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Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 24.09.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 606 fois

CAVEIRAC Carl Marthom courant alternatif de l'art continu

Les nus, en version art continu (Photo Anthony Maurin).

A découvrir dans le cadre de cette grande exposition, l'espace muséal méconnu de Pierre Hénin (Photo Anthony Maurin).

Carl Marthom s’expose à Caveirac ce soir puis samedi et dimanche prochains à savoir les 30 septembre et 1er octobre de 16h30 à 20h. Une exposition d'art continu à ne pas manquer.

Ce nom ne vous dit certainement rien et c’est presque normal. Pourtant, comme l’annonce le proverbe, nul n’est prophète en son pays! L’artiste, au physique ressemblant à celui du monsieur météo de Nîmes-Courbessac, est connu à l’international et s’expose un peu partout, même à Shanghai où il fut l’un des Français à représenter la patrie des Monet et autre Matisse.

D’ailleurs, instigateur du mouvement "art continu" Carl Marthom est un vrai humble. "Je n’ai pas inventé ni organisé le mouvement mais j’y ai simplement mis une étiquette. L’art contemporain doit être accessible et ne doit pas seulement se vivre en petit comité de gens cultivés". Disons, soi-disant cultivés. "Le mouvement art continu n’est pas emmerdant! Nous n’avons pas honte car nous pensons que l’art ne nécessite pas d’effort de compréhension. L’art contemporain renie la peinture et dit qu’elle est has been… Pas du tout! On peut faire du nouveau sans renier sa culture, son humanisme, ses émotions et les racines de l’art. Il ne doit pas forcément y avoir une rupture mais il faut plutôt assumer la continuité du genre humain. L’art est un arbre qui est composé de petites branches qui grandissent et grossissent au fil du temps" avoue Carl Marthom.

Carl Marthom, ses anecdotes de création, sa vision du "milieu" marseillais et ses sardines (Photo Anthony Maurin).

Ne s’attaquant pas aux gros sous prônés par les janissaires qui sont eux-mêmes d’anciens révolutionnaires, l’art continu est né au début des années 2000 mais sa trame est bien plus vieille. "Les artistes qui composent ce courant n’ont pas accès aux galeries et ne sont pas exposés dans les musées mais parmi nous, des gens comme Yves Thos ou Thierry Mysius pourraient largement y prétendre et s'y reconnaître. Claude Viallat, pour moi le plus grand coloriste du 21ème siècle, a repris le flambeau de Matisse, ces artistes sont des acteurs de l’art contemporain" poursuit l'artiste attentif aux caprices du ciel aussi bien qu'aux joies éphémères.

Beaucoup de grands formats et de pièces romaines qui peuvent laisser rêveur (Photo Anthony Maurin).

"Je fais des choses que l’on ne voit pas. Je suis Marseillais et j’ai commencé avec des caisses de sardines. Je suis tombé sous le charme d’un souvenir d’iode noirâtre et d'un éclat de lumière semblable à celui émis par un diamant. Ces sardines étaient belles". La lumière, toujours la lumière. S’inspirant de Claude Monet pour une série de phares réalisée avec panache et émotion, le souvenir est la clé de l’instantané.

"Je ne travaille jamais d’après une photo mais plutôt en faisant appel à mon souvenir et mes émotions. Par exemple, chez les gens, ce qui m’intéresse, c’est leurs mystères et leurs pensées". Pour Carl Marthom, pas d'ambiguïté, toutes ses œuvres sont une rémanence d’un moment figé dans le temps. Une église sous un ciel noir, une feria toujours festive, des bandes colorées pas si faciles à réaliser, un torero provocateur, une Maison Carrée magnifiée, des marines sombres mais lumineuses de passion, des arlequins connus ou anonymes, des nus pensifs, des scènes intimes de la vie intérieure, des natures presque mortes… Et des pièces romaines, espérances désespérées qui ont su traverser les âges après avoir été jeté au fond d’un puits, d’un fleuve ou d'un désir.

Carl Marthom travaille sur la base de son souvenir, de ses émotions aux abords du sujet (Photo Anthony Maurin).

Ah, ces fameuses pièces romaines! Une histoire dans l’histoire et l'objet usuel par excellence. "J’imagine qu’elles ont été jeté pour exaucer des vœux. C’est toute la société romaine qui faisait ça! Tous les corps de métiers, toutes les strates sociales. Ce sont des pensées positives, de bons sentiments très humains et un sacrifice librement consenti pour que quelque chose de généreux se produise. J’aime l’espoir de cette symbolique et j’ai utilisé les mêmes techniques que celles usitées à Pompéi pour donner cet effet unique. Si vous achetez un de ces tableau, écoutez la suite pour piano de Schönberg!". A chaque œuvre, sa couleur musicale, "Pour celle-là, quand je la regarde, j’écoute le concerto en sol de Ravel. C’est d’une grande force poétique" évoque Carl.

Bouquet garni et bouffée d’air frais, cette exposition est à ne pas manquer. Dans un lieu magique et méconnu, Carl Marthom propose une véritable offre artistique qui balaie sujets et intentions majeures. La scénographie, "Qui n’est pas ma spécialité" assure pourtant une déambulation étonnante et passionnante au sein d’un écrin ayant servi de cave, d’orphelinat, de poulailler puis d’atelier de menuiserie. "Je dessine depuis toujours mais c’est un cadeau que l’on m’a fait vers l’âge de trente ans, un chevalet et du matériel, qui m’a permis de me lancer pleinement". Aujourd’hui âgé de 54 ans, Carl Marthom expose 54 œuvres à l’espace muséal des Arts manuels anciens Pierre Hénin.

Des festivités aux fleurs en passant par les arlequins ou les phares, le visiteur est embarqué dans l'histoire de l'Homme et son unique vérité, la liberté créative (Photo Anthony Maurin).

A l'espace Muséal des arts manuels ancien Pierre Hénin à Caveirac. Si vous êtes très intéressé mais que vous ne pouvez pas vous rendre sur place le moment venu, pas de souci, des sessions de rattrapage peuvent être organisées en téléphonant au 06.37.16.29.16.

Anthony Maurin

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