La candidate investie par Les Républicains sur la troisième circonscription du Gard (Bagnols - Villeneuve) pour les législatives a passé sa journée de mardi aux Angles.

Une journée qu’elle a entamée en mairie, par une rencontre avec la presse et les adjoints anglois. Et si l’élue de Castillon-du-Gard et du canton de Redessan ne démarrera officiellement sa campagne qu’après le 7 mai, elle avait quand même des messages à faire passer.

« Moi je me lance dans l’intérêt du territoire, eux pour me faire perdre »

Agée de 57 ans, elle insiste d’emblée sur un aspect : sa connaissance du territoire. « 15 communes de mon canton font partie des 50 de la circonscription, ça facilite ma connaissance du terrain sur cette circonscription très vaste. » Concernant Bagnols, « j’ai participé à la gestion immobilière de la Citadelle et j’ai rencontré le directeur du centre hospitalier, qui est le deuxième employeur du coin », poursuit la candidate, comme pour évacuer la question et répondre en creux à certains à droite et au centre à Bagnols, qui l’accusent régulièrement de ne pas connaître leur ville.

D’ailleurs, concernant la candidature de l’ex-UDI Patricia Garnero contre elle, Muriel Dherbecourt considère que « certains essaient de nous faire payer l’alliance LR-UDI qui a été un échec là bas aux départementales. Ce n’est pas une bonne motivation, moi je me lance dans l’intérêt du territoire, eux pour me faire perdre. » Pour ceux qui en doutaient, le divorce est consommé entre la droite et le centre sur la troisième. « Je lui ai proposé d’être ma suppléante, elle ne m’a même pas répondu », affirme la candidate LR, avant d’estimer que la candidature de Patricia Garnero menaçait de faire gagner le FN : « je leur laisse cette responsabilité. »

Laissons la politique politicienne pour parler territoire. Muriel Dherbecourt affirme arpenter la circonscription « depuis février » et faire énormément de réunions thématiques : « je n’arrête pas. » Elle dresse plusieurs éléments de portrait du territoire, « marqué du nord au sud par la viticulture », « sauf ici, on n’a pas un seul pied de vigne », relève le maire des Angles Jean-Louis Banino, goguenard. Muriel Dherbecourt poursuit en citant pêle-mêle « l’industrie, le nucléaire avec Bagnols, les sous-traitants. » Plus tard, elle évoquera « les déserts médicaux », « le transport, notamment avec le contournement de Bagnols et le doublement de la route d’Avignon et la réouverture de la ligne TER rive droite du Rhône, pour laquelle j’œuvre depuis que je suis élue. »

La candidate insiste également sur le tourisme, « le premier vecteur de boulot » sur la circonscription. Un sujet qu’elle connaît bien pour être administratrice du site du Pont du Gard et présidente de l’office de tourisme du Pont du Gard : « c’est un atout pour moi, je suis en avance par rapport aux agglos du Gard Rhodanien et du Grand Avignon, qui viennent de prendre la compétence. »

« On est à fond derrière Fillon, on court derrière Dherbecourt ! »

La candidate, qui se voit comme « un trait d’union du territoire », promet qu’une fois élue, elle sera « toujours proche du terrain, avec toujours les pieds sur terre (…) je suis dans la vraie vie, vous pouvez me demander le prix d’un pain au chocolat ! » Dans cette veine, hors de question de prendre une permanence de campagne : « ça coûte trop cher, il n’y a que le Front de gauche qui le fait (il s’agit en réalité de la candidate de la France Insoumise Geneviève Sabathé, ndlr). Je m’attache à faire du terrain, du terrain, du terrain. »

Pour l’heure, elle fait principalement du terrain pour François Fillon : « je ferai mon lancement de campagne après le second tour de la présidentielle » affirme-t-elle. Elle en profitera alors pour dévoiler son suppléant, dont on sait seulement qu’il est encarté chez LR. Un parti sur lequel elle pourra compter : après avoir rappelé qu’elle était présidente du comité de soutien du candidat Jean-Marc Roubaud aux législatives de 2012, elle explique que ce coup-ci c’est l’inverse, c’est le maire de Villeneuve et président du Grand Avignon qui présidera le sien. Une manière de montrer l’unité des huiles locales du parti de droite après l’échec du Villeneuvois Xavier Belleville à se faire investir par LR sur la circonscription. Un épisode qui avait provoqué quelques remous du côté de la cité cardinalice.

Ce serait donc du passé. Un état d’esprit résumé par Jean-Louis Banino, qui a fait montre d’un certain talent créatif dans la création de slogans : « on est à fond derrière Fillon, on court derrière Dherbecourt ! »

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L’hommage : le député ex-PS sortant Patrice Prat, qui ne se représente pas, a eu droit à un petit hommage de la part du maire des Angles, pourtant aux antipodes sur l’échiquier politique. Alors que Muriel Dherbecourt affirmait n’avoir jamais vu le député dans sa commune durant 5 ans de mandat, Jean-Louis Banino a quant à lui rappelé qu’il avait vu le parlementaire lors de nombreuses permanences en mairie, et que de ce point de vue, « il a fait son boulot correctement. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com