Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 07.05.2017 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 104 fois

PRÉSIDENTIELLE À Saint-Gilles, le dilemme de la droite républicaine

Le centre historique de la commune de Saint-Gilles. (Photo : Coralie Mollaret)

Privés de candidat au second tour, Les Républicains de Petite Camargue sont déboussolés. Si les électeurs partagent certaines valeurs avec le Front National, ils goûtent beaucoup moins à son programme économique.

Aux portes de la Camargue, Saint-Gilles. Un vaste village de 10 000 hectares sur lesquels résident 15 000 saint-gilois, dont 24% sont sans emploi. Du dernier étage de la mairie, on admire les terres agricoles à perte de vue, irriguées par le petit Rhône. Au nord, des champs dédiés à la culture des fruits à noyau. Au sud, la riziculture et la culture des céréales. Comme à Beaucaire ou  Vauvert, le Front National a un vivier d'électeurs bien installé. Saint-Gilles est d'ailleurs la première commune de France à être tombée dans l'escarcelle de l'extrême-droite, en 1989. Clopin-clopant, René, ancien retraité de la gendarmerie sort de son bureau de vote : « Moi, j'ai voté Marine Le Pen », déclare-t-il sans pudeur, « j'ai toujours voté FN… Sauf pour les Municipales, parce que je connais le maire. »

Que les Saint-Gillois aient placé Marine Le Pen en tête des suffrages (40%), au premier tour le 23 avril, ce n'est pas franchement une surprise. La surprise, ce sont peut-être les 16% d'électeurs de François Fillon qui, malgré les affaires judiciaires de leur candidat, sont restés fidèles à leur parti. Au Front National, on l'assure : « cet électorat devrait voter pour nous au second tour, ils partagent les trois quarts de nos idées ». La méthode Coué ? Pas sûr…

Saint-Gilles et ses terres agricoles. (Photo : Coralie Mollaret)

Entre vote blanc, bulletin Marine Le Pen et Front républicain

Devant l'hôtel de ville, cet après-midi, Bruno est en balade avec ses deux petits. Il y a deux semaines, le trentenaire s'est prononcé pour François Fillon. « Cette fois, je me suis abstenu… Mais si j'avais dû voter, j'aurais sans doute choisi Marine Le Pen.» Le Saint-Gillois est sensible au discours sécuritaire du Front National, notamment sur « le contrôle des personnes aux frontières.» Toutefois, il reste circonspect sur le programme économique de la candidate, qui prévoit d'abaisser le seuil migratoire à 10 000 : « la vérité, c'est qu'ici la main-d'oeuvre dans les champs est étrangère ! Allez demander aux Français intégrés d'y bosser dans les champs ! Pas sûr qu'ils se lèvent le matin ! »

À l'image de Bruno, d'autres électeurs Les Républicains n'ont pas succombé à Marine Le Pen. C'est le cas de Sylvie, mécontente de ce second tour. Lunette de soleil au bout du nez, la quinquagénaire n'en mène pas large : « quand on est vraiment de droite, on s'abstient… », lance-t-elle avant de filer, prétextant un rendez-vous urgent.

À l'école Les Calades, les électeurs sont, eux, plus enclins à constituer un Front républicain. Pour Catherine, pas question de voter blanc ou de s'abstenir. Elle a choisi de voter Emmanuel Macron « pour faire barrage au Front National.» Une position partagée ouvertement par le premier magistrat de Saint-Gilles, Eddy Valadier. Incarné sur ces terres par un dénommé Gilbert Collard, l'édile (LR) a triomphé du candidat proche du FN aux Municipales de 2014 : « ici, les élus, on les connaît bien. Trop bien, car on ne les voit jamais.»

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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