Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 14.03.2017 - eloise-levesque - 2 min  - vu 246 fois

ITINÉRANCES "Orpheline", autobiographie bouleversée en ouverture du festival

Extrait d'Orpheline. DR

Ce vendredi, "Orpheline" inaugurera le 35e festival Itinérances au Cratère d'Alès. Le récit autographique poignant et sans concession d'une jeune fille en quête d'elle-même. Rencontre avec le réalisateur Arnaud Des Pallières.

Objectif Gard : Comment est née l'idée du film ?

Arnaud Des Pallières : D'abord de la conscience de n'avoir jamais accordé une place suffisante au personnage féminin dans mon travail. Et puis, de manière amicale, j'ai appris à connaître l'histoire de la coscénarise de mon film précédent, Christelle Berthevas. Son parcours m'a intéressé et je l'ai sollicitée.

Pourquoi souhaitiez-vous mettre en images son récit ?

Tout ce que je ne connais pas m'attire, et son milieu social m'était étranger. Partir de l'autobiographique était passionnant, de même que collaborer avec elle, et la pousser dans ses retranchements.

Comment avez-vous fait pour vous mettre dans la peau d'une femme ?

Je l'ai beaucoup écoutée, ses sentiments, ses émotions. Je commentais, elle m'expliquait pourquoi. Finalement, c'est comme si je connaissais le personnage. Ensuite, il a fallu créer une mise en scène qui place le regard de son point de vue. Je n'ai utilisé qu'un seul objectif, une seule manière de voir. Le spectateur ne sait donc que ce que l'héroïne sait, pas plus. En fait, j'ai cherché à préserver l'émotion que j'ai ressentie quand j'ai découvert son itinéraire.

Et Christelle, comment a-t-elle vécu ce projet ?

Ce n'était pas une thérapie. Elle a activement écrit le scénario, et ce qui était intime est devenu un matériau de travail. Elle a été très peu présente sur le tournage, il nous fallait un peu de liberté. Par contre, je lui demandais régulièrement son avis sur les scènes, il était nécessaire d'avoir son point de vue féminin. On a dû négocier à certains endroits pour ne pas trahir son histoire.

Arnaud des Pallières et Christelle Berthevas. Patrice Terraz/DR • Patrice TERRAZ

De nombreuses ellipses ponctuent le film, parfois trop...

Quand on prétend raconter un tiers d'une vie en moins de deux heures, il y a un problème mathématique. Il faut donc faire des choix. Une oeuvre est autant constituée de ce qu'elle raconte que de ce qu'elle ne raconte pas. La part non expliquée est le lieu exact de la projection de l'imaginaire du spectateur, de son intime. Cet équilibre est un art.

Le sexe est très présent dans le film, jusqu'à gêner le spectateur, est-ce un choix ?

Non, mais il avait une place importante dans sa vie, c'était partie intégrante d'une quête amoureuse. Même si elle le fait parfois de manière maladroite. Elle avait une vie difficile, c'était sûrement les seuls moments où elle se sentait bien.

Comment abordez-vous votre rencontre avec le public cévenol, trois ans après votre venue ?

Antoine Leclerc, le directeur d'Itinérances, est devenu un ami, et dans un festival, il y a toujours une ambiance de fête. Quand je pense à Alès, je pense moins au travail, c'est presque deux jours de vacances pour moi.

Propos recueillis par Eloïse Levesque

Pratique :

Deux avant-premières :

- Jeudi 16 mars à 20h30 au Sémaphore de Nîmes

- Vendredi 17 mars à 18h30 au Cratère d'Alès puis rencontre en entrée libre samedi 18 à 11h à la salle d'à côté.

Les deux séances seront présentées par Arnaud des Pallières (réalisateur) et Christelle Berthevas (scénariste).

Sortie du film prévue le 29 mars. 

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