Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 02.04.2017 - philippe-gavillet-de-peney - 2 min  - vu 167 fois

NÎMES Des réfugiés soudanais sous la menace d'une expulsion

Les migrants soudanais restent sous la menace d'une expulsion du territoire français (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Trois cents ? Quatre cents ? Difficile à apprécier mais toujours est-il qu'ils étaient nombreux, jeudi 30 mars, a avoir répondu à l'appel de la manifestation de soutien aux réfugiés, organisée à Nîmes par une vingtaine d'associations et coordonnée par le réseau Anaïs.

Ils sont une quinzaine. Des Soudanais pour la plupart. Ils ont connu l'exil, les affres d'un périlleux voyage qui les a emporté jusqu'aux côtes italiennes. Puis vint la ''jungle'' de Calais, ultime étape avant un Eldorado britannique qu'ils n'auront jamais pu toucher du doigt. Puis ce fut leur accueil dans les deux CAO (Centre d'accueil et d'orientation ) nîmois du Gard, où ils avaient repris espoir. Avant de déchanter...

Les promesses n'engagent que ceux...qui les écoutent, c'est bien connu. Quand bien même elles émanent du Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et qu'elles aient été réitérées le 2 février dernier par son météorique successeur, Bruno Le Roux. Les migrants qui accepteraient d'être accueillis dans les CAO ne seraient pas concernés par les accords de Dublin, avait promis en substance Bernard Cazeneuve. Ces accords prévoient en effet l'expulsion des demandeurs d'asile dans le premier pays où ils ont été enregistrés.

Invités par le Ministère à faire du cas par cas et à utiliser leur droit souverain prévu au cadre de la loi, les préfets ne se bousculent pas au portillon pour user de cette prérogative. Passés par l'Italie, les réfugiés nîmois restent ainsi sous la menace d'un retour involontaire dans la Botte. Vraisemblable préambule à un encore plus involontaire retour au pays où le comité d'accueil paramilitaire du régime soudanais pourrait bien leur faire passer le goût des voyages... Désormais tous craignent pour leur vie. Et ce d'autant que les premiers courriers sont arrivés de la préfecture, leur enjoignant pour certains de retourner en Italie...

Près de quatre cents personnes se sont retrouvées sur l'esplanade de la Maison carrée (Photo : Philippe Gavillet de Peney/ Objectif Gard)

Reçu en délégation en préfecture, par le sous-préfet et le directeur général des services, dans la foulée du regroupement solidaire sur l'esplanade de la Maison carrée, le collectif n'a obtenu aucune assurance de la part des représentants du préfet, Didier Lauga, de régulariser la situation administrative de ces ressortissants soudanais. En conséquence de quoi, une nouvelle rencontre -avec le préfet- a été sollicitée de la part des associations. En attendant d'obtenir gain de cause, un dispositif sera mis en place : tous les soirs, de 18h à 19h, à partir du lundi 3 avril, la banderole de la manifestation « Refugees Welcome - Stop aux expulsions » sera dressée devant la préfecture. Les organisateurs appellent à la poursuite de la mobilisation : " Il faut qu’une dizaine de personnes se relayent chaque jour pour cela. Daniel Vidal a accepté de coordonner cette action. Merci de vous inscrire pour y participer en lui envoyant, sur le mail du réseau Anaïs (reseau.anais30@gmail.com) les jours où vous êtes disponibles pour cette action. Nous sollicitons les comités locaux du Gard pour rejoindre notre action en enclenchant des initiatives similaires devant les sous-préfectures du Vigan et d’Alès notamment", font-ils savoir.

Philippe GAVILLET de PENEY

philippe@objectifgard.com

Philippe Gavillet de Peney

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