Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 16.06.2017 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 487 fois

GRAU-DU-ROI Des pêcheurs se retrouvent le bec dans l’eau

(Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Plusieurs pêcheurs comptent déposer un recours après le refus d'indemnisation de leur période d'arrêt temporaire.  

Premier port de pêche de Méditerranée en terme de chalutiers, le Grau-du-Roi connaît depuis plusieurs années des difficultés. En dix ans, le nombre de bateaux est passé de 30 à 17. Une perte pour l’économie locale : un emploi en mer équivaut, selon les professionnels du secteur, à quatre emplois sur terre. Paul Gros est marin-pêcheur depuis quatre générations. « Cinq si l’on compte mes fils », souligne fièrement ce Graulen. La pêche, plus qu’un métier pour lui, une passion. Levé à 2h30 du matin, il part en mer avec son équipage à 3h, avant de jeter les filets au large pour ne revenir qu’en milieu d’après-midi.

Les principales difficultés du secteur sont connues : réglementation européenne sur le maillage des filets, des sardines qui ne grossissent plus en raison du manque de plancton… Récemment, une autre épine s’est plantée dans le pied du pêcheur.

L’Europe a proposé des arrêts temporaires de leur activité entre avril et mai. L’objectif étant de permettre le renouvellement de la ressource halieutique. Les pertes financières devaient alors êtres compensées par le fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, sur la base d’un dossier à remplir. « Je l’ai déposé vingt jours avant ma période d’arrêt » précise Paul Gros, « comme six autres de mes camarades. »

Un perte estimée à 37 000 €

Le quinquagénaire est donc resté à quai cinq semaines. Mi-mai, coup de théâtre : « j’ai eu la mauvaise surprise d’apprendre que mon dossier n’était pas éligible et que je n’aurai aucune compensation financière ! » se désole le pêcheur. Une perte estimée à 37 000 € pour laquelle « j’ai dû faire un prêt bancaire ».

Selon les services de l'État français, l’anomalie viendrait du logiciel Log book. Le « journal de pêche » sur lequel les professionnels envoient différentes données (heure de sortie, de rentrée, quantités pêchées…) à la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture à Paris. « On me dit que je ne suis pas à jour de mes obligations déclaratives… Or, depuis 2010, j’envoie tous les jours mes données et je n’ai jamais eu une notification pour dire qu’il y avait eu un dysfonctionnement » s’indigne le professionnel.

Paul Gros entend déposer un recours dans les prochaines semaines. En cette période des Législatives, ce dossier sera sans doute très bientôt sur le bureau du prochain député de la 2e circonscription du Gard. Du moins on l'espère... 

Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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