Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 12.09.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 174 fois

MARDI ECO Les TPE et PME n'aiment pas les accords cadres

Face au chantier actuel, les plaques qui seront en façade regardent leur futur emplacement (Photo Anthony Maurin).

Jean-Paul Boré Photo Coralie Mollaret / ObjectifGard.

La réforme des marchés publics, adoptée en 2016, permet la présence d'accords-cadres pour que les collectivités puissent bénéficier de prix revus à la baisse. Une instabilité de trésorerie importante pour les entreprises gardoises et une réelle inquiétude quant à leur avenir proche.

Les appels d'offres ont toujours été un problème... Et ça ne remonte pas à hier! Depuis l'année dernière et la réforme des marchés publics, les choses ont changé mais les petites entreprises n'y trouvent toujours pas leur compte, loin de là. Avant, avec l'allotissement demandé par les TPE et PME  qui avait attiré l’attention de Georges Frêche, ces dernières pouvaient, comme les grandes, prétendre à l'obtention d'un ou plusieurs lots d'un marché. Ainsi, elles étaient assurées de réaliser un certain chiffre d’affaires leur permettant de prévoir l’avenir en matière d’emploi, d’investissements et de bénéficier plus facilement de la confiance des banques.

Avec l’arrivée massive des accords-cadres, tout semble remis en question. L’accord-cadre consiste à retenir un certain nombre d’entreprises (jusqu’à 12 pour certaines institutions) répondant aux critères les plus divers comme  environnementaux, sociaux… Elles sont ensuite à nouveau mises en concurrence pour chaque demande avec comme seul critère de sélection le prix. Double travail pour les institutions et aussi pour les entreprises. Résultats, les TPE et PME ayant peu de ressources humaines pour s’y consacrer, ne sont pas ou plus candidates, d’autant plus qu’être sélectionné oblige une réponse pour chaque demande sous peine de pénalité. Conséquence immédiate ? Aucune assurance de réaliser quelque chiffre d’affaires que ce soit!

Aucun banquier dans ces conditions ne risque d'accompagner une société dans son désir d'investir. Seules les grandes entreprises, pour la quasi-totalité extérieure au Gard, sortent leur épingle du jeu, menaçant ainsi un peu plus l’emploi local.

Après avoir alerté les chambres consulaires, l'UPE, les institutions et les services de l'État, Jean-Paul Boré n'a toujours aucune réponse. "Je viens de télécharger l'appel d'offre d'une grande institution gardoise et mes craintes sont confirmées" poursuit Jean-Paul Boré. À croire que certaines lignes ajoutées aux contraintes d'un cahier des charges déjà ardu sont devenues impossibles à surmonter. On intègre désormais des critères auxquels les entreprises gardoises ne peuvent répondre sauf à sous-traiter à l’extérieur.

"Nous sommes un certain nombre à se demander pourquoi certains critères de production sont insérés dans la mesure où l’on sait que seules les grandes entreprises peuvent y répondre" ajoute Jean-Paul Boré qui vient de vivre cette sale expérience auprès d'une collectivité territoriale. Et de poursuivre, "Nous comprenons parfaitement la nécessité de rationaliser et d’économiser les fonds publics suite à la baisse des dotations. Nous sommes en mesure de pratiquer des prix le permettant mais la plus part des PME et TPE proposent les mêmes prix qu’il y a cinq ans rognant ainsi sur tout ce qu’elles peuvent. De plus les accords-cadres sont budgétivores en matière de personnels dans les collectivités au moment où l’on parle tant d’économies à réaliser". Au final, c'est peut-être un pan entier de l'économie qui est enterré au profit de grands groupes, qui bien souvent ne paient même pas leurs impôts en France...  "Sans réaction,  c'est une partie entière du tissu économique qui fout le camp et les emplois qui vont avec. Je renouvelle donc ma proposition d’une rencontre sous l’égide des chambres consulaires et des grandes collectivités pour évoquer ces sujets. Il ne suffit pas de dire que l’on aime l’entreprise", conclut Jean Paul Boré.

Anthony Maurin

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio