Dans le cadre de la 7ème journée gardoise en soins palliatifs, les professionnels de santé de la région étaient réunis pour écouter, parler, échanger et travailler autour de la question.

Soins palliatifs... Ces deux mots font peur et sont encore tabou. Cependant, nous sommes tous concernés par ces deux mots alors autant s'y habituer! Les soins palliatifs sont des soins délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d'une maladie dont l'issue sera très probablement fatale.

Comme la santé ne connaît pas la crise et qu'elle évolue sans cesse, il est nécessaire de se mettre à la page des dernières pratiques ou tout simplement d'échanger avec ses pairs pour ressentir les vérités contemporaines du métier. Pour cela, 300 professionnels étaient présents pour assister à la 7ème journée placée sous la thématique "D'aventures en aventure".

Conférences plénières et ateliers pratiques étaient au programme car le sujet était conséquent. La journée mettait l’accent sur le rapport aux autres, les expériences, le dépassement, les liens qui se tissent et se solidifient entre tous les acteurs pour assurer une prise en charge et un accompagnement optimal du patient.

Pour Sylvie Blanchard, responsable du service des soins palliatifs au CHU Carémeau de Nîmes, "Le soin est une aventure car il a une logique propre. Nous sommes dans des structures médicales très techniques et scientifiques. Nous essayons de réintroduire de l’humain dans la médecine d’aujourd’hui. La science a laissé l’humain de côté, la médecine s’est spécialisée et en a oublié sa vision globale. Aux soins palliatifs, nous travaillons de manière pluridisciplinaire et nous sommes au plus proche des patients". L’idée était donc d’offrir une journée de formation dédiée aux professionnels de la région qui sont sensibilisés aux soins palliatifs.

Echanges, partie plénière, partie ateliers, expériences vécues… La journée était une véritable réussite. Du coup, une idée germe, développer la culture palliative pour mettre en avant les soignants qui font un travail remarquable au quotidien et qui nous permette de vivre dignement, jusqu'à la fin.

Mais rien n'est facile. "Le souhait des patients et de leur famille est d’avoir la possibilité d’une prise en charge à domicile mais c’est très compliqué, il y a peu d’aide et il est très difficile de trouver des soignants et des médecins pour assurer un suivi. Le seul fait de communiquer sur ces défaillances ne semble pas suffire. Il existe une raréfaction des soignants, des déserts médicaux, des problèmes de garde..." note Myriam Boisse qui oeuvre dans le domaine.

Pour l’heure, si les soins palliatifs sont indispensables au monde de la santé, seuls 10 lits 100% "soins palliatifs" sont disponibles sur l’ensemble du territoire gardois. C’est très peu et dans le même temps, les hospitalisations à domicile ont l’air de vouloir exploser. "Il manque surtout des lits de transition, de répit ou d’hébergement pour les personnes qui sont seules" avoue Sylvie Blanchard. Et de reprendre, "Le parcours du patient est bien souvent très long et complexe, les enjeux vont bien au-delà des seuls soins palliatifs".

Les lois évoluent, les pratiques se modifient, les expériences se prolongent, la science "performe" mais parler à l'humain en souffrance est une souffrance. Cette journée spéciale a eu le mérite de mettre le doigt sur une problématique douloureuse mais que l'on devrait gérer... en humains que nous sommes. A nous tous de changer la donne.