Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 21.06.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 274 fois

FRONT NATIONAL Gilbert Collard : « Florian Philippot a voulu avoir un pouvoir hégémonique »

Le député sortant proche de Marine Le Pen, Gilbert Collard. Photo : Coralie Mollaret)

Le député de la 2e circonscription du Gard, Gilbert Collard, a été réélu dimanche. (Photo Anthony Maurin).

Après l’échec de la Présidentielle et le succès très relatif des Législatives, le Front National entame son introspection... Député apparenté FN, Gilbert Collard compte faire entendre sa voix, en appelant à ce que l'organisation du parti soit moins « pyramidale. »

Huit députés FN ou apparentés viennent d'être élus. Ce n’est pas suffisant pour constituer un groupe (soit 15 députés), gage d’une opposition efficace. Quel sera votre rôle à l’Assemblée ?

C'est vrai que lorsqu'on a un groupe, on a plus de temps de parole. Mais sur le plan de l'efficacité, c'est une affaire de talent. Vous pouvez avoir un groupe, si vous avez des benêts, ça ne sert pas à grand chose. Moi, j'ai appris à travailler seul, à bombarder... D'ailleurs, j'imagine déjà ce que je vais dire à Richard Ferrand*, qui doit prendre la tête du groupe LREM (La République En Marche) !

Marine Le Pen déclare pouvoir constituer un groupe via une entente avec d'autres élus. Lesquels ? 

Quand le Parlement se met en mouvement, il y a des dislocations. Des députés qui ne sont pas bien dans leur groupe, des inimitiés et des problèmes relationnels... Je ne dis pas que c'est facile à faire, mais c'est possible ! La semaine prochaine, je déjeune avec quatre députés Les Républicains. Attention, je ne déjeune pas pour les rallier, ce sont des copains et nous avons des opinions similaires.

 Je ne serai candidat à aucune mairie ! 

Ce matin s'est tenu un bureau politique au Front National. Une réunion compliquée après la défaite à la Présidentielle et le très relatif succès des Législatives... Qu’a-t-il été décidé ?

Bon, on va se réunir de nouveau dans une quinzaine de jours. Des ateliers de travail ont été constitués pour plancher sur plusieurs problèmes : l'euro, la proportionnelle, la communication afin d'équilibrer la représentation des différents responsables FN dans les médias, le non-cumul de mandat absolu... D'ailleurs, je ne serai candidat à aucune mairie !

Durant ces Législatives, vous avez déclaré qu’il y avait des « choses à revoir dans notre mouvement ». Qu’est-ce que cela signifie ?

Il y avait la question de la sortie de l'euro. J'ai l'impression que ça va bien évoluer. Attention, rien n'est officiellement décidé, mais on va recentrer notre discours, en prenant acte que l'opinion publique n'en veut pas. Par ailleurs, le FN doit avoir une organisation moins pyramidale. Il faut que les pouvoirs soient partagés et pas détenus par un seul homme, en l'occurence Florian Philippot (numéro 2 du FN, NDLR).

C'est lui qui est à l'origine de la proposition sur la sortie de l'euro, non ? 

Absolument.

Florian Philippot a perdu aux Législatives en Moselle. Il est de plus en plus contesté en interne. Pourquoi ?

Il a voulu avoir un pouvoir hégémonique, être la seule voix du Front National. Pendant la campagne des Législatives, il a été le seul à parler. Or, il n'est pas le seul vice-président ! Il faut que chacun ait l'autorité en fonction de ce qu'il représente.

Doit-il démissionner d'après vous ? 

C'est à lui de le décider. Après tout, la seule autorité qui compte, c'est celle que donne le peuple.

Selon vous, quelle stratégie doit adopter le FN pour remporter une élection ? 

Il faut s'ouvrir à la droite républicaine... Pour moi, il y a deux droites : la droite prostitutionnelle qui va des Républicains à Macron, et une droite authentique, qui reste noble dans ses idées, comme c'est le cas avec Madame Mourrut (la candidate Les Républicains-UDI de la 2e circonscription). Avec eux, on peut discuter. Ils ont une fierté que l'on doit respecter.

 « Nous avons le sens de la reconnaissance républicaine »

Pascale Mourrut n'a pas donné de consigne de vote dans l'entre-deux-tours des Législatives. Pour certains, un adoubement indirect à votre candidature, en échange d'une réciprocité en vue des Municipales du Grau-du-Roi... Est-ce vrai ?

Nous avons le sens de la reconnaissance républicaine, sans qu'on ne nous demande rien. Ça ne veut pas dire qu'on la soutiendra. Mais s'il devait y avoir un duel entre Pascale Mourrut et un autre candidat d'En Marche, on soutiendra Madame Mourrut.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

À lire demain, dès 7h : FAIT DU JOUR Les législatives, le pari raté du FN

*Richard Ferrand fait l’objet d’une enquête préliminaire dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne qui avaient décidé en 2011, lorsqu’il en était directeur général, de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne.

Coralie Mollaret

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