Carmen, 20 ans, est en détention provisoire depuis 11 mois. Le 1er avril 2016, un drame s'est déroulé dans la maison familiale de Beaucaire, qui se trouve à côté du terrain de rugby de la ville. Ce jour-là, en soirée, un tir retentit dans la villa. Rapidement, la jeune femme est placée en garde à vue et mis en examen pour le "meurtre" de son père. Hier, elle était devant le juge d'instruction de Nîmes en charge du dossier pour donner sa version sur les faits mortels. Après une altercation verbale virulente, son père qui était assis dans un canapé du salon s'est écroulé. Carmen est la seule impliquée par la justice dans le drame... Elle serait allée chercher un fusil dans une autre pièce avant de revenir et tirer en direction de son père.

Acte volontaire, un geste accidentel?

"Elle s'est longuement expliquée devant le juge, elle ne masque rien, et elle raconte comment s'est déroulé cet évènement qui a anéanti sa vie. Sa position depuis le début est de clamer qu'elle n'a pas voulu tuer son père, qu'il s'agit d'un accident", souligne son conseil, Maître Serge Billet.

Ce que l'on sait, c'est que le père de famille qui est décrit comme un homme violent par des proches, aurait été fortement alcoolisé ce soir-là. Une dispute aurait éclaté entre le père et ses enfants. Il y avait dans la maison, outre Carmen, les deux frères de celle-ci, qui sont plus jeunes et sa maman handicapée. "Elle a tué son père d'un tir à la tête alors qu'il était de dos. Elle affirme qu'elle voulait le faire sursauter et qu'il n'y avait pas d'intention homicide dans son geste" déclarait au lendemain du drame, le vice-procureur Alexandre Rossi. Après son passage devant le juge d'instruction, Carmen semble rester sur cette position. Elle est retournée en détention provisoire et l'enquête se poursuit.

Boris De la Cruz