Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 11.11.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 404 fois

FAIT DU JOUR La Police de sécurité du quotidien va "bleuir" le Gard

Cet après-midi, lors de l'opération de contrôle de gendarmerie à Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

(Photo Anthony Maurin).

C'est peut-être la grande révolution des forces de l'ordre en France et dans le Gard qui se joue actuellement. Avec l'arrivée prochaine de la "police de sécurité du quotidien" voulue par le gouvernement, une concertation est lancée. Les meilleures idées seront mises en avant et intégrées aux futures missions de la police et de la gendarmerie.

Accaparé par la grève des sapeurs-pompiers du Gard et par un équilibre fragile existant entre les autorités et les grévistes, le Préfet du Gard Didier Lauga a dû laisser sa place à François Lalanne, secrétaire général de la Préfecture, pour le lancement de la concertation qui aboutira à la création de la Police de sécurité du quotidien.

"Le contexte est à l'accroissement de nos forces de sécurité avec dès 2017 une augmentation du budget de 1,5% et 10.000 nouveaux postes de policiers et gendarmes créés dans les cinq années à venir. Mais c'est aussi la promesse d'une évolution qualitative avec pour objectifs de repenser les missions, de redonner du sens à l'engagement, de protéger, de garantir la sécurité et de servir les Français. Cette concertation durera jusqu'au 21 décembre" annonce François Lalanne.

Entouré par Eric Maurel, Procureur de la République du TGI de Nîmes et d'Emmanuel Garcia, procureur d'Alès par "intérim" jusqu'à fin décembre, le secrétaire général de la Préfecture François Lalanne a lancé la concertation qui prendra fin le 21 décembre (Photo Anthony Maurin).

Rembobinons le film... Lancée par le Ministre de l'Intérieur Gérard Collomb le 28 octobre dernier, l'idée de la police de demain a fait son chemin et la concertation lancée doit répondre aux nombreuses attentes sécuritaires des Français mais aussi des principaux intéressés, les forces de l'ordre. Si en national tout le monde s'active, le Gard n'est pas en reste. Comme l'a dit le Ministre Collomb, la Police de sécurité du quotidien, c'est une méthode et cinq priorités.

Basée donc sur cinq axes de réflexion en attendant les premières expérimentations mises en places dès janvier 2018, la concertation devra faire le point sur les ambitions de la police. Respect de l'uniforme, création d'une police sur mesure, d'une police connectée et partenariale. "Nous voulons plus de transversalité et d'originalité. Ces axes ne sont pas figés, il faut que la concertation les enrichisses et les améliores avant les expérimentations prévues sur 15 territoires français" poursuit le secrétaire général François Lalanne. Peut-être que le Gard fera partie de cette liste "pilote". Au vu des difficultés connues, c'est même probable.

Jean-Pierre Sola, DDSP du Gard, voit cette concertation comme une belle opportunité pour changer la donne (Photo Anthony Maurin).

Pour écouter les forces vives qui sont au plus proche de la réalité du terrain, le Préfet Lauga exécutera une véritable tournée gardoise afin d'assurer aux policiers et aux gendarmes sa détermination en la matière. Même si le temps est contraint, les Gardois réfléchissent déjà et ont des idées qui seront à coup sûr développées.

Pour Jean-Pierre Sola, Directeur Départemental de la Sécurité Publique, "Cette étape est une opportunité qu'il nous faut saisir tout en étant conscient que la police de sécurité du quotidien est un état d'esprit et qu'il faut y développer nos idées pour augmenter l'efficience de nos forces. Il nous faut travailler en partenariat pour se donner les moyens d'agir, de développer une certaine autonomie locale et pour renforcer le lien que nous avons avec la population". Pour cela, 75 personnes travaillent déjà sur les zones de Nîmes, Alès et Bagnols-sur-Cèze car le Gard est l'un des rares territoires français à avoir tous les types de circonscriptions.

Le colonel de gendarmerie Stéphane Lacroix devrait contribuer à réhabiliter les fonctions premières des compagnies qui sont les plus concernées par le contact avec les Gardois (Photo Anthony Maurin).

De son côté, le colonel de gendarmerie Stéphane Lacroix, qui n'est autre que le commandant du Groupement de Gendarmerie départementale du Gard, philosophe et revoit ses bases littéraires pour s'ancrer dans une histoire traditionnelle de la gendarmerie française. "La proximité et le contact, c'est l'ADN de la gendarmerie! Le citoyen est au coeur de nos problématiques de sécurité et il nous faudra trouver un équilibre général à nos missions pour construire des solutions très locales à nos enjeux. L'intelligence des territoires doit commander nos actions et nos réflexions. L'idée est de bleuir les territoires. Les premiers retours concernant la brigade de contact sont très positifs et nous en créerons peut-être d'autres. Il nous faut coller à nos réalités locales et ce avec souplesse et réversibilité. Ce qui ne marchera pas, nous ne le continuerons pas. Il nous faut vivre avec notre temps et créer les conditions d'un autre contact avec les Gardois. C'est une occasion unique de trouver de nouvelles idées".

Si vous désirez participer à cette concertation, envoyez un mail ici.

Anthony Maurin

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