Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 18.09.2017 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 1532 fois

LE 7H50 de Maître Aoudia: " Mon client n'a jamais voulu commettre un attentat en France"

photo A.M/ Objectif Gard

Maître Khadija Aoudia est le conseil du principal prévenu dans le procès qui s'ouvre aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Paris. 4 hommes et une femme sont soupçonnés "d'association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme"  et "financement d'une entreprise terroriste".

Vous défendez Anas O, dont l'enquête démontre qu'il est l'un des organisateurs de cette filière qui envoyait des Gardois vers la Syrie. Qui est votre client?

C'est un trentenaire diplômé de l'enseignement supérieur qui a été élevé dans un quartier de Nîmes. Il a obtenu son bac, puis une licence en psychologie. Il n'avait pas d'antécédent judiciaire jusqu'à sa mise en cause et sa mise en examen pour un meurtre qui s'est déroulé en 2011... Il a toujours nié avoir une quelconque responsabilité dans le meurtre... Cette affaire va totalement changer sa vie. De plus, mon client a une maladie psychiatrique reconnue par les médecins, il est paranoïaque.

Mais comment passe-t-on d'un profil que vous décrivez comme "sans histoire" jusqu'en 2011, à  une mise en cause dans une affaire terroriste?

Dans cette affaire jugée à partir d'aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Paris, il y a des Nîmois, issus de la ZUP qui se connaissent. Mon client a une intelligence certaine et des conceptions politiques. Il s'intéresse à l'actualité, aux évènements dans le monde, il lit beaucoup. Il se présente comme un défenseur d'un peuple opprimé, les Syriens et il lutte avec ses moyens contre un dictateur qui s'appelle Bachar El Assad. Le réseau Nîmois jugé à Paris est né en 2010, 2011, bien avant les attentats en France et bien avant la mise en place de l'état d'urgence.

Mais votre client comme les autres prévenus sont accusés d'appartenir à une organisation terroriste, d'être des combattants, des jihadistes?

Il ne faut pas tout mélanger, et surtout il faut se replacer dans le contexte... Les faits reprochés à mon client se déroulent entre 2011 et 2014, bien avant les attentats en France. S'il avait voulu faire un attentat à l'époque sur le sol français il aurait fait un carnage, ce n'était absolument pas le dessein de ce réseau. Ce groupe a réagi à une situation qu'il jugeait anormale vis à vis du peuple Syrien. Je répète que mon client n'a jamais voulu commettre un attentat en France et de faire du mal à une seule personne sur le territoire Français.

B.DLC

Boris De la Cruz

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