoncer « un projet démesuré en taille et en fonctionnement. » Jérôme Maurin se dira pour sa part « pas contre un centre culturel, mais pas en ce lieu et en ces formes », quand Martial Jourdan déplorera « l’absence de plan ou de maquette. » « Le projet fait une fois et demi la surface de la crèche d’Uzès, c’est ce que certains appellent la démesure », rétorquera le maire, provoquant l’ire de Martial Jourdan : « vous nous faites passer pour des cons, mais en même temps, on n’a pas les pièces ! Informez tout le monde ! » « La ville se contente de donner le terrain, c’est dans une autre enceinte, la CCPU, que le projet a été débattu, et pas dans les communes », répondra Jean-Luc Chapon, « malheureusement ! » lancera en choeur l’opposition. La délibération sera votée avec 5 voix contre et une abstention.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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