GARD Mobilisation générale pour la cour d'appel de Nîmes
Environ trois cents avocats, huissiers et notaires, une grosse phalange d'élus de tous bords, une cinquantaine du petit millier d'étudiants en droit de l'université de Nîmes et environ trois cent cinquante quidams ont répondu ce lundi à l'appel à la mobilisation lancée par l'Amcan (Association pour le maintien d'une cour d'appel de plein exercice à Nîmes).
Sono digne de stars du rock, écran géant, buffet pantagruélique avec cochonnailles à volonté servi sous un barnum... : pour ce "rassemblement citoyen", selon le vocable choisi, la municipalité et l'Amcan avaient mis les petits plats dans les grands et déployé une logistique à faire pâlir d'envie les organisations syndicales. De quoi reléguer les manifestations ''traditionnelles'' au rang d'aimables kermesses de patronage...
Quoi qu'il en soit, la mobilisation générale décrétée par le bâtonnier nîmois Jean-Michel Divisia a fait son effet. Ils étaient venus, ils étaient tous là, même ceux du Sud du...département, dès qu'ils ont entendu ce cri : elle va mourir la cour d'appel de Nîmes !
Unis comme jamais, les élus de tous bords sont montés à la tribune (et au créneau !) pour dire leur inquiétude mais aussi leur énergie pour défendre la cause de la cour d'appel de Nîmes auprès de la commission gouvernementale chargée de rendre un avis le 15 janvier prochain à la garde des Sceaux, Nicole Belloubet.
Les hommes de loi ont quant à eux plaidé avec virulence, et parfois avec emphase, la cause d'une juridiction qui traite avec une constance et un professionnalisme que personne ne lui conteste pas moins de 8 000 dossiers par an. Tout en faisant face à une hausse régulière de la délinquance et de la population...
Dans les rangs des porteurs de robe noire, comme à Amiens ou dans la dizaine de juridictions concernées par ce remaniement programmé de la carte judiciaire, on oscillait entre espoir et crainte. L'espoir de voir les décideurs tenir compte du contexte et des spécificités locales et la crainte de voir Nîmes ravalée au simple rang de chambre détachée. Une "juridiction croupion", comme n'a pas hésité à qualifier l'un d'entre-eux...
Hésitant encore entre le verre à moitié vide et la coupe à moitié pleine, les acteurs locaux, défenseurs de la justice de proximité, ont entendu la député Françoise Dumas les assurer que la cour d'appel de Nîmes n'était de toute façon pas menacée de disparition totale. Reste encore à savoir si elle et ses collègues parlementaires sauront convaincre le premier ministre Édouard Philippe de lui conserver toutes ses prérogatives. De nombreux emplois sont en jeu et le prestige de la juridiction nîmoise aussi. Réponse le 15 janvier prochain.
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com
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