FAIT DU JOUR La feria de Pentecôte sera celle du renouveau
C'est toujours un événement, les cartels de la Feria de Pentecôte édition 2017 sont désormais connus. Une feria qui aura du relief et dont la forte attractivité risque bien de marquer les esprits. L'alliance quasi parfaite entre l'ancienne génération et la nouvelle. Quelques surprises viennent agrémenter le propos...
Après les pépins de santé du sénateur-maire Jean-Paul Fournier, Simon Casas n'avait pu présenter en personne les cartels de la dernière feria des Vendanges. Aujourd'hui patron des plus grandes et prestigieuses arènes européennes, c'est donc un an plus tard que le directeur nîmois revenait en piste et dévoilait les affiches de la feria de Pentecôte qui aura lieu du 1er au 5 juin 2017.
"Pour une fois, il n'y a pas eu de fuite donc on peut enfin entendre la parole de Simon Casas sur sa feria. Rien n'a été oublié, il a bien pensé à Nîmes même s'il est le directeur des arènes de Madrid" introduisait Jean-Paul Fournier. "C'est normal, j'ai fini les cartels dans l'avion hier soir! Non, je plaisante mais je suis toujours très heureux d'être ici parmi vous!" affirmait Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes.
Autour de la table, un maestro arlésien qui a triomphé plus de fois ici qu'en terre camarguaise, Juan Bautista, tortero mais aussi directeur des arènes d'Arles. "Son solo est justifié. En 2016, il a triomphé à trois reprises à Nîmes et c'est en toute légitimité qu'il affrontera six élevages différents. D'ailleurs, nous allons faire comme à Arles, il faut voir la saison taurine de Nîmes dans sa globalité. En septembre, un gros événement sera à l'affiche. Andres Roca Rey fera lui aussi un solo, sa première corrida en solitaire, il la fera ici! Il est péruvien, c'est le numéro 1 actuel, il remplit les arènes... Je dis ça aux commerçants... Il y aura aussi Manzanares, Talavante!" annonce Simon Casas.
Mais revenons à cette feria de Pentecôte. En ouverture, course camarguaise. 9 des meilleurs razeteurs et quelques taureaux très intéressants. Cette course comptera pour le Trophée des As. Le lendemain, les Espagnols débarquent sur le sable de la piste bi-millénaire. Devant des toros de La Quinta (Santa Coloma), élevage un peu amer mais classieux, le petit belluaire Rafaelillo, le grand Manuel Escribano qui a été grièvement blessé et le jeune Roman qui est à moitié Français, ouvriront le bal. Une danse remuante à en croire les intéressés.
Samedi matin, présentation à Nîmes (et peut-être en France) des novillos de Zacarias Moreno (Daniel Ruiz). Face à eux, l'Arlésien Andy Younes, numéro un du classement des novilleros récemment sorti en triomphe et sur les épaules du public des arènes de Valencia. A ses côtés, Carlos Ochoa et Alejandro Gardel, deux noms connus des initiés mais pas encore du grand public, à découvrir! Pour le troisième, c'est Palomo Linares qui s'en charge alors croyons en lui...
Samedi après-midi, corrida de gala avec les toros de chez Garcigrande (Juan Pedro Domecq), "Un des trois meilleurs élevages du moment" pour Simon Casas. Et l'empresa de reprendre, "Il y aura Curro Diaz, je sais que Nîmes l'aime. El Juli, et Alberto Lopez Simon qui est le triomphateur incontesté de ce début de saison". On ne va pas présenter El Juli, enfant de Nîmes et immense maestro mais Alberto Lopez Simon a quand même gracié un toro à Valencia en début d'année et a terminé à la première place du classement des matadors de toros en 2016. "Trois styles différents mais complémentaires" détaille Simon Casas.
Dimanche en matinée, artistique par habitude, Enrique Ponce, Javier Jimenez qui confirmera son alternative et Andres Roca Rey seront en goguette. Pour le maestro Ponce qui a 26 ans d'alternative dans les poignets, la matinée sera propice à un retour aux sources. Pour Andres Roca Rey, jeune premier qui a pris son alternative à Nîmes, il sera toujours important de bien y figurer devant un public qui l'aime plus que tout. Enfin, pour Javier Jimenez, "C'est important de faire monter des jeunes! Il confirme à Nîmes et moi, quand j'y ai pris mon alternative, certains, surtout des Français, disaient qu'elle n'avait aucune valeur parce qu'elle n'avait pas été prise en Espagne... Que dire de Roca Rey et du nombre de maestros qui le sont devenus dans les arènes de Nîmes depuis?" raille le directeur des arènes. Les toros de Victoriano del Rio (Juan Pedro Domecq), qui avaient allègrement réussi leur passage 2016 sont reconduits en bonne place.
L'après-midi, c'est Juan Bautista qui affrontera seul six toros. "J'ai fait mon premier paseo dans les arènes de Nîmes à l'âge de 17 ans et ce jour-là j'ai gracié un novillo, l'histoire commençait bien!" note le matador de toros arlésien. Mais l'histoire commence bien avant qu'il n'entre en piste... Dans les gradins, il a vu l'alternative de Chamaco qui était vêtu d'un costume signé Christian Lacroix. Juan Bautista sera d'ailleurs habillé par les soins du couturier arlésien qui fera aussi une affiche spéciale pour cet événement tout aussi spécifique. "Nîmes est un peu ma deuxième maison. Parfois, je m'y suis senti plus soutenu qu'à Arles et la dernière temporada (saison) a été formidable. J'en suis à quatre Portes des Consuls consécutives, c'est une chose difficile à imaginer! Quand j'ai rêvé d'être torero, j'ai rêvé d'un jour être seul dans les arènes. Les plus grands noms l'ont fait à Nîmes et les six élevages choisis seront prestigieux et de qualité comme celui de Pedraza de Yeltes qui fera sa présentation dans ces arènes" conclut le maestro.
Lundi matin, corrida de rejon, corrida équestre pour des toros de Fermin Bohorquez (Murube). Le centaure éternel Pablo Hermoso de Mendoza sera là (alors qu'il sera absent d'Arles car encore au Mexique) mais avec lui Andy Cartagena et Lea Vicens tenteront d'emballer un public déjà acquis à leurs causes. "On n'est pas encore dans la parité dogmatique mais quand même... Lea Vicens est Nîmoise, elle travaillait à la billetterie ou plaçait les gens en tribune. Elle est aujourd'hui à la tête du classement des rejoneadors et elle est Nîmoise!" confie Simon Casas.
"Cette feria est riche en contenu et en harmonie" conclut le directeur qui annonce un final en apothéose avec des toros de Jandilla (Juan Pedro Domecq) qui n'ont pas foulé le sable nîmois depuis quelques temps et trois toreros à ne pas manquer. Mais pour affronter ces beaux diables, le revenant David Mora, l'émouvant Paco Ureña et le combattant Jose Garrido. Tout un programme!
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