Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 22.06.2017 - tony-duret - 3 min  - vu 533 fois

FAIT DU JOUR Avis de tempête sur l’école Mistral d’Alès

L'école Mistral à Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Retard des travaux, malaises à la cantine, manque de communication… Des parents d’élèves de l’école élémentaire Frédéric Mistral poussent un coup de gueule contre la mairie d’Alès, un peu trop silencieuse à leur goût.

Alice, Julie et Stéphanie, mères de plusieurs élèves de CE2 et CM1 à l’école primaire Frédéric Mistral, sont exaspérées, fatiguées de se battre contre des moulins à vent, et surtout pas très rassurées… Les trois mamans refusent d’être prises en photo « pour préserver nos enfants ». C’est dire le climat malsain qui règne autour de l’école.

Pourtant, tout part d’une bonne intention quand, en avril 2016, la municipalité dévoile les grandes lignes de la refonte quasi-totale de l’une des plus vieilles écoles d’Alès. Les travaux sont nécessaires, même indispensables, et prévoient la création d’une passerelle extérieure, d’une nouvelle cour de  récréation et bien d’autres aménagements. L’école « retapée » doit normalement ouvrir ses portes en septembre 2017. Seulement, le 13 juin dernier, l’adjoint au maire chargé de l’éducation, Christian Chambon, annonce aux parents qu’il y aura du retard. Julie se souvient : « Il nous a dit qu’il y avait eu un souci dans les appels d’offres, qu’ils avaient ‘merdé’, c’est le mot qu’il a utilisé. Et qu’en gros, les travaux commenceraient en septembre 2017. On peut comprendre les retards mais pas le manque de communication », déplore la jeune maman qui poursuit: « Maintenant, il parle d’une ouverture en février 2018. Mais comment vont-ils faire pour réaliser des travaux en six mois alors qu’ils étaient normalement prévus sur un an ? On n’y croit plus. »

23 enfants victimes de nausées

A cause de ce retard, les élèves vont poursuivre leurs études une année supplémentaire à l’école Marie Curie, un peu plus excentrée du centre-ville. « Pour nous, c’est beaucoup de marche en plus », assure Alice. Julie précise : « Moi, entre tous les allers-retours matin, midi et soir, j’ai calculé qu’on marchait 7 kilomètres par jour. Avec ces chaleurs, c’est super difficile. » Les mères de famille souhaiteraient que le système de navette entre les écoles Mistral et Marie Curie, mis en place matin et soir - « parce qu’on a beaucoup râlé » - soit également assuré le midi.

Enfin, mi-mai, à croire que le sort s’acharne sur ces élèves, 23 enfants de l’école Mistral ont été victimes de nausées et de maux de ventre après avoir déjeuné à la cantine (relire ici). « Officiellement, selon Monsieur Chambon, ils se seraient tous partagés la même sucette. 23 élèves qui mangent la même sucette… », ironise Julie. « Ce qui est bizarre, reprend Stéphanie, c’est que depuis la cantine est fermée. Ils font des travaux parce que la cuisine serait trop humide»

Christian Chambon avec Max Roustan. Photo EB/OG

La réponse de la ville

Régulièrement mis en cause par une partie des parents d’élèves, Christian Chambon, joint par téléphone, répond point par point aux multiples accusations. « D’abord, j’ai reçu les parents d’élèves à plusieurs reprises, j’ai fait tout ce que je pouvais faire, j’ai même présenté mes excuses pour le retard des travaux », commence l’adjoint à l’éducation de Max Roustan. « Eh oui, les travaux seront finis en février 2018, je le maintiens ».  Alors comment explique-t-il que des travaux prévus sur un an se réalisent en six mois ? « En fait, tout a été cassé. La démolition est la partie la plus longue. Maintenant, il n’y a plus que la construction, c’est beaucoup plus rapide ». Concernant les navettes, l’homme reste tout aussi serein : « On fait de notre mieux mais les navettes le midi, c’est un coût considérable, de 20 000 à 25 000€ à l’année. C’est des frais sans fin. On la maintient le matin et le soir le temps nécessaire, mais le midi on ne peut pas la mettre en place pour quelques élèves qui ne mangent pas à la cantine ». Justement, ceux qui mangent à la cantine ont-ils à craindre de nouveaux désagréments ? « Déjà, c’est pas 23 élèves, c’est deux enfants qui ont vomi. On a fait venir l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui a constaté qu’il n’y avait pas eu d’intoxication alimentaire. C’est pas Christian Chambon qui le dit, c’est l’ARS. En réalité, ce n’est ni plus ni moins qu’une gastro-entérite. » S’il n’y a rien à craindre, pourquoi fermer la cantine ? « Par précaution, tout simplement. Si à chaque fois qu’on prend une mesure, on nous dit qu’il y a anguille sous roche, on ne va pas s’en sortir .» Le bout du tunnel est fixé pour février 2018, lors d’une réouverture de l’école qui devrait certainement apaiser les esprits.

Tony Duret

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