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Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 30.03.2017 - elodie-boschet - 5 min  - vu 1451 fois

ALÈS L'énorme "relooking" du cœur de ville

Max Roustan et Christophe Rivenq lors de la présentation des actions. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

C'est sans doute l'une des plus belles réussites de la municipalité alésienne. Les états généraux du cœur de ville, lancés il y a six mois auprès de la population pour redynamiser le centre d'Alès, ont livré leurs résultats. Hier soir, plusieurs projets phares ont été dévoilés par le binôme Roustan-Rivenq devant plus de 600 personnes.

L'espace Cazot est plein à craquer. Il ne reste plus aucune place pour s’assoir. Qu’importe… De nombreuses personnes restent quand même, debout, au fond de la salle, pour écouter le maire de la ville, Max Roustan, et son directeur général des services, Christophe Rivenq. Micro accroché à l’oreille, ce dernier invite plusieurs partenaires à monter sur la scène (Arnaud Morel, vice-président de l’UCIA, Francis Cabanat, président d’Alès Myriapolis, Jean-Pierre de Faria, président de la délégation alésienne de CCI, Jacques Bourgade, vice-président de la Chambre des métiers, Louis Ait-Mouhoub, de l’association Partageons la route en Cévennes, Karim Mezghena, président de l’association des ateliers de l’Abbaye et Jean-Luc Garcia, directeur des Logis Cévenols).

Comme la municipalité aime à le faire, un petit film récapitule l’esprit des états généraux : 12 ateliers avec les citoyens, 676 participants, 4 450 réponses lors de l’enquête téléphonique, 15 000 heures de travail… « Je n’ai jamais vu une démarche aussi innovante avec une concertation aussi large », félicite Francis Cabanat. Une concertation qui a permis de lister un certain nombre d’atouts et de faiblesses et d’engager des actions concrètes, dès cette année, sur six thématiques.

Booster le commerce

C’est certainement le sujet qui suscite le plus d’intérêt chez les Alésiens car il les touche au quotidien. Manque de diversité de l’offre commerciale, horaires d’ouverture inadaptés, coût du stationnement (…) : les habitants se décourageraient trop vite à venir faire les boutiques. En revanche, 87% des personnes interrogées déclarent qu’un aménagement tarifaire les inciterait à fréquenter plus souvent le cœur de ville.

- Qu’est-ce que vous proposez monsieur le maire ?, questionne Christophe Rivenq.

- Dès 2018, je propose que nous mettions en place les fameuses zones bleues avec une heure gratuite, répond l’édile avant de continuer : En attendant de changer les parcmètres, on vous offre une heure gratuite dans les parkings de structure et des tarifs divisés par deux pour le stationnement de surface !

Les mots font mouche, c’est l’ovation générale ! Mais on se reconcentre très vite sur les autres difficultés. Une fois arrivés en ville, les Alésiens veulent des commerces attractifs. Ce n’est plus vraiment le cas des Halles de l’Abbaye, « qui ont beaucoup souffert du marché des Prés-Saint-Jean, un concurrent déloyal », selon Max Roustan. Que faire ?

- On les modernise ! Nous lançons un concours d’architecte pour un début des travaux en 2018 et une livraison des travaux avant 2020 », propose le maire.

Un jeu d’enfant. Tout comme les 300 000 euros d’aides par an accordées dès 2017 aux commerces pour accompagner, notamment, à la rénovation des devantures. Tous les sujets ne sont pas si simples à aborder. Quand arrive la délicate question de l’ouverture des commerces entre midi et deux heures, le maire prend soudain beaucoup plus de pincettes : « Je sais que ce n’est pas simple pour certains mais nous devons en débattre », insiste-t-il. Le président de l'UCIA se crispe : « Vous savez, il y a des commerçants qui sont seuls dans leur boutique et refusent de s’investir davantage. Mais nous sommes prêts à réfléchir. Peut-être une journée continue dans la semaine ? ». La question reste, pour l’instant, en suspens.

Moderniser les équipements

Attractivité rime avec modernité. Alors, l’opération séduction de la ville continue avec la révision complète de la médiathèque Daudet. « Il faut tout refaire de A à Z pour avoir une structure ultra-moderne », commente le premier magistrat. Un peu plus loin, c’est l’espace André Chamson qui va évoluer. Un espace spécialement dédié aux jeunes - bar sans alcool, baby-foot, billard - va être créé. Le délai de réalisation des deux projets est fixé à 2018.

Rénover l’habitat

Côté logement, le programme de renouvellement urbain se charge de redorer l’image d’Alès à travers, entre autres, la création d’un guichet unique de rénovation de l’habitat. En parallèle, la ville n’a pas oublié la Grand rue Jean Moulin, peu attrayante avec ses blocs d’immeuble et ses places de stationnement. Au programme : déconstruction de la dalle en 2020, plantation d’arbres et aménagement d’espaces verts. « L’idée est de limiter l’espace dédié aux voitures », précise Max Roustan.

Renforcer les animations

Les animations contribuent à rendre la ville plus belle. Cet été, la ville a décidé d’expérimenter de nouveaux lieux de spectacles : théâtre de verdure au jardin du Bosquet, Fort Vauban, place des Martyrs et boulevard Louis Blanc. La Semaine cévenole sera reconduite chaque année et du mobilier urbain de « street fitness » sera installé. Par ailleurs, dix bornes Wifi vont être déployées aux quatre coins du cœur de ville.

Fluidifier la mobilité

La diminution des lignes de transport en commun avait été pointée du doigt lors des ateliers. Pour y répondre, Max Roustan ne lésine pas sur les moyens : « Dès septembre, je mets une troisième navette gratuite en route. Ce sera la ligne orange. Ça semble rien, mais c’est très lourd financièrement ». Nouveaux applaudissements nourris du public.

Pour ceux qui préfèrent les deux-roues, une nouvelle piste cyclable sera aménagée sur les quais de la rive droite du pont Neuf et au pont de Brouzen. Le nombre de parcs à vélos va doubler : il va passer de 60 aujourd’hui à 120 en 2018.

Autre sujet, plutôt sensible : la place des piétons. Max Roustan enfile à nouveaux des gants pour les commerçants qui l’écoutent et sont, pour la plupart, contre la piétonisation. Les badauds ne sont pas du même avis : 72,5% estiment que la piétonisation du cœur de ville le samedi améliorerait sa fréquentation. « Dès le mois de juin, nous allons expérimenter cette proposition chaque samedi dans les rues du docteur Serres, Taisson, Beauteville et le bas de la rue d’Avéjan. Après, on en reparlera ».

Améliorer la qualité de l’espace public

Dernière thématique, l’espace public. Pour une meilleure propreté des rues et des places, la ville va s’équiper cette année de nouvelles machines de nettoyage électriques. D’ici 2018, la cathédrale et le temple seront mis en valeur avec l’aménagement d’espaces verts et de mobilier urbain autour des monuments, qui seront éclairés la nuit. Six millions d’euros vont être investis pour la rénovation des décors intérieurs de la cathédrale.

La place des Martyrs va s’ouvrir vers le cœur de ville grâce à la démolition du bâtiment ex-France Télécom et à la création d’un large cheminement piéton reliant l’esplanade du Multiplexe à la place du Général Leclerc.

Le Gardon, poumon vert de la ville, va bénéficier l’année prochaine d’un accès facilité par la création d’un large escalier depuis la place Gabriel Péri. Les promeneurs pourront, le long du cours d’eau, découvrir des parcours sportifs, nature et de découverte de la biodiversité.

30 millions d’euros

Ce relooking a un coût : 30 millions d’euros sur trois ans. Pour les travaux prévus en 2017, 13 millions d’euros vont être engagés. « Il n’y aura pas d’augmentation d’impôts, ni d’endettement de la ville. Alès va bien financièrement », assure Christophe Rivenq. Pas de commentaires dans l’assemblée, les Alésiens semblent convaincus. Maintenant, place à l’action.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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