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Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 24.11.2017 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 12046 fois

GARD Le restaurateur et son jardin de cannabis à 2,2 millions

Un homme a été condamné par le tribunal correctionnel de Nîmes à 4 ans de prison. En septembre 2013, 4 serres agricoles bourrées de cannabis avaient été découvertes à Beaucaire dans sa propriété
photo illustration/ Plants de cannabis/ Objectif gard

On appelle ça le locavore. Un terme très à la mode indiquant que les produits consommés ont poussé près de chez vous. Du naturel, de l’authentique. Pour un habitant de Beaucaire, restaurateur de profession, les produits qui étaient récoltés sous sa serre, ne servaient pas à ses clients habituels, mais aux consommateurs de stupéfiants. Dans sa propriété, sous 4 serres agricoles de 60 mètres de longueur, 1 050 plants de cannabis pour un profit estimé à plus de 2,2 millions d’euros. Une descente de police en septembre 2013, dans un mas Camarguais situé à Beaucaire, a mis fin à la « détention non autorisée de stupéfiants ».

Un restaurateur d’Arles a été condamné, jeudi soir à Nîmes, à 4 ans de prison dont 2 fermes. Le trafiquant, au casier judiciaire bien fourni, a affirmé à la barre du président Jean-Pierre Bandiera qu’il avait tourné la page depuis. « J’étais un voyou à l’époque, j’étais mal entouré. Depuis, j’ai totalement changé de vie, je suis maintenant dans la vraie vie. Je me lève tous les jours à 7h du matin et je dirige des serveurs, des cuisiniers. J’ai 20% dans une belle affaire à Arles, j’ai deux autres associés avec moi », affirme le prévenu de 33 ans.

Mais le tribunal correctionnel de Nîmes a rappelé au « chef d’entreprise", ses anciennes fréquentations et ses délits reprochés. C’est d’ailleurs, une affaire de stupéfiants qui a défrayé la chronique, en septembre 2013 qui vaut la comparution du fils et de son père, âgé de 64 ans. Un très gros trafic de stupéfiants démantelé sur la commune de Beaucaire, dans un mas agricole. Le 9 septembre 2013, sous 4 serres de 60 mètres de longueur, des centaines de plants de cannabis... 1 050 précisément. Un trafic en plein air, mais aussi en intérieur sur les deux étages du mas. « Moi je vivais et je surveillais dans mon appartement au rez-de-chaussée, avec ma télé, ma Playstation et mon lit ». Mais pas seulement, le prévenu veillait aussi sur sa plantation « industrielle » avec un fusil à pompe et un fusil d’assaut, des armes de guerre.

« Vous êtes chef d’entreprise d’une pépinière, mais les gens ne venaient pas acheter des bégonias. Aujourd’hui encore, vous avez peur de parler, peur que des complices ou des associés se rappellent à votre souvenir. Vous êtes totalement terrorisé à la barre du tribunal », estime la substitut du procureur, Julia Salery. Et pour cause, car il a été démontré par l’enquête que le restaurateur installé à Arles, avait des contacts avec des hommes impliqués dans des règlements de comptes liés au trafic de drogue à Marseille. Le prévenu gardois a même été condamné pour un trafic de stupéfiants lié à la "tour K", une cité sensible dans les quartiers Nord de Marseille. A l’époque, il avait des relations téléphoniques quotidiennes avec un « voyou » marseillais, condamné depuis pour « assassinat », dans la cité phocéenne. La représentante du Parquet, a sorti ensuite de sa manche, un document officiel de "l’Octris", l’office central de lutte contre les stupéfiants, qui calcule les profits générés dans le trafic de drogue. Une étude édifiante calculée sur 1 020 plants : « On peut espérer en production et par récolte 48 kilos de cannabis, pour un chiffre d’affaires de 439 000 euros. Sur une année, cela rapporte 244 kilos pour un chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros », accable la représentante du parquet de Nîmes !

Le père de famille qui vivait dans la propriété a été relaxé... « Il n’a jamais vu le trafic, il n’a jamais senti l’odeur du cannabis. En 2013, il ne parlait et ne voyait pas son fils », souligne Maître Ludovic Para, avocat du père et du fils. Le trafiquant déjà connu de la justice, écope de 2 ans de prison ferme, tandis que le patriarche qui avait aidé à monter les serres a été relaxé.... "Je pensais que mon gamin allait produire des légumes pour le restaurant", a-t-il avoué apparemment dépassé par le trafic de sa progéniture !

B.DLC

Boris De la Cruz

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