Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 09.03.2017 - anthony-maurin - 2 min  - vu 238 fois

NÎMES Un refuge pour démarrer une autre vie

Le Préfet Didier Lauga visitait un centre d'hébergement de la Croix Rouge destiné aux femmes victimes de violences  (Photo Anthony Maurin).

Visite intimiste pour le Préfet du Gard Didier Lauga qui, à l'occasion de la journée des droits des femmes, est allé à la rencontre de plusieurs femmes battues et secourues par la Croix Rouge.

Le lieu est gardé secret afin d'éviter de fâcheuses représailles... Nîmes est un grand village et les gens parlent. Connaître ces lieux d'accueil ne ferait que mettre en péril la vie de ces femmes. Même quand elles sortent pour aller faire leurs courses ou pour une balade anodine, leurs regards se perd à l'horizon puis revient très vite afin de scanner le paysage alentour et de vérifier qu'on ne les suive pas. Une vie plus comme les autres.

Aux parcours et aux âges différents, ce sont les problèmes conjugaux qui ont mené ces femmes dans cette résidence un peu spéciale. Battues une fois, deux fois, trois fois... La spirale était en route et pour la stopper, une seule solution, l'éloignement. L'éloignement du cogneur, du lâche frappeur, de l'ancien compagnon, conjoint ou simple flirt. Ces victimes de maltraitances ne sont pas seules dans ce passage à vide. Une aide salvatrice les ramène à la surface de leurs émotions et leur suggère un autre mode de vie.

Ici, aucun jugement, l'accueil est simple, chaleureux et permet de reprendre d'autres marques que celles laissées sur les corps meurtris, ses propres marques pour sa nouvelle vie. Dans une résidence sécurisée mais tout à fait lambda, se tient un hébergement dédié aux femmes victimes de violence, la Croix Rouge est à la baguette.

Témoin, un petit appartement où vivent 2 jeunes très femmes. La première est là depuis guère plus d'une semaine, la seconde depuis plus d'un mois. Accueillies dans un appartement relativement confortable, le but de la manoeuvre est de s'effacer un peu, de préparer sa nouvelle vie et d'oublier les mauvais moments passés à pleurer et à se panser.

Ici en 2016, 33 femmes battues sont venues. Parmi elles, la moitié finissent par reprendre leur autonomie, d'autres basculent vers une autre vie mais 25% retournent au domicile conjugal et sous l'emprise de leur bourreau... Avec le Préfet, une discussion à bâton rompu s'installe, sans fioriture et en prononçant les vrais maux. On parle lenteur administrative, recherche d'emploi pour tourner la page et s'assumer, cas d'urgence, retour au domicile conjugal pour "vérifier s'il a changé, comme promis", titre de séjour, aides financière et alimentaire... "Nous allons essayer de réaliser un circuit court pour faciliter les démarches administratives mais malheureusement, tant qu'il y aura des hommes, il y aura de la violence" note le Préfet Lauga.

La sortie de ce dispositif n'est pas aisée mais les victimes doivent s'y préparer.Trouver sa place, refaire sa vie ou la reconstruire, quoiqu'il arrive, ces femmes ne seront plus tout à fait les mêmes mais ces instants passées entre elles et en sécurité, devraient contribuer à préparer le long chemin.

Anthony Maurin

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