Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 10.09.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 442 fois

TOROS Feria d'Arles: les piétons coupent et les toros prouvent

Mehdi Savalli et Peletero (Photo Anthony Maurin).

Corrida de Miura et Baltasar Iban pour Rafelillo (silence et oreille), Mehdi Savalli (salut et oreille) et Ruben Pinar (oreille et silence). Un tour de piste à titre posthume a été attribué au cinquième toro de la course, Peletero de chez Baltasar Iban, et le picador arélsien Gabin Rehabi a glané un prix spécial alors que Chico Leal défilait pour la dernière fois de sa carrière.

Cette corrida de clôture s'annonçait mal. Déjà, la course complète de la ganaderia légendaire de Miura, qui aurait ainsi pu célébrer ses 175 ans et ses nombreux succès arlésiens dignement, était changée au profit d'un panachage de trois Miura et de trois Baltasar Iban. Ensuite, le vent. A lui seul, cet élément empêche le déroulement limpide d'une corrida si bien qu'on le surnomme "la troisième corne" tant il peut semer la zizanie sur le sable des arènes. Enfin, les matadors de toros contractés. Rafaelillo, le petit belluaire, Mehdi Savalli l'enjoué de Barriol et Ruben Pinar sont largement respectables mais ne figurent pas parmi les pointures de la discipline.

Brindis de Mehdi Savalli à Chico Leal (Photo Anthony Maurin).

Finalement, loin des idées noires de la devise célèbre pour ses "blessures mortelles" nous avons eu un premier exemplaire intoréable, un deuxième pas désagréable du tout et un troisième plutôt noble. Pour les Baltasar Iban, les trois toros auraient permis de ravir un pavillon mais c'est bel et bien le cinquième qui a été le plus complet et qui a transmis le plus d'émotion. D'ailleurs, pour une feria hommage à Ivan Fandiño, matador tué par un Baltasar Iban à Aire-sur-l'Adour cet été, il était très bizarre de voir ces toros fouler la piste arlésienne... Mais heureusement qu'ils étaient là!

Rafaelillo et son Miura (Photo Anthony Maurin).

Rafaelillo sur son premier Miura ne pourra strictement rien faire. Immobile et tendancieux, le toro s'arrêta vite. Il faut rappeler que le picador n'aura que très mal approché l'animal, ce Miura, perché si haut qu'il arrivait à la hauteur de la tête du maestro. Le guerrier blondinet est parti en au feu mais ses timides assauts n'ont pas suffi à lui octroyer une quelconque récompense.

Rafaelillo accueille son Baltasar Iban (Photo Anthony Maurin).

Sur son second, plus à son aise même s'il en a un poil trop fait, Rafaelillo tournera en rond avant de trouver la clé de l'énigme et de couper l'oreille de ce premier Baltasar Iban avec un certain panache. Des cris, beaucoup de cris et une muleta ferme permettront au maestro de sortir la tête haute. Oreille.

Elégant Mehdi Savalli face à son Miura (Photo Anthony Maurin).

Mehdi Savalli, l'enfant de Barriol, un quartier d'Arles, est dans ces arènes un peu comme chez lui. Il y a pris son doctorat voilà plus de dix ans et à chacun de ses paseos la foule l'attend et l'encourage dans son effort surhumain. Il fera bien quelques merveilles sur son premier Miura mais rien de transcendant malgré  un exercice de funambule. Mehdi, comme à son habitude a su mettre les arènes dans sa poche en banderillant et en montrant que muleta en mains il ne faisait pas n'importe quoi, loin de là! Salut.

Mehdi Savalli genoux à terre accueille son Baltasar Iban, Peltero, un exemplaire exceptionnel (Photo Anthony Maurin).

Gabin Rehabi ajuste la mire et Peletero retourne à la pique à trois reprises (Photo Anthony Maurin).

Spectaculaire et efficace aux banderilles Mehdi Savalli est prêt à couper une oreille (Photo Anthony Maurin).

Deuxième sortie pour l'Arlésien face à l'excellent Peletero de chez Baltasar Iban. Une mise en suerte parfaite pour un tiers de quatre piques made in Gabin Rehabi, un grand moment, intense et plaisant à voir. Une fois le toro piqué avec panache et efficacité, un brindis émouvant pour Chico Leal qui mettait un terme à sa carrière, Mehdi a fait du Mehdi. Il s'est même permis de demander la musique au Président qui avait la tête ailleurs! En attendant, nul ne saura lui ôter cette oreille coupée avec le coeur.

Ruben Pinar et son Miura, qui met la tête dans la muleta (Photo Anthony Maurin).

Ruben Pinar n'est pas venu souvent à l'est du Rhône et on ne peut pas dire que l'aficion locale l'attendait. Cependant, sur son Miura, relativement noble et très tardivement encasté, l'Espagnol n'a pas démérité, mieux, il a coupé une belle oreille après une faena manquant cependant de relief et de courbe. Majoritairement droitière mais suffisante pour le public et bien sûr le palco, cette faena ne restera pas dans les archives mais a eu le mérite de relancer la course.

Ruben Pinar et son Baltasar Iban (Photo Anthony Maurin).

Sur le dernier toro de la feria, Ruben Pinar ne prendra pas de risque. Il ira petit à petit et même un peu de côté pour éluder les charges sourdes d'un toro de Baltasar Iban qui ne montrait pas de sales manières et qui était sans charisme ni étincelle.

Anthony Maurin

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