Christophe Aguilar avoue avoir acquis le Domaine de la Patience en 99, "parce qu'une cave comme celle-là, y'en a pas beaucoup". Le point de départ d'une belle histoire qui n'a pas finit de s'écrire. Aujourd'hui, le vin qui sort de cette cave d'exception se consomme en France et au-delà. Gros plan.

Christophe Aguilar était gérant de cave depuis 83, le domaine lui existait depuis 1930 et il était en vente. C'était une opportunité, Christophe Aguilar l'a saisie. "J'ai flashé sur la cave, des comme ça y'en a pas beaucoup", confie-il fier de son exploitation. "Les choses ont les faits parce qu'on les sent", poursuit-il. Cela pourrait paraître un peu léger, quand il s'agit de prendre une décision de cette importance. Mais non. On ne fait pas du vin comme on fabrique  un produit manufacturé, il faut y mettre, de l'envie, du rêve et beaucoup de soi.

"C'est le vin qui sauve la France"

Aujourd'hui le domaine c'est 80 hectares de vignes en bio qui produisent les trois couleurs. Une moitié en rouge, un tiers en blanc et le reste en rosé avec une augmentation de la production de blanc qui devrait conduire à une production de ce dernier à l'égale du rosé. Les vins du Domaine, sont vendus sous l'appellation, Costières IGP Pont du Gard et sont bio. "Le bio, c'est une tendance induite par les consommateurs, surtout les étrangers et en particulier ceux d'Europe du Nord", explique Christophe Aguilar. Un argument sensible pour le vigneron qui exporte une partie de sa production à l'étranger. Une fraction part aux USA, une autre au Canada et la dernière vers l'Europe du Nord. "C'est le vin qui sauve la France", affirme Christophe Aguilar parlant des produits nationaux qui font carrière à l'export.  En France, le vin est vendu aux caveaux, en grande surface dans le respect des prix caveaux, dans les restaurants, "les Biocoop c'est bien", appuie le patron du Domaine.

"Faire du vin c'est lire l'avenir"

Ce vin aujourd'hui est apprécié par de nombreux amateurs et a même fait l'objet d'un "coup de cœur" du guide Hachette. "Faire du vin c'est lire l'avenir", explique le vigneron. Comprenons, savoir anticiper sur ce que seront les arômes, la couleur, le degré… bref, toutes les composantes du vin pour se faire une idée sur ce qu'il sera une fois qu'il sera arrivé à maturation. "Nous cherchons le terroir, la personnalité", poursuit-il. "Obtenir de la qualité c'est avant tout un travail technique, professionnel Pour bien connaître ses terroirs, il faut dix ans.  Le terroir, c'est le sol, le climat et la méthode. Pour l'assemblage,  je fais parfois appel à un conseiller en œnologie. C'est important non seulement parce qu'il a une approche professionnelle mais aussi par qu'il a un regard extérieur. Quand on est tous les jours dedans, on n'est plus objectif", conclut Christophe Aguilar.

Ce qui n'empêche pas cet amateur passionné d'avoir ses préférences. "J'aime les grenaches, avoue-t-il, c'est un cépage compliqué et fin. Aujourd'hui on revient à des vins soyeux". Son vin  favori ? "La cuvée Le Némausa rouge, mon entrée de gamme".  De quoi être fier de nos producteurs qui nous offrent des vins de qualité dont nous pouvons tous profiter…

Véronique Palomar

veronique.palomar@objectifgard.com

*« L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération »