Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 20.11.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1228 fois

NÎMES Les raisons de la guerre Fournier/Lachaud

Deux questions à l'ordre du jour du Conseil municipal ont mis le feu à la situation déjà dégradée en Mairie
Sans les élus du Centre, le Conseil municipal sest poursuivi sans trop dencombres Photo Anthony Maurin).

Quelques places vides en fin de séance du Conseil municipal du 18 novembre dernier 5Photo Anthony Maurin).

Il y a eu tout d'abord le Rapport d'Orientation Budgétaire puis le transfert des charges liées au transfert des Zones d’Activités Economiques...

On le sait, le mois de novembre est synonyme de budget. Pour la Ville de Nîmes, le dernier Conseil municipal en date du 18 novembre devait évoquer le sujet du Rapport d'Orientation Budgétaire. C'est Pascal Gourdel, conseiller municipal délégué au commerce, aux halles, aux foires et marchés (et qui devrait d'ailleurs récupérer la délégation d'Yvan Lachaud aux finances de la Villes) qui s'est permis de rappeler les objectifs de la Mairie : "réduction de la dette, renforcement de la capacité d’investissement et accentuation du rayonnement de la ville. Depuis 2001, Nîmes connaît un regain d’attractivité grâce aux aménagements, c’est dans cette direction que nous comptons poursuivre notre action."

Mais pour Sylvette Fayet, élue dans l'opposition Front de Gauche, "les recettes, à savoir fonctionnement et investissement, augmentent de 3% alors que les dépenses baissent de 1%. On note l’érosion régulière et inquiétante de l’épargne jusqu’en 2020 minimum passant de 31,7 millions d’euros à 26,6 millions. Pour l’épargne nette, elle va passer de 13,4 millions à 6,9 millions soit une baisse de 49% ! L’endettement par habitant augmente de plus de 9% alors qu’il baisse à Montpellier et Avignon. Nous voterons contre le ROB qui reste opaque sur les aspects du quotidien des Nîmois." Yoann Gillet, élu dans l'opposition Front National, dénonce des "chiffres travestis. Ce rapport n’est qu’un outil de communication."

"Les Nîmoises et les Nîmois ne se sont pas trompés en renouvelant leur confiance à Jean-Paul Fournier" (Pascal Gourdel)

Quant à Julien Plantier, adjoint au maire délégué au sport et responsable des Républicains au conseil municipal, il avoue que "c’est dans un contexte toujours contraint que nous présentons ce ROB avec des perspectives incertaines. Pour nous, il s’agit d’exposer l’année à venir alors que le gouvernement semble louvoyer. Nous avons un vrai capitaine à la barre !" Et Pascal Gourdel d’assurer que "les chiffres seront longuement débattus lors du vote du budget. Les Nîmoises et les Nîmois ne se sont pas trompés en renouvelant leur confiance à Jean-Paul Fournier." Question adoptée à la majorité et suspension de séance. Dix minutes plus tard, la séance (avec le quorum) reprend malgré l’absence des élus centristes.

Mais le véritable sujet de la discorde a été celui du rapport d’évaluation du transfert des charges liées au transfert des Zones d’Activités Economiques. Cependant, la problématique est absente d’une majorité morcelée. Pour Sylvette Fayet (FDG), "Ce transfert devrait être une décision technique. Or, elle prend une importance politique de petit niveau. Vous en faites un règlement de compte entre vous, dans ceux qui étaient la majorité. Pourquoi ne pas nous avoir interpellé en tant qu’élus de Nîmes siégeant à l’agglo sur une estimation financière que vous jugiez alors erronée ? Quels éléments factuels montrent que la CLETC surestime ce transfert ? Vos chipoteries, et plus, prennent le pas sur le contenu des dossiers ! Nous refusons de participer à ce jeu."

A Nîmes, ce sont 10 ZAE qui doivent être transférées à l'agglo : Georges Besse 1, Mas des Abeilles, Mas des Vignoles, Ville Active, Archipel, KM Delta 1 et 2, Mas des Rosiers, Marché Gare, Saint Césaire et Mas des Noyers.  La charge (toutes dépenses confondues) est de 585 204 euros en fonctionnement et de 159 233 euros en investissement. "Le détail des données a été fourni à Nîmes Métropole ainsi qu’aux cabinets FCL et Gaxieu, mandatés pour réaliser les estimations. Ces cabinets n’ont tenu compte ni des chiffres fournis par la Ville ni des explications apportées à plusieurs reprises lors de réunions techniques. Ils ne se sont appuyés que sur des ratios moyens, et en aucun cas sur des dépenses constatées", évoque la délibération en question. Et de conclure que "l’impact pour la Ville de Nîmes se traduit par une ponction annuelle définitive supérieure de plus de 300 000 euros à la réalité constatée."

"On ne peut pas se mettre d'accord en 48h" (Franck Proust)

Franck Proust, 1er Adjoint au maire délégué à la Modernisation et à l'évaluation des politiques publiques, aux relations internationales et avec les collectivités, se veut rassurant. "On ne peut pas avoir deux poids deux mesures. Les appartenances politiques doivent tomber. On est avant tout de Nîmes ! Il n’y a plus d’étiquette politique à avoir ! On est sur une problématique d’injustice. Qui fait le calcul ? Ce n’est pas Jean-Paul Fournier mais l’élu aux finances qui est aussi le président de l’Agglo. C’est une question de principe ! On ne peut pas se mettre d’accord en 48h... Pour Leins Gardonnenque, ça a duré un an. Six millions d’euros, c’est pas une paille, on se bat pour l’intérêt de la Ville de Nîmes !"

En attendant, la Gauche s’interroge elle aussi sur les chiffres annoncés par la Ville et semble ne pas comprendre comment l’entretien de ces zones est possible avec si peu de deniers publics. La gauche refuse de prendre part au vote mais la question est finalement adoptée.

Anthony Maurin

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