Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 02.06.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 288 fois

NÎMES EN FERIA Les corridas? Pas une science exacte...

(Photo Anthony Maurin).

Oui, la tauromachie est un art, un spectacle vivant dont nul ne connaît jamais l'issue. Même si sur le papier cette feria de Pentecôte appelle quelques moments privilégiés, la surprise peut venir de n'importe où ! Quelles sont les corridas à voir? Allez, on se mouille.

Chose qui ne se fait habituellement pas (parce qu'on passe trop souvent pour des couillons), misons un tantinet sur la teneur des corridas à venir pour le cycle de Pentecôte à Nîmes. Première corrida, celle de La Quinta ce vendredi soir. Des toros très bien faits mais très petits aussi. Ça tombe bien, le maestro qui ouvre cette feria est un homoncule belluaire. Loin d'être ridicule, Rafaelillo sait parfois se relâcher si le toro le lui permet. Manuel Escribano, maestro au large sourire et à la paire de banderilles facile aura à cœur de lancer sa saison et Roman, ce franco-valencian a l'habitude de toréer à Nîmes, arène qu'il apprécie. A voir pour bien démarrer la feria et se mettre dans l'ambiance taurine.

Il y a un an, l'Arlésien mettait déjà le feu. N'oublions pas qu'il jouera certainement sa dernière chance pour remporter la Cape d'Or de la Peña Antonio Ordoñez qui sera remise en jeu  (Photo Anthony Maurin).

Autre chose à voir, et en plus ça coûte moins cher, la novillada ! Même s'il manque certainement un Français à l'affiche, le cartel est alléchant. Une présentation à effectuer, et à ne pas rater, pour les novillos de Zacarias Moreno qui sont plus forts que certains toros d'autres corridas de la feria nîmoise et trois jeunes loups aux dents qui rayent le sable de la piste. En premier lieu, le traditionnel Andy Younes qui pourrait prendre son alternative à Nîmes en septembre et qui vient de réussir son passage madrilène même s'il n'a rien pu couper. Carlos Ochoa et Alejandro Gardel seront les surprises du chef Casas, à voir sans aucun doute!

Corrida de gala le samedi après-midi. Les toros triomphateurs de Garcigrande pour l'artiste Curro Diaz, le patron El Juli et le jeune Alberto Lopez-Simon. Là aussi, l'affiche est belle et les garanties sont quasi certaines. Curro Diaz risque d'emballer la course par sa gestuelle forte et emplie de sérénité, El Juli va électriser un public qui le cherche depuis quelques années à Nîmes et Alberto Lopez-Simon, futur grand, doit encore prouver que sa fonction n'est pas usurpée, chose qu'il fera naturellement...

Andrés Roca Rey lors de la Pentecôte 2016 (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Dimanche en matinée, corrida des artistes un peu moins artistique qu'à l'accoutumée. Les toros de chez Victoriano del Rio font un excellent début de saison et Enrique Ponce sera toujours Enrique Ponce. Classieux, au savoir infini et à la tauromachie suave et audacieuse, il ne cesse de se renouveler pour le plus grand bonheur d'une aficion déjà conquise par le monsieur. Andrés Roca Rey, plus besoin de le présenter tant il a marqué les gradins depuis le jour de son alternative nîmoise. Il est l'incarnation même de la nouvelle vague qui submerge d'émotion les aficionados. Dans le danger, dans la vérité et dans la justesse, le petit péruvien donne l'impression de toréer depuis des siècles alors qu'il a à peine du poil au menton, un grand monsieur, un immense maestro. Enfin, jour de confirmation d'alternative pour Javier Jimenez. Jour important, date cruciale, donc, misons sur cette corrida de sensibilités et d'émotions.

Le maestro Juan Bautista s'abandonne dans les yeux du public (Photo Anthony Maurin).

Le dimanche après-midi, c'est le grand solo de l'Arlésien Juan Bautista. Habillé par Christian Lacroix, Arlésien également et qui a aussi réalisé l'affiche du solitaire, Juan Bautista sera la star du jour. Seul face à six toros, il rejoint le cercle fermé de ceux qui s'enferment à Nîmes pour jouer la suite de leur carrière. Panaché de toros et inventaire de toreos seront à l'ordre du jour. Juan Baustista réussit toujours ses passages nîmois, faisons-lui confiance une fois de plus en ce jour de grâce.

Lundi matin, on prend les mêmes et on recommence avec la corrida équestre. Course attendue par le public, elle réunit chaque feria les amateurs de cavalerie, de dressage, d'esthétisme et de grand spectacle. Même si l'adversaire n'est pas assez pris au sérieux (à mon goût uniquement) il faut avouer que le dressage des montures est une chose exceptionnelle à voir. Les toros de Fermin Bohorquez, faits pour ce genre de corrida, seront opposés à l'illustre centaure Pablo Hermoso de Mendoza, à l'inégal Andy Cartagena et à la Nîmoise Léa Vicens qui assure sa place au cartel par les succès qu'elle connaît depuis deux ans.

Paco Ureña lors de son triomphe arlésien en 2014 (Photo Anthony Maurin). • FRANCHI Jean Claude

Enfin, en guise de clôture, les toros de Jandilla, qui eux aussi connaissent une embellie, seront opposés au revenant David Mora qui a du mal à se retrouver, au dramatique Paco Ureña qui file la chair de poule à tout le monde et à Jose Garrido qui montre, de semaine en semaine, qu'il a un bel avenir taurin devant lui. Une autre course à ne pas manquer et lors de laquelle il pourrait bien se passer quelque chose de grand.

Résumons en trois coups de cœur dans l'ordre chronologique, la novillada de samedi matin, la corrida de dimanche matin et le solitaire du dimanche après-midi. A vous de voir...! Bonne feria !

Anthony Maurin

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