LE 7H50 de Philippe Berta : « On veut des étudiants concernés et avisés »
Objectif Gard : Vous faites partie d’une mission parlementaire sur la réforme de l’enseignement supérieur (Plan Étudiant). Quel en est l’objet?
Philippe Berta : Jusqu’à Noël, nous concertons tous les acteurs (présidents d’université, directeurs des IUT, recteur de Versailles…) sur le projet de loi de la ministre Frédérique Vidal. Il sera adopté en conseil des ministres à la fin de l’année. J’ai un petit-déjeuner le 5 décembre avec la ministre, pour lui faire un retour de nos auditions. Vous savez, le changement de ce projet de loi est majeur : il s’agit de s’attaquer enfin à la problématique du taux d’échec en première année de faculté, soit 70% ! On veut des étudiants concernés et avisés de leurs chances de réussir.
Quelles sont les propositions du gouvernement ?
D’abord, le remplacement du logiciel APB (Admission post-bac) qui traite les orientations des bacheliers. Le tirage au sort dans les filières en tension sera supprimé. Ensuite, les bacheliers n’auront plus que 10 voeux à formuler fin mars (contre 24 auparavant). Dans les classes de terminale, il y aura un doublement des professeurs principaux. Le second sera en charge du suivi et de l’écoute des lycées pour le choix de leur orientation. Enfin, le ministère va créer un site et une application pour permettre aux étudiants d’avoir connaissance de leur taux de réussite dans les filières et connaître les métiers auxquelles elles conduisent. Prenez un Bac techno par exemple : en première année de médecine, sa chance de succès c’est de 0,1%. Il faut leur dire !
Il n’y aura donc pas de « sélection » à l’entrée de l’université ?
Non. Les bacheliers auront le choix de leur première année d’université. L’idée de Frédérique Vidal est simple : faire que le droit à la liberté d’accès à l’enseignement ne soit pas un piège. Il y a des filières en tension, comme STAPS. Est-ce que les étudiants qui vont dans ces filières, sont vraiment au courant des cours ? En première année, l’enseignement est essentiellement de la biologie et de la biomécanique ! Des notions que tous les bacheliers n’ont pas. En psycho ? On étudie les neurosciences en première année ! Informés et mieux préparés, les bacheliers connaîtront plus de succès.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
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