Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 03.06.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 900 fois

NÎMES EN FERIA Toreos variés et pluie apocalyptique, une bonne corrida quoi!

Au centre de la piste à genoux et sans zapatillas aux pieds, Alberto Lopez Simon accueille la charge vive de son premier Domingo Hernandez (Photo Anthony Maurin).

Parfois, les bâches promotionnelles sont des imperméables de fortunes! (Photo Anthony Maurin).

Corrida de Domingo Hernandez (5) et Garcigrande (1) pour Curro Diaz (silence et salut), El Juli (oreille et silence) et Alberto Lopez Simon (oreille et oreille) sous des trombes d'eau.

Il est des corridas qui deviennent mémorables au fil des années. On se rappelle avec douceur (ou aigreur pour la plupart) d'un mano a mano apocalyptiquement fantasque et qui hante encore les faibles esprits partis se réfugier voilà une quinzaine d'années à cause de quelques menues gouttelettes... Alors en 2017, El Juli, encore présent au cartel, on reste! Enfin presque.

Curro Diaz et son premier Domingo Hernandez (Photo Anthony Maurin).

Torero de génie, de saveurs et de suavité, Curro Diaz ne cesse de toréer dans le coton. Une main gauche de violoniste et un positionnement de chirurgien de guerre. L'Andalou sait aussi jouer de son pouvoir et pare parfaitement les assauts du cornu sans pour autant dévoiler des charmes que l'on verra plus tard. La pluie commence à tomber et le silence se fait...

Pecho de Curro Diaz en fin de faena (Photo Anthony Maurin).

Sur son second, Curro Diaz saluera à l'issue du combat. Avec sa faena quasi exclusivement gauchère, le natif de Linares démontre une nouvelle fois que Séville n'est pas l'unique temple du bon goût! Voilà un artiste, un vrai. Un qui mérite plus que n'importe quel autre de figurer parmi les figuras oeuvrant le dimanche matin. Une naturelle particulièrement templée fait exulter les arènes prêtes à exploser, l'orage est plus que dans l'air et Curro Diaz est à deux doigts de déboucher le flacon. Dommage, l'effort valait nettement mieux qu'un petit coucou... Soyez-en sûrs, nous le reverrons encore et toujours avec le même désir.

A Nîmes, le Juli a toujours su mouiller la chemise (Photo Anthony Maurin).

Après le premier duel de Curro Diaz, la pluie débarque en piste et El Juli la reçoit comme une volonté divine. Il sait à quel point les gouttes peuvent électriser le public et l'enfant de Madrid n'a pas peur de se mouiller pour la bonne cause. Devant un excellent toro, l'Espagnol jouera équilibré des deux côtés et offrira une sorte d'éventaire de son savoir infini. Excessivement exceptionnel, El Juli ne laisse pas passer l'occasion jusqu'à ce que son puntillero lui ôte la possibilité de couper double. Une belle oreille, c'est déjà ça de pris. Dommage pour le reste.

El Juli et l'unique Garcigrande de la course vendue comme une complète de la ganaderia (Photo Anthony Maurin).

Second affrontement, seconde déception. Cette fois, c'est le toro, le seul marqué du fer de la ganaderia soeur de Garcigrande, qui n'est pas à la hauteur. Une piètre copie du compagnon qu'avait gracié El Juli en septembre 2013 à Arles. Silence logique.

Enfin, quelques aficionados l'attendaient, il a tenu le choc. Alberto Lopez Simon a été un des toreros de l'année 2016 et après des débuts compliqués cette saison, il semble remonter la pente et donne autre chose à voir. Lors de son premier duel, il a su tirer l'essence du Domingo Hernandez en distillant une faena intelligente et efficace. Une oreille, pas tout à fait majoritaire, lui est attribuée en guise de reconnaissance.

Contrat réussi pour Lopez Simon qui sont en triomphe des arènes de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Mais pour bonifier ce premier trophée, il faut en ravir un second. Chose que Lopez Simon fera sans problème en exécutant une très belle faena. Propre, bien pensée et avec du relief quand il le faut, cette faena permet au jeune de retrouver quelques sensations et au public de se réchauffer un peu les mains... Les arènes adhèrent au concept, s'emballent et sont prêtes à craquer. Une oreille méritée et une sortie en triomphe par la porte des cuadrillas.

Anthony Maurin

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