Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 09.03.2017 - philippe-gavillet-de-peney - 3 min  - vu 223 fois

JEUDI SPORT E-sport : sport virtuel, vrais professionnels

Depuis sa création en 2008, le team nîmois se distingue régulièrement au plan mondial.

Alors que la pratique des jeux vidéo suit une croissance exponentielle à travers le monde, le team nîmois BAM, qui tire son nom des premières lettres du club de football allemand du Bayern de Munich, se construit une solide réputation. Une quinzaine de titres nationaux, une vingtaine de titres européens et six titres mondiaux ornent déjà la vitrine aux trophées. Focus.

Porté sur les fonts baptismaux en octobre 2008 par une phalange de passionnés, le team BAM e-sport de Nîmes (*) -on ne dit pas club !-  émarge déjà au rang des meilleures structures mondiales de la spécialité. « Aujourd’hui nous sommes 90 personnes, dont 15 au sein d’un staff chargé de planifier les entraînements, de définir les stratégies de jeu d’équipe et du recrutement », indique son jeune président Pierre Ratier.

Car, à l’instar de ce qui existe déjà dans le ‘’vrai’’ sport professionnel, il existe un Mercato…qui ne dit pas son nom. « Les transferts de joueurs ne sont pas officiellement organisés », précise le trentenaire. Pour autant, la concurrence est bien réelle et elle est féroce. En coulisses, les team rivalisent d’ingéniosité pour séduire et attirer les meilleurs joueurs de la planète.

Un champion du monde polonais à Nîmes !

Et au jeu de la séduction le team Nîmois se montre particulièrement habile et a déjà attiré dans ses rets quelques figures de proue de la spécialité : « Nous avons chez nous le champion du monde sur le jeu Project Cars, le Polonais Kamil Pawlowski, mais aussi des Italiens, des Canadiens ou encore des Anglais… Nous sommes aussi champions du monde par équipe sur le même support. Chaque joueur est plus ou moins spécialisé dans un jeu », détaille notre interlocuteur.

Nîmois d’adoption lui aussi, le Parisien Alexandre Arnou est quant à lui champion de France sur le jeu Forza Motor sport 5 (un jeu de conduite automobile, NDR) et double champion de France par équipe. Lauréat d’une compétition internationale à Los Angeles (USA), le virtuose s’est vu remettre une Ford Mustang d’une valeur de 40 000 euros et son inscription au Guinness book des records. Le susnommé a empoché l’an dernier des gains cumulés de 70 000 euros ! Pour le titre individuel décroché après six mois de compétition et dix manches, Kamil Pawlowski a perçu 5 000 euros et 1 000 de plus pour la couronne par équipe.

On comprend mieux pourquoi, pour convaincre les Mozart de la manette, il est courant de leur proposer avantages sonnants et trébuchants (eux y’en a vouloir des sous !), mais aussi une aide matérielle, logistique et une visibilité accrue sur les médias. « Nous gérons aussi pour eux les réseaux sociaux, les relations avec les sponsors et l’évolution de leur carrière », ajoute le comptable Nîmois.

Des carrières courtes

Car de carrière, compte tenu des sommes évoquées, il est en effet question. Même si elle s’avère plus courte que dans le sport sur lequel elle prend modèle. « Le profil habituel du joueur est un homme entre 25 et 35 ans, déjà installé dans la vie et déjà parent », met en exergue le papa de deux enfants. « Les meilleurs joueurs ont entre 16 et 22 ans. C’est à cet âge que les réflexes, l’acuité visuelle et la concentration sont à leur zénith. C’est aussi une question de temps disponible à pouvoir consacrer à la pratique. »

Il faut dire qu’en période de compétition, en ligne ou ‘’lan’’ (compétition où les joueurs sont physiquement présents, NDR), les pratiquants s’astreignent à des entraînements qui durent de trois à six heures par jour…

Soutenu par l’école nîmoise de formation des métiers du jeu vidéo, Créajeux, et doté d’un budget qui oscille entre 15 000 et 30 000 euros par an constitué par les dotations des partenaires, le team emploi exclusivement cette manne à l’achat de matériel, au frais de déplacements et d’hébergement des joueurs lors des compétitions, à l’achat des maillots et aux frais d’inscriptions. « En tant qu’association nous n’avons pas le droit de rémunérer les joueurs sur ces fonds », précise le président Ratier.

À ce jour, on considère que, entre joueurs, pratiquants de loisir et aficionados, pas moins de 7, 5 millions d’individus sont concernés par l’e-sport et une Fédération française est déjà opérationnelle. Le phénomène ne semble pas en être là de s’essouffler…

Philippe Gavillet de Peney

philippe@objectifgard.com

Les jeux vidéos génèrent des gains importants pour les meilleurs pratiquants • CaroPhotography

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