AU PALAIS Les policiers lui feraient des doigts d'honneur juste pour l'énerver
Anthony est une victime. C'est ce qu'il prétend. Victime de son ex-compagne qui le frapperait depuis des années. Victime aussi de six policiers alésiens qui, dans la soirée du 23 au 24 mai, l'auraient "fracassé pendant huit heures."
- Ils m'ont frappé, ils m'ont fait la misère. Ils m'ont aussi filmé et ils me faisaient des doigts d'honneur, en douce, juste pour m'énerver.
Pourtant, ce vendredi 24 novembre, Anthony est assis sur le banc des accusés du tribunal correctionnel d'Alès car il est bien le seul à se considérer comme une victime. Son ex, elle, dit qu'il la frappe régulièrement comme lors de cette soirée du 23 mai. Quand les policiers arrivent à son secours, Anthony, qui a bu plusieurs bières, les traite de tous les noms, fait l'apologie de Daesh, les menace, insulte plus particulièrement la seule policière de la bande avant de se débattre et de leur cracher dessus !
- Un policier normalement, il doit dire "au nom de la loi". Là ils étaient six contre moi. S'ils m'avaient dit "bonjour Monsieur", j'aurais dit "bonjour". De toute façon, je sais que c'est perdu d'avance, c'est pour ça que je n'ai pas pris d'avocat.
Sans ressource, sans emploi et sans domicile, ce père de deux enfants confie ne plus attendre grand-chose de la vie mais souhaite, tout du moins devant le tribunal, réduire sa consommation d'alcool qui lui empoisonne la vie. C'est la seule faiblesse qu'il concède. Pour tout le reste, il poursuit son discours de victimisation, comme ses derniers mots avant que le tribunal ne se retire pour délibérer :
- On me dit que j'ai un problème avec les femmes. Je crois que c'est les femmes qui ont un problème avec moi.
Pourtant, les deux femmes face à lui n'ont pas été particulièrement sévères. La première, la procureure, Mélodie Fabre, a requis 11 mois de prison avec sursis. La seconde, la présidente, Annabelle Ledrapier, a confirmé le réquisitoire en ajoutant une mise à l'épreuve pendant deux ans avec une obligation de soins, de travail et d'indemniser les victimes : 750€ pour son ex et 900€ à se partager entre les quatre policiers parties civiles.
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com
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