Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 26.11.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 3281 fois

FAIT DU JOUR "Combien faudra-t-il de morts ?" : à Tavel, le rond-point se fait toujours attendre

Des vignes et au milieu une route. Pas n’importe laquelle : la route départementale 6580 qui relie Bagnols aux Angles. Une route très fréquentée dans les deux sens, coupée par une intersection permettant de relier Tavel à Pujaut par la RD177.
La FFMC 30 et le Comité de défense de l'environnement de Tavel ont manifesté au niveau de l'intersection entre la RD6580 et la RD177, à Tavel, samedi (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Une intersection redoutable et redoutée : quiconque a déjà essayé de s’insérer sur la RD6580 en arrivant de la RD177, ou pire, de traverser complètement l’axe pour se rendre en face à une heure de pointe en conviendra. On déconseillera aux autres d’essayer.

Deux morts et de nombreux blessés

Résultat : « aujourd’hui, depuis 2011, on compte officiellement deux morts », explique le coordinateur de la Fédération française des motards en colère (FFMC) pour le Gard, Jacques Barac. Et outre les morts, le grand nombre d’accidents qui se produisent à cette intersection laisse un cortège de blessés, parfois graves. « Aucun motard n’est mort à cette intersection, admet Jacques Barac. Mais en 2015, un motard a dû être amputé d’un jambe, et sa passagère n’a aujourd’hui toujours pas repris le travail. » Alors la FFMC du Gard, rejointe par le Comité de défense de l’environnement de Tavel, réclame à cor et à cri depuis des années un rond-point en lieu et place de cette intersection d’un autre âge, « pour la sécurité de tous les usagers de la route. » Depuis leur dernière manifestation en avril dernier, un nouvel accident s’est produit sur les lieux, en octobre. « Il y a eu cinq blessés graves, dont une dame qui a dû être héliportée dans le coma. Elle s’est réveillée mais elle est handicapée et toujours à l’hôpital, s’étrangle le coordinateur des motards en colère. Et deux autres blessés sont encore hospitalisés à Avignon. Combien faudra-t-il de morts ? »

Au mois d’avril, le Département avait affirmé que le rond-point serait fait en 2018 et qu’une solution, aussi provisoire que radicale, consistant en une interdiction de tourner à gauche, serait mise en place en attendant. Sept mois après, « on est en novembre, et il n’y a rien », regrette Jacques Barac, même si les manifestants sont contre cette solution provisoire, qu’ils considèrent comme « une entrave à la circulation. » Alors ce samedi, les motards et l’association tavelloise ont souhaité mettre un coup de pression sur les élus avant le vote du budget 2018 le mois prochain, dans lequel le rond-point doit être inclus. « Si on ne les motive pas, on va encore perdre une année », redoute le motard en colère. Pour marquer le coup, un mannequin a été allongé sur le terre-plein, et des prospectus ont été distribués aux automobilistes.

Les travaux au plus tôt en juin 2018

Car pour eux, il y a urgence : « les bus scolaires sont détournés », affirme Jacques Barac, qui y voit le signe que la dangerosité de l’intersection a été prise en compte. « Mais ça touche tout le monde, abonde le vice-président Comité de défense de l’environnement de Tavel Patrice Bigot. Les pompiers nous ont dit qu’ils avaient du mal à passer malgré les gyrophares, alors imaginez les vignerons qui doivent passer en tracteur, parfois avec une remorque. » Dans ce contexte, l’absence des élus des communes environnantes, pourtant présents en avril dernier, a été remarquée. Et regrettée...

Côté Département, la conseillère du canton, Nathalie Nury, affirme que « les travaux seront engagés en 2018. Si les propriétaires des emprises nécessaires au rond-point signent très rapidement, on peut démarrer en juin. Sinon, il faudra attendre septembre. » Son binôme Philippe Pecout ajoute que « Martin Delord (vice-président du Conseil départemental, il a récupéré la délégation des routes après le départ d'Olivier Gaillard, élu député en juin, ndlr) fera une visite en décembre pour rassurer les collectivités. »

Un pas en avant toutefois pas de nature à calmer les manifestants. « On ne croit plus les paroles, on attend les actes », lance Jacques Barac en espérant que cette manifestation sera la dernière. « Et s’ils n’ont pas encore compris, on ira les rencontrer, mais de façon plus ‘motardesque’. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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