Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 12.10.2017 - thierry-allard - 4 min  - vu 196 fois

BAGNOLS-PONT Sécheresse : "pas de solution miracle" pour les stades

Le maire de Pont Roger Castillon, celui de Bagnols Jean-Yves Chapelet et l'adjoint aux sports bagnolais Vincent Poutier (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ça ne vous aura pas échappé, il y a bien longtemps qu’il n’a pas plu significativement sur le Gard rhodanien.

La situation sur le front de la sécheresse devient critique dans le département, et Bagnols et Pont-Saint-Esprit sont toujours concernées par une alerte de niveau 2, qui leur interdit notamment tout arrosage des stades.

Une réponse commune

Une situation qui s’éternise, et qui impacte le club de foot commun aux deux villes, le FC Bagnols-Pont. « Le FCBP est commun à nos deux villes, et la réponse qu’on essaie d’apporter est commune aux deux collectivités », lance le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet, lors d’un point presse commun avec son homologue spiripontain Roger Castillon. Et l’édile bagnolais prévient : « on n’a pas de solution miracle, mais on commence à nous préparer pour les mois et les années à venir. » C’est que les élus en sont certains : cette sécheresse exceptionnelle ne va pas le rester, exceptionnelle, et risque fort de se reproduire à l’avenir.

Pour l’heure, la dérogation qui permet à la mairie de Pont d’arroser au compte-gouttes le terrain du Clos Bon-Aure pour y jouer les matches de championnat, mais aussi la décision de rouvrir le stade des Enfants du Rhône, même si la pelouse y est sèche, tout comme l’utilisation intense du stade Mermoz de Bagnols, permettent au FCBP de travailler à peu près convenablement. Le club va également s’entraîner à Saint-Géniès-de-Comolas, et les élus indiquent avoir pris des contacts avec d’autres communes de l’agglo pour que les joueurs des différentes catégories du FCBP puissent s’y entraîner. « Et on a pensé à solliciter l’Institut médico éducatif des Hamelines pour utiliser ses terrains, mais ils ont été labourés par les sangliers », précise l’adjoint au sport bagnolais Vincent Poutier. Quand ça ne veut pas…

Et pour ne rien arranger, il a fallu que cette sécheresse tombe alors que Bagnols avait décidé de réensemencer le stade des Escanaux, le rendant inutilisable durant de longues semaines. « On ne peut pas aller plus vite que la musique, se défend le maire Jean-Yves Chapelet. Aujourd’hui, l’herbe pousse, on profite de la fraîcheur de la nuit pour ne pas arroser. » Le terrain doit rouvrir prochainement, « le dimanche 22 octobre pour le match de Coupe de France contre Alès », indique l’adjoint. Voilà pour la situation actuelle, qui n’a rien de confortable. « Il ne faut pas que la crise se prolonge, car le stade de Mermoz n’est pas arrosé, et est en surutilisation », avance Vincent Poutier, quand Roger Castillon affirme que ses services l’alertent sur la dégradation des pelouses, qui va vitesse grand V.

Un mot sur toutes les lèvres : le synthétique

Alors que faire, surtout si cette situation est amenée à se reproduire ? Un mot est sur toutes les lèvres : le synthétique. « Il va falloir qu’on y pense sérieusement, admet Jean-Yves Chapelet, mais il faut voir où, à quel prix et comment on le subventionne. » Seulement, le synthétique est une solution « qui ne coûte pas moins cher en entretien », note Vincent Poutier, sachant qu’« il y en a pour 500 000 euros pour un terrain synthétique, ajoute Roger Castillon. Pour une durée de vie d’une dizaine d’années. » Autant dire qu’une somme pareille ne se sort pas comme ça. Pour réfléchir aux solutions, « nous avons chargé nos adjoints au sport de mener un comité de pilotage pour voir comment aborder les saisons suivantes, annonce Jean-Yves Chapelet. Il faudra voir pour un synthétique ou peut-être d’autres essences d’herbe, et nous allons associer dans ce comité la conseillère régionale Catherine Eysseric. »

En parallèle, la mairie de Pont travaille sur un projet de nouveau terrain, qui serait aménagé à côté de celui des Enfants du Rhône, vu que la mairie possède déjà la parcelle. Reste là aussi à voir si ce terrain serait en pelouse ou en synthétique, et surtout si sa construction rentre dans le budget primitif 2018, qui sera voté en décembre. En attendant, les deux mairies ont souhaité faire passer un message clair au FCBP qui, malgré quelques coups de tonnerre au début de la crise notamment avec la municipalité de Pont, « trouvera à chaque fois les deux mairies de son côté. »

Et aussi :

Il n’y a pas que les stades : « c’est vraiment inquiétant », admet Roger Castillon, « et on ne nous annonce pas d’eau avant le 24 octobre », annonce Jean-Yves Chapelet. Conséquence : si on ne limite pas la consommation d’eau, il n’y a pas que les stades qui vont avoir soif. « Aujourd’hui, on pompe plus vite que la réalimentation de la nappe, et malgré les restrictions d’eau, on reste à une consommation normale, entre 3 500 et 4 000 mètres cubes d’eau par jour sur la commune », poursuit le maire de Bagnols. En clair : les restrictions d’eau imposées par la préfecture sont moyennement appliquées par les Bagnolais, et d’après le maire de Pont, ce serait pareil dans sa ville. Alors le maire de Bagnols lance « un appel au civisme », et donc à la modération dans l’utilisation de l’eau.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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