Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 13.11.2017 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 558 fois

LE 7h50 d’Isabelle Fardoux-Jouve : « Le Département va pratiquer l’écriture inclusive  »

Ancienne journaliste à La Marseillaise, Isabelle Fardoux-Jouve est aujourd'hui conseillère départementale déléguée à la lutte contre les discriminations, à la promotion de l’égalité et de la laïcité. (Photo : Coralie Mollaret)

À l'occasion de la remise du rapport sur l'égalité homme-femme 2017, l'élue départementale a annoncé que les services de la collectivité remanieront l'orthographe pour combattre les stéréotypes sexistes. 

Objectif Gard : Parlons d'abord du rapport. Quels enseignements en tirez-vous ?

Isabelle Fardoux-Jouve : Il y a encore du travail ! La situation du Département n’est pas différente de celle de l’ensemble de la société. Sur les métiers à hautes qualifications il y a moins de femmes... On note une prédominance masculine dans les fonctions de directeurs ou directeurs adjoints : 21 femmes contre 36 hommes. Les femmes sont également plus nombreuses à exercer une activité à temps partiel. Ça explique en partie l’écart de rémunération brute : 43,3€.

Qu’est-ce qui a changé, évolué depuis le rapport de 2016 ?

Très franchement pas grand chose… Au niveau des agents, la part des femmes dans les effectifs du Département est en légère baisse. Sur 3149 agents occupant un emploi permanent (fonctionnaires et non titulaires), la collectivité compte 1203 hommes et 1946 femmes. Les « agentes » représentent 61,8% des effectifs contre 62,3% en 2016. Les filières majoritairement féminines sont la filière sociale, médico-sociale, médico-technique, administrative et culturelle. Les filières techniques, sportives et animations sont majoritairement masculines.

Quelles actions vont être conduites par le Département ?

Pour changer les choses il faut une volonté politique. J’ai entendu que la ministre souhaitait une application plus stricte de la loi Sauvadet. Ce texte prévoit des pénalités quand il y a un pourcentage trop élevé d’homme directeur. En janvier, un groupe inter-directions sera mis en place afin d’assurer le suivi des interventions et des actions du Département en matière d’égalité femmes/hommes. Nous mènerons des actions concrètes comme la généralisation de l’écriture inclusive pour les documents administratifs, ou la proposition de mesures incitatives pour les congés de paternité.

L'écriture inclusive ?

C'est une forme typographique et syntaxiques permettant d'assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes. Par exemple, on ne dira plus des agents mais des « agentes » quand on parlera des femmes. Si dans une même phrase le sujet est à la fois masculin et féminin, on mettra avec des points la terminaison « é.e.s ». Ça permet de mettre un terme à la hiérarchisation des sexes...

L'Académie Française estime que cette pratique met en danger la langue française... 

Cette assemblée de vieux messieurs... Nous ne pouvons pas penser le monde au féminin si nous l’écrivons, si nous le parlons au masculin. Que se passe-t-il dans a tête d’une petite fille quand elle apprend par cœur avec application que le masculin l’emport sur le féminin ? « Professeuse » et « autrice » sont des mots qui étaient employés au XVIIIe siècle. Rien de nouveau en fait.

Quels sont les événements à venir pour 2018 ?

Nous organiserons la deuxième édition des journées départementales des droits des femmes en mars 2018. Une grande conférence se tiendra au Pont du Gard sur le thème « féminisme et religion. » Nous réfléchissons aussi à la création d'un label « espace de respect » pour des lieux publics comme des bars, des restaurants…

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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