Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 22.10.2017 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 385 fois

AU PALAIS Violences à l’école : « Si on touche à mon fils, on part à l’hôpital »

Tribunal correctionnel de Nîmes. Photo TD/ Objectif Gard

S’il est parfois difficile d’être parents, il est de plus en plus compliqué d’être enseignant ou magistrat. Pour ce père de famille de 32 ans, qui comparaissait à l’audience du tribunal correctionnel de Nîmes, il n’est pas certain que la sanction légère infligée lui fasse prendre conscience de la gravité de ses actes.

Tout démarre le 22 novembre dernier. Il souhaite voir le directeur de l’école primaire où est scolarisé son enfant. Un enseignant qui a de la bouteille après plusieurs décennies auprès des élèves et qui n’a jamais eu besoin de la justice pour calmer des parents indisciplinés. Le conflit aurait démarré à cause du cartable de son jeune enfant qui avait été tailladé par un autre élève. Le père de famille s’énerve en novembre 2016. Quasiment un an plus tard, à la barre du tribunal, il a encore du mal à garder son calme. Même la sérénité de la présidente du tribunal, Florence Sylvestre, ne parvient pas à apaiser ses ardeurs. « Si on touche à mon fils, on part à l’hôpital, éructe le père de famille. Mon fils, c’est mon sang, mes yeux. Dans cette histoire, il faut savoir le comment de la chose. Je suis allé gentiment plusieurs fois à l’école... Le maître m’a fermé la porte au nez. J’ai pété les plombs car je suis de tempérament nerveux et en plus j’ai vu trois voitures de police qui arrivaient », s’époumone le prévenu sans prendre du recul par rapport aux événements survenus il y a maintenant 10 mois. « N’avez-vous pas l’impression que les maîtres d’école ont aussi le droit d’avoir des parents polis, calme et courtois face à eux », essaie d’expliquer la juge. « C’est le père de l’agresseur de mon fils qui est venu tirer l’oreille à mon gamin et en plus dans l’établissement scolaire. Je dois le laisser faire ? », poursuit le père de famille toujours aussi volcanique.

« J’apprends à la barre du tribunal qu’un parent d’élève est entré dans mon établissement pendant le temps scolaire pour tirer l’oreille à un élève dont j’ai la responsabilité, souligne surpris et dubitatif sur les explications du père de famille, le directeur de l’école. Au départ je ne voulais pas porter plainte, car je me suis dit, il est en colère, il va se calmer. Mais 48h après, il a réitéré ses menaces, en disant qu’il savait où je vivais et qu’il allait me faire une tête ». L’enseignant a préféré changer de classe cette année scolaire pour ne pas avoir le fils du nerveux qui lui fait face au tribunal.

« Audience après audience je fais le constat que les gens qui réclament le respect ne sont pas respectueux eux-mêmes », dénonce le procureur adjoint Stéphane Bertrand qui demande 400 euros d’amende et l’affichage de la condamnation sur la porte de l’établissement scolaire pendant 2 mois. Si le tribunal a suivi les réquisitions sur l’amende, il a refusé l’affichage de la sanction « pour ne pas pénaliser vos enfants qui sont dans l’établissement », souligne toujours aussi calme la présidente.

Le père de famille est parti du tribunal en hochant la tête. Il n’est pas certain qu’il ait compris la sanction.

Boris De la Cruz

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