Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 25.07.2017 - tony-duret - 3 min  - vu 601 fois

HOMME DE LETTRES GARDOIS Christian Liger, Nîmois avec visa

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Tout l’été, Objectif Gard propose de vous attarder sur les destins de quelques éminents hommes de lettres gardois. Cette semaine, rencontre avec Christian Liger (1935-2002), un talentueux écrivain nîmois qui aimait sa ville.

En 1961, l'écrivain nîmois Jean Paulhan reçoit une lettre d'un jeune homme, un illustre inconnu de 26 ans, qui se nomme Christian Liger. Au bas du courrier, à côté de la signature de Christian Liger, Jean Paulhan annote : "Nîmois". Un mot qui collera à la peau de celui qui parle de cette ville mieux que personne.

S'il en parle si bien, c'est que Christian Liger la connaît comme sa poche. Il y est né le 24 août 1935, y a fait ses études ainsi qu'à l'université de Montpellier. Il décroche le premier prix de philosophie du lycée de Nîmes, puis devient professeur de français au collège Jules Verne et professeur de Lettres au Lycée Alphonse Daudet, tout en enseignant l'Histoire des Arts à l'université de Montpellier.

Après plusieurs années dans l'enseignement, il se consacre exclusivement à l'écriture de romans, de nouvelles, d'essais et de pièces de théâtre. En 1987, il écrit "Nîmes sans visa" dans lequel il convie le lecteur à découvrir cette belle cité des Antonin à travers ses pierres, ses hommes illustres, ses secrets (lire plus bas). Membre de l'académie de Nîmes, il publie un essai sur la généalogie de Jean Paulhan, ou plusieurs romans comme "Le Roman de Rossel", une biographie romancée d'un officier de la Commune de Paris, Louis-Nathaniel Rossel, qui lui vaudra le Grand Prix du Livre d'Histoire de la Société des Gens de Lettres 1998, la bourse Goncourt de la Biographie 1998 (décernée à l'unanimité) ou le prix Michel Dard 1999. Il décèdera trois ans plus tard, à Nîmes, un jour de décembre 2002, à l'âge de 67 ans.

En plus de son œuvre, beaucoup de Nîmois l'auront connu lors de son passage à la mairie de Nîmes, de 1989 à 1995, lorsqu'il fut l'adjoint à la culture de Jean Bousquet. En octobre 2007, près de cinq ans après sa disparition, une salle de spectacle est inaugurée à son nom au centre Pablo Neruda de la ville de Nîmes.

Christian Liger ©DR

Un extrait de "Nîmes sans visa" :

"Il faut goûter le vieux Nîmes comme la soupe ou comme la vie : sans sérier, analyser, ni dissocier. Entrer au hasard, par la rue Régale, ou la rue de la Madeleine, ou la rue des Lombards et tout appréhender à la fois : le velours gris des ruelles qui ignorent superbement la ligne droite, les personnages délirants ou rôdeurs, aigles antiques dans un mur, les surprises d'un bistrot accoudé à une façade du XVIIIe siècle, une place au pavement brillant arraché, quoique neuf, à des carrières romaines, un bouquiniste à l'enseigne de Baudelaire, une porte poussée qui vous précipite dans la dimension des carrosses et des chaises à porteurs.

(...)

Il faut entrer dans les boutiques qui souvent ne paient pas de mine et proposent le livre, le pain, le biscuit, la brandade que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Dîtes-vous qu'à Nîmes le meilleur produit n'est pas toujours derrière la plus belle façade. Question de pudeur : dîtes-vous que ce qui tape à l’œil n'est pas vraiment nîmois ; et que ce qui est goûteux attend en secret qu'on vienne le prendre".

*Sources "Balade dans le Gard" aux éditions Alexandrines / "Petit dictionnaire des écrivains du Gard" de Serge Velay, Michel Boisssard et Catherine Bernié-Boissard / Wikipedia.

Tony Duret

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