Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 05.03.2017 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 318 fois

NÎMES Prison ferme pour le carrossier geek et trafiquant de drogue

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard).

Le tribunal correctionnel de Nîmes a jugé jeudi un trafic de stupéfiants nouvelle génération. Tout se déroulait sur Internet, avec le système Darknet, qui utilise des protocoles, des logiciels, des noms de codes,  permettant un anonymat complet des trafiquants. Les policiers sont parvenus à remonter jusqu'à quelques personnes. Six au total, cinq hommes et une jeune femme, qui se sont retrouvés devant la justice pour "transport, détention, offre ou cession et acquisition de stupéfiants". "Tout était virtuel, même le mode paiement lorsque les acheteurs payaient la transaction. Tout était virtuel, sauf la drogue qui a la fin parvenait à son destinataire, précise le président du tribunal Jean Pierre Bandiera. Ce dossier nécessite comme pour Canal Plus un décodeur car sinon on ne comprend rien", poursuit le magistrat. Et en effet, on a l'impression que pour accéder à ce monde virtuel, il faut être un vrai spécialiste des nouvelles technologies et utiliser un vocabulaire spécifique.

En tête d'affiche de ce réseau, un jeune de 23 ans. Le profil du gendre idéal, qui répond poliment au président d'audience avec sa belle chemise blanche et son air de ne pas y toucher. Pourtant, en quelques semaines sur la toile son chiffre d'affaires est bien réel et représente près de 150 000 euros. "Je ne peux pas vous dire combien j'ai gagné monsieur le président, car il y avait des frais", répond le jeune prévenu. Des frais d'achat du cannabis, des frais "d'employeur" car le jeune homme s'aidait d'une nourrice pour stocker la drogue et il utilisait aussi des intermédiaires. "Dans le réseau, il y avait des soldats, des officiers et des généraux, vous êtes considéré comme un général", assène le juge au jeune homme qui avait pris sur la toile un nom de tzar de la Russie Impériale. Un jeune garçon qui, muni de deux CAP de carrosserie, naviguait à merveille dans les eaux troubles des logiciels indétectables. "Un dossier qui vient dans la main des enquêteurs, un peu par hasard, puisqu'un commerçant va recevoir une lettre avec des stupéfiants à l'intérieur. Dès le départ, on va s'apercevoir qu'il s'agit d'un dossier peu habituel dans son mode opératoire qui utilise la face cachée du Net", poursuit le substitut du procureur Sébastien Sider.

Il y a une vraie intelligence, une vraie astuce, mais aussi une vraie entreprise à 200% délictuelle", complète le représentant du Parquet de Nîmes, qui réclame 4 ans contre celui qui a piloté et monté le stratagème informatique et qui se faisait payer par cartes de paiement prépayées. Le principal prévenu affirme qu'il ne connaît pas d'autres personnes apparaissant pourtant comme d'éventuelles "têtes du réseau". Des individus, qui dans ce monde virtuel, sont parvenues à garder un anonymat complet, puisque même les informaticiens de la police n'ont pas pu remonter jusqu'à eux. Il y a un juste un nom de code et une adresse à Dijon qui figure au dossier d'instruction. Le carrossier a lui été condamné à 2 ans de prison ferme et deux autres avec sursis et mise à l'épreuve. Les autres prévenus, des petites mains, ont écopé de peines beaucoup plus légères.

Boris De la Cruz

Boris De la Cruz

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