Le photographe et botaniste Niçois Cédric Pollet est un amoureux des arbres, et ça se voit.

Ce passionné s’est piqué des écorces et de leur monde aussi méconnu que merveilleux, jusqu’à leur consacrer deux ouvrages de photos qu’il a prises à travers les 35 pays qu’il a parcourus lors des vingt dernières années.

Car si on connaît tous des écorces utilisées par l’Homme depuis des siècles, comme le liège ou la cannelle, encore faut-il remarquer la formidable diversité de couleurs et de textures que la peau des arbres propose à l’oeil et au toucher.

Une diversité que Cédric Pollet met en avant à travers l’exposition qui se tient en ce moment à l’abbaye Saint-André, à Villeneuve. Et plus qu’un simple photographe, Cédric Pollet se considère « comme un peintre… je joue sur mon écorce pour révéler ce qu’il y a de plus beau, en humidifiant certaines parties par exemple. » C’est ainsi que le gris pâle se transforme en un vert éclatant, que le rose pâle devient fuchsia.

Outre les photos, l’exposition propose une grande collection d’écorces brutes qu’on meurt d’envie de toucher. Malheureusement, elles restent protégées par des vitrines. On se consolera avec le petit jeu que Cédric Pollet a concocté en introduction de l’exposition. Sur un mur une série d’écorces brutes dans des cadres, en face des photos : au visiteur de relier la photo à l’écorce brute, au milieu des effluves naturellement transportées par ces bouts d’arbre. « Je l’ai conçu pour les enfants, pour qu’ils apprennent à observer », précise le photographe. Vous pouvez aussi y jouer si vous n’êtes plus un enfant… précise le journaliste.

La seconde partie de l’expo est plus botanique, avec la collection d’écorces du Niçois, qu’il a baptisée « phloiothèque », et parsemée d’objets issus des écorces, du familier bouchon en liège aux boîtes à bijoux Japonaises revêtues d’écorces travaillées.

La troisième partie s’éloigne un tout petit peu des écorces stricto sensu, avec des photos de jardins d’hiver, thème du troisième et dernier ouvrage en date de Cédric Pollet. « Il y a ici ce que j’ai vu de plus beau dans les jardins d’hiver », précise-t-il, et on ne peut que lui donner raison : on y trouve des contrastes saisissants entre les couleurs froides de l’hiver, parfois la neige, et les incandescents troncs rouges des érables ou des cerisiers du Tibet, coup de coeur de l’artiste.

« De l’écorce au jardin, le fabuleux monde des arbres », jusqu’au 26 avril à l’abbaye Saint-André de Villeneuve. Tarif : 7 euros, réduit 6 euros.

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Cette expo donne le coup d’envoi d’un cycle d’expositions conçu en contrepoint de la visite des jardins de l’abbaye. Cinq expositions sont au programme jusqu’à l’automne, la prochaine, « Arrêt sur nature » de Sylvie Pélissier et Chantal Pommier, se tiendra du 29 avril au 5 juin.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com