Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 22.05.2017 - philippe-gavillet-de-peney - 3 min  - vu 332 fois

FAIT DU JOUR Kito de Pavant : "faire le Vendée Globe c'est un peu comme vouloir aller sur la lune..."

Kito de Pavant a répondu avec beaucoup de gentillesse à toutes les sollicitations (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Le 16 mai dernier, à l'Institut Saint-Stanislas de Nîmes, le navigateur Kito de Pavant était l'invité de la directrice de l'établissement scolaire, Sophie Auphan, dans le cadre d'une rencontre avec les élèves de l'établissement et ceux de l'École Marie-Durant. Des écoliers du CM2 jusqu'aux lycéens, tous les jeunes ont pu échanger avec le sympathique navigateur au long cours, héros malheureux du dernier Vendée Globe...

Tout sourire, ponctuel comme un huissier de ministère, il est arrivé vêtu d'une chemisette blanche estampillée des logos de ses sponsors. Kito de Pavant, de son vrai nom Christophe Fourcault de Pavant, n'a pas la grosse tête et le prouvait en saluant chaleureusement tous ses interlocuteurs. Accueilli par la directrice et l'encadrement, il a traversé la cour de récréation pour se diriger vers la cantine de l'établissement où, en préambule à une longue série de trois conférences-débats avec les élèves des différentes sections,  l'attendait une surprise.

Le skipper de Bastide Otio a été accueilli avec un gâteau (Photo : Philippe Gavillet de Peney/objectif Gard)

Le cuisinier avait en effet fait préparer pour lui un superbe et délicieux gâteau avec un décor en pâte d'amande où figurait son (ex-)bateau, Bastide Otio. Après en avoir avalé un morceau sur le pouce, le lauréat 2002 de la Solitaire du Figaro rejoignait le gymnase où l'attendait sagement 240 enfants des classes de CM2 et de 6e.

Flanqué de son principal parraineur, l'industriel Vincent Bastide, le Périgourdain de naissance et Héraultais d'adoption (il réside près de Montpellier, NDR) proposait à son juvénile auditoire de visionner une vidéo de ses aventures lors du dernier Vendée Globe, une course autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance qui se déroule tous les 4 ans...

Car, outre le défi sportif inhérent à ce genre d'épreuve, d'aventures il fut vraiment question pour Kito qui, bien contre son gré, fit la une des journaux après avoir percuté un cachalot le 7 décembre 2016 en plein océan indien, dans un secteur où ne croise quasiment aucun navire. Avant cette rencontre du troisième type qui allait provoquer son abandon, le 3e en...trois participations ! (*), dans ce documentaire on plongeait en immersion dans le quotidien d'un navigateur engagé dans un périlleux tour du monde. La webcaméra embarquée le surprenait à chantonner ''Le Sud'' de Nino Ferrer : " On dirait le Sud, le temps dure longtemps..."

Les enfants ont pu poser des questions au navigateur (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

"J'ai eu peur pour ma vie..."

Clairement prémonitoire tant il est vrai que ce 7 décembre 2016 de sinistre mémoire, après la collision avec le cétacé, Kito a dû trouver le temps long dans un bateau malmené par les flots, victime d'une avarie et privé de quille...

Un épisode qu'il a relaté avec moult détail aux jeunes nîmois, invités à lui poser des questions après le visionnage du documentaire. "Vous avez paniqué ?", questionne un bambin. "Non ", répond Kito."C'était très violent et rapide et j'ai tout de suite compris que c'était grave. J'ai eu peur pour ma vie. La chance que j'ai eu dans cet endroit désert, c'est de croiser un bateau. Pourtant, il ne fait cette traversée que trois fois par an depuis la Réunion. L'équipage s'est porté à mon secours et j'ai ensuite passé un mois à bord de ce bateau, le Marion Dufresne II, avant d'être débarqué."

Le feu roulant des questions reprend : 

- "quels animaux vous avez vu ?".

- "Des...cachalots", reprend non sans humour le skipper. "Mais aussi des albatros, le plus grand oiseau. Son envergure peut atteindre 3 mètres 50. J'ai vu aussi beaucoup de poissons volants..."

- "Pourquoi avez-vous voulu faire le tour du monde à la voile ?"

- "J'ai commencé à naviguer à votre âge. Et au fur et à mesure, je suis allé de plus en plus loin. Le Vendée Globe c'est un peu comme vouloir aller sur la lune."

- "Pourquoi avez-vous voulu recommencer après deux échecs ?"

- " Par orgueil. J'étais mu par l'envie de réussir. Je sais que je suis capable de le faire. Mais pour ça il faut beaucoup de chance..."

Vincent Bastide à droite) espère convaincre Kito de rempiler pour un 4e Vendée Globe (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Et même si elle lui a toujours fait défaut sur cette épreuve, rien ne dit qu'on ne reverra pas l'ancien vainqueur du Tour de France à la Voile (2003) sur le mythique Vendée Globe... "J'essaye de le convaincre même s'il n'est pas très chaud pour l'instant. Mais avant ça, il faut trouver un bateau...", termine son partenaire financier et ami, Vincent Bastide. Attendre et voir...

Philippe GAVILLET de PENEY

philippe@objectifgard.com

(*) Kito de Pavant apparaît comme le recordman de la scoumoune du Vendée Globe où il compile les mésaventures. En 2008 : abandon le deuxième jour de la course sur démâtage. En 2012 : abandon le troisième jour de la course, percuté par un chalutier. En 2016 : abandon dans l'océan indien, à 150 milles au Nord-Est des îles Crozet, choc contre un cachalot, voie d'eau. Abandon du bateau.

Philippe Gavillet de Peney

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