Inquiet de la « banalisation de l’extrême-droite » dans notre société, le responsable du Parti Communiste du Gard votera, le 7 mai, pour le candidat d’En Marche!, Emmanuel Macron. 

Communiste convaincu et anti-libéral affirmé, Vincent Bouget vient d’annoncer qu’il votera Emmanuel Macron, au second tour de la Présidentielle. Une décision qui n’est « pas un ralliement, ni d’une liste commune. Je crois qu’il faut faire les choses en fonction de la réalité qui nous est présentée, même si elle ne nous convient pas. »

Ce second tour, le PCF n’en a pas voulu : « Nous avons combattu chacun des deux candidats. Nous savons comment ils s’auto-alimentent. » Seulement, « il n’y a pas d’autre choix » pour faire barrage à l’extrême-droite. Une extrême-droite à laquelle « on s’habitue trop facilement. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’avenir. »

Les arguments de Vincent Bouget

Dans un post publié sur les réseaux sociaux, M.Bouget motive sa décision. D’abord, le parti de Marine Le Pen «reste un parti qui rassemble les xénophobes, racistes, homophobes et sexistes ». Le communiste en veut pour preuve : « les mots d’un des partisans FN », rencontré sur un marché de Marguerittes, qui voulait « rouvrir les fours pour les gens du voyage ».

Marine Le Pen et l’extrême-droite serait, selon lui, « les pires ennemis des classes populaires » : « Face aux libéraux et forces de la finance, nous pouvons rassembler sur un contenu de classe. Seulement, c’est plus difficile quand le débat est pollué par l’idiot utile du système qu’est le FN, et son discours qui place au centre la question de la préférence nationale. » Enfin, sur le plan international : « Le Pen est une menace immédiate pour la paix, en France, comme dans le monde, qui a déjà trop à faire avec Trump, Poutine et les autres. »

Le combat législatif

Si la bataille présidentielle est perdue pour les communistes, le combat législatif reste à venir. Dans le Gard, le candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s'est placé en deuxième position derrière Marine Le Pen, avec 21,6 % des suffrages. Un score supérieur à celui réalisé en France, avec 19,6%. « Ce score est très encourageant et prometteur pour l’avenir. Macron, nous pouvons le battre dès les Législatives. Notre deuxième responsabilité est de trouver, dans toutes les circonscriptions, des candidatures uniques et crédibles de la gauche antilibérale pour faire élire de nombreux députés », affirme Vincent Bouget.

Une mission, encore loin d’être remplie : la France Insoumise et le PCF n’ont toujours pas conclu d’accord législatif. « Il serait irresponsable de provoquer par nos divisions », ajoute-t-il. Des divisions qui sont un marche-pied pour le Front National, dans sa conquête du pouvoir. 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com