Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 07.07.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 198 fois

PONT-ST-ESPRIT Cambriolages en baisse, violences en hausse

Mercredi après-midi, lors de la séance plénière du CLSPD de Pont-St-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La séance plénière du Conseil local de sécurité et prévention de la délinquance (CLSPD) de Pont-Saint-Esprit se tenait mercredi après-midi en mairie en présence du préfet Didier Lauga et du procureur de la République Eric Maurel.

L’occasion de faire un point sur la délinquance dans la commune, qui présente un bilan contrasté.

« Une délinquance qui vient, qui tape et qui s’en va »

Ainsi, si d’après le lieutenant Didier Perrin, qui commande la communauté de brigades de Pont-Saint-Esprit, « la délinquance est maîtrisée » sur le canton, avec 350 délits sur les cinq premiers mois de l’année contre 359 sur la même période en 2016, certains indicateurs restent, d’après le colonel Stéphane Lacroix, « assez préoccupants. »

De fait, Pont-St-Esprit concentre à elle seule 50 % des faits du canton, et l’écrasante majorité des faits de violences volontaires. Des faits qui augmentent sensiblement, en passant de 37 à 55 faits, dont 44 pour la seule commune de Pont. L’année dernière, il y en avait eu 25 sur la même période dans la commune.

A contrario, les cambriolages sont en forte baisse, et passent de 61 faits à 46 sur les cinq premiers mois de l’année, dont 13 faits à Pont, contre 26 en 2016. Il faut dire que les gendarmes du secteur avaient mis les moyens pour freiner un phénomène qui avait pris une grande ampleur ces dernières années, notamment via des opérations de contrôles routiers, ciblant « cette délinquance extrêmement fuyante qui vient sévir dans cette ville carrefour », note le colonel Lacroix. Le préfet insistera quant à lui sur la participation citoyenne, mieux connue sous la marque « Voisins vigilants », « il ne s’agit pas de faire une milice locale, mais de civisme. » Les vols de voiture sont eux aussi en baisse, et passent de 35 à 23 faits.

« Plus que jamais le secteur de Pont-Saint-Esprit et du Gard rhodanien a toute notre attention », souligne le chef de la gendarmerie dans le département. Ainsi, et malgré le contexte budgétaire difficile, le secteur a été « sanctuarisé » en termes d’effectifs sur ce secteur « verrou », touché par « une délinquance qui vient, qui tape et qui s’en va. » Outre cet aspect, une brigade de contact a été mise en place sur le secteur spiripontain, et un PSIG Sabre, capable d’intervenir rapidement en cas d’événement majeur, à Bagnols.

Autre point des plus importants, la lutte contre la radicalisation : « on est sur un secteur particulièrement sensible en termes de détection de signaux faibles dans un triangle Bourg-St-Andéol, Pont et Bollène », affirme le colonel Lacroix. Alors une antenne de renseignement de terrain, composée de deux gendarmes, a été mise sur pied à Bagnols, avec « pour vocation détecter les signaux faibles de radicalisation pour évaluer la situation. »

Le procureur recadre

Plus généralement, le maire Roger Castillon a rappelé que la commune avait récemment installé cinq nouvelles caméras de vidéosurveillance dans le centre ancien, ce qui porte le parc à 34 caméras. « Elles ont été installées pour cibler des lieux de rassemblement, notamment de trafics », précisera l’édile.

Toujours du côté municipal, le service médiation fait montre d’« une activité toujours plus accrue et doit être renforcé », d’après l’adjoint à la sécurité Daniel Mouchetant, avançant les chiffres de 221 actions, dont 43 pour violences intra-familiales sur les cinq premiers mois de l’année, et une avec… une arme à feu. De quoi faire tiquer le procureur : « la médiation pour les violences intra-familiales est interdite par la loi, il y a un problème de dangerosité, et une médiation sur un fait avec une arme, c’est hors-champ. » Pareil pour l’action du conciliateur de justice, qu’Eric Maurel estime dépasser ses fonctions : « il est dans l’intérêt de tous que chacun reste dans son champ de compétence », notamment sur la chasse à l’habitat indigne.

Sur les violences conjugales, le président du CCAS Jean-Marie Daver notera que 11 situations ont été relevées au premier semestre 2017, soit deux de plus qu’en 2016, et que le CCAS compte 5 places d’hébergement d’urgence pour les victimes. Le procureur tique à nouveau : « nous sommes fortement engagés dans une politique qui consiste à faire partir l’auteur des violences du domicile, et même s’il est le titulaire du bail. Il faut se mettre en cohérence. »

Pour autant, le procureur a tout de même souligné que le CLSPD de Pont était « la preuve qu’un CLSPD peut être dynamique et opérationnel », avant que Roger Castillon n’affirme avoir « bien entendu les messages. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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