Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 14.06.2017 - thierry-allard - 2 min  - vu 193 fois

MERCREDI MINOTS Le hand spinner, "pour être à la mode, il en faut un"

(Photo d'illustration : Eloïse Levesque / Objectif Gard)

Chaque semaine ou presque, Objectif Gard se déplace dans une école gardoise pour écouter les enfants parler d’actualité. Cette fois-ci, on parle du phénomène hand spinner avec des élèves de CM1 et CM2 de l’école Jules-Ferry de Bagnols.

Voilà un mois environ qu’il a déferlé, et il est devenu très difficile de passer à côté cet espèce de triangle ovoïde à faire pivoter entre les doigts. Dernière mode chez les enfants et les adolescents, le hand spinner s’est aussi invité à l’école du quartier des Escanaux. L’occasion d’essayer de comprendre le phénomène.

Au cas où, un hand spinner, c'est ça (Photo : Max Pixel / CC0 / DR) • http://maxpixel.freegreatpicture.com/

« C’est classe quand ça tourne »

« On aime bien être à la mode, alors il en faut un. Tout le monde en a un », lance Gabrielle, 11 ans, en CM2. « Moi j’ai la collection, j’en a sept », ajoute avec fierté Aïssatou, 11 ans et demi, en CM2 elle aussi. Mais qu’est-ce qui plaît autant aux enfants dans ce petit objet qui n’a, de prime abord, rien d’extraordinaire ? « Le premier jour où j’en ai vu un, c’était comme si j’étais amoureuse », répond Aïssatou, intarissable sur le sujet. On creuse la question : « ce qui m’a plu, c’est la beauté ! » poursuit Aïssatou, « c’est classe quand ça tourne », abonde Perrine, 11 ans, en CM2. Gabrielle adore quant à elle « le faire tourner sur le menton, le coude, le pied, la tête, le talon » mais aussi, tout de même, « entre les doigts. » « C’est pour plus de concentration et moins de stress », argumente Meïssa, 10 ans, en CM1, comme pour convaincre que le dernier objet à la mode dans les cours de récré possède des vertus cachés.

Seulement voilà, l’Education nationale ne semble pas convaincue : le hand spinner est interdit à l’école Jules-Ferry depuis la fin mai. Perrine tente une explication : « il y a un élève qui s’est pété une dent avec à l’école. » Car oui, d’après Aïssatou, le hand spinner serait « très dangereux », ce qui ne gâcherait rien de son charme auprès des enfants. En vrai, Marina, l’animatrice, affirme que l’objet a été interdit car les enfants avaient tendance à jouer avec en classe, ce qui — et c’est surprenant — ne les aiderait pas à se concentrer sur le cours.

Une interdiction qui sonne comme un véritable coup d’arrêt pour le hand spinner : « c’est presque plus à la mode (nous sommes alors le 2 juin, ndlr), je crois que je vais les vendre », souffle Aïssatou. « Tu me les vends combien ? », s’engouffre Gabrielle. Sa camarade renoncera à son projet, refusant de vendre ses objets à prix cassé après avoir pourtant décrété qu’ils étaient presque passés de mode, expérimentant de ce fait la loi de l’offre et de la demande. De quoi inspirer cette réflexion à la petite Meïssa : « on créé une mode, et si une personne n’est pas à la mode, ça va peut-être devenir une mode. » La « hype » du hand spinner, aussi brève que caricaturale, aura au moins eu la vertu de faire réfléchir les enfants tant sur l’économie de marché que sur le phénomène de mode…

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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