LUNDI SANTÉ Sport sur ordonnance
Depuis le premier mars, un nouveau décret permet aux médecins traitants de prescrire sur ordonnance la pratique d’un sport, à des patients soignés pour une affection de longue durée.
Les médecins peuvent donc prescrire, du basket, du tennis, du yoga, du karaté… aux personnes souffrant d’affections comme le diabète, la maladie d’Alzheimer, de Parkinson d’un cancer, de sclérose en plaques ou des suites d’un AVC. Concrètement, de la même manière qu’il procède pour des séances de kiné, après un examen afin de dresser un état des lieux de l’état de santé de la personne, le médecin pourra prescrire des séances de sport.
Pas encore remboursé par la sécurité sociale
La prescription des médecins ne signifie pas pour l’instant que les activités sportives seront remboursées par la sécurité sociale. Mais selon Philippe Podleki médecin du sport à Nîmes, le processus est en cours. "Les remboursements devraient même intervenir dès le courant de ce mois, seulement dans le traitement des affections de longue durée comme le cancer. Mais pour l’instant, les praticiens attendent toujours des précisions sur les modalités". Philippe Podelki est optimiste. "J’ai participé à une thèse sur le sujet et je suis convaincu des bienfaits du sport. Le remboursement ne devrait pas poser de problème à terme. C’est déjà une pratique qui existe dans de nombreux pays comme l’Allemagne par exemple".
Tout bénéfice
Une chose est sûre les bénéfices de la pratique d’un sport adapté pour les malades sont indiscutables et ses bienfaits avérés par plusieurs études. La boxe, l’escrime ou l’aviron ont été repérés comme étant d’une efficacité notable dans le traitement des suites opératoires des cancers du sein ou du colon. On conseille également le rugby à V aux seniors atteints d’Alzheimer, le cyclisme à certains diabétiques…
À terme, l’État aussi pourrait faire des économies substantielles. Selon un rapport du Conseil national des Activités Physiques et sportives (CNAPS) paru en 2007, chez les diabétiques, par exemple, la pratique d’une activité sportive permettrait de réduire de 50% les coûts des soins. L’économie potentielle serait de10 milliards d’euros si les 37 millions de Français sédentaires pratiquaient une activité physique et de 500 millions si seulement 5% des personnes sédentaires changeaient leurs habitudes, toujours selon le CNAPS.
Des arguments qui ont déjà convaincus nombre de médecins, note Michel Podleki pour qui cette mesure va dans bons sens et permet de rattraper le retard que nous avons sur nombre de nos voisins européens. L’idéal serait bien sûr d’envisager le sport comme une mesure préventive. Mais c’est une autre histoire…
Véronique Palomar
veronique.palomar@objectifgard.com
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