COUPE DE FRANCE Nîmes Olympique écarte un S.C. Anduze méritant

L'ambiance était au rendez-vous cet après-midi au stade Pibarot d'Alès où le SC Aduze (R2) recevait son prestigieux voisin du Nîmes Olympique, 2e de Ligue 2. Mais le soutien bruyant et enthousiaste d'une majeure partie des 4 000 spectateurs n'a pas suffi à faire basculer le destin en faveur des pensionnaires du 2e échelon régional.
Pour cette confrontation, déséquilibrée sur le papier, l'entraîneur nîmois Bernard Blaquart avait choisi de faire tourner son effectif et de mettre certains de ses cadres au repos (Harek, Valdivia) tandis que certains titulaires habituels débutaient le match sur le banc des remplaçants (Bozok, Del Castillo, Valette, Thioub).
Sourzac blessé, c'est le jeune Rabouille qui pointait sa bouille dans le but nîmois pour ses grands débuts. Salués comme il se doit par leurs Gladiators, qui avaient préféré se regrouper derrière la main-courante avec armes et bagages, les Nîmois étaient en revanche hués par la tribune majoritairement anduzienne. De bonne guerre !
Les gamins d'Anduze sonnaient le rappel des troupes en reprenant le célèbre "Aux armes" des supporters marseillais. Certainement pour inviter leurs joueurs à aller "Droit au but" comme indiqué par la devise du club phocéen... Nîmes, tout de bleu vêtu, abandonnait son Rouge habituel à ses hôtes du jour. Le clapping lancé par le speaker du stade était repris comme un seul homme par la tribune où le vent glacial ne parvenait pas à doucher une ambiance " muy caliente".
Avec le seul Grousset en pointe, Anduze débutait prudemment mais trouvait à venir défier crânement la défense à plat des Nîmois (5e, 7e). Des tentatives qui échouaient au moment de la dernière passe... Rapidement le NO s'installait dans le camp anduzien. Côté gauche, Vlachodimos voyait sa frappe détournée prendre à défaut le gardien anduzien Gueye pour terminer sa course dans le soupirail (0-1. 12e). Deux minutes plus tard le même Guye intervenait avec autorité dans les pieds de Depres, menaçant. À son tour, de vingt-cinq mètres face au but, Valls testait Gueye, les mains fermes sur le coup de canon du Nîmois (20e).
Il ne perdait rien pour attendre ! Après un ballon naïvement perdu au milieu de terrain par Si Saïd, idéalement servi dans l'axe Valls ajustait une frappe lobée qui trompait Gueye (0-2. 23e). Mais ceux qui s'attendait à un cavalier seul des Nîmois allaient en être pour leurs frais ! Sur le premier corner anduzien de la partie, bien placé à la tombée du ballon, Vidal fusillait à bout portant Rabouille qui finissait pourtant par avoir le dernier mot (27e) !
Loin d'être ridicules, les Rouges tenaient la dragée haute au dauphin de Ligue 2. Ils étaient récompensés de leurs efforts quand Grousset, dans un vacarme facile à imaginer, propulsait dans le but déserté un ballon que Rabouille avait tout d'abord réussi à écarter sur une tentative initiale de Khaldi (1-2. 31e). Moins à la peine qu'en début de partie, souvent débordés mais jamais submergés, les Anduziens faisaient bonne figure. "C'est chaud, ça brûle, ça va rentrer ", encourageait le kop du Petit Poucet où on y croyait ferme.
Une énorme erreur de Rabouille n'était pas loin de donner raison aux supporters du SCA. Dévissant un dégagement au pied, il offrait une balle de but à Khaldi qui, à 6 mètres, manquait...l'immanquable en frappant directement sur le portier nîmois (42e) ! Sur un terrain bosselé balayé par le vent, la défense nîmoise n'offrait pas toutes les garanties de sécurité et à la mi-temps, le suspense restait entier (1-2)...
Déjà souvent haché par les fautes en première période, le jeu reprenait à l'identique. Sanctionné pour une faute sur Savanier, Khaldi écopait du premier carton jaune de la partie. Alioui au coup-franc cadrait sa frappe mais Gueye écartait le danger des deux mains (52e). Nîmes insistait et sur un corner de Savanier, Briançon coupait la trajectoire au nez et à la barbe de Gueye mais ne cadrait pas sa tête (58e). Bis repetita à la 66e avec les mêmes mais cette fois Gyeye s'interposait avec brio devant le capitaine nîmois du jour (66e).
Ça chauffait sur le but d'Anduze et sur une percée décidée de Vlachodimos, le Grec repiquait dans l'axe et servait sur un plateau Alioui qui, pourtant idéalement placé, butait une nouvelle fois sur Gueye (70e) ! C'est finalement le goleador nîmois Bozok qui allait débloquer la situation. Trois minutes après son entrée en jeu en lieu et place de Depres, dans la surface de réparation, le jeune Franco-Turc servait Valls dont l'impeccable enchaînement contrôle-frappe laissait pantois le pauvre Gueye (1-3. 77e).
La fin de match était échevelée. Une tête de Vidal, à la réception d'un corner, flirtait avec la transversale nîmoise (81e) et une percée de Grousset, facilitée par un contre favorable, permettait à l'avant-centre anduzien de venir défier une dernière fois Rabouille en tête à tête. Mais cette fois encore, le gardien nîmois avait le dernier mot en se couchant dans les pieds de l'attaquant (90e)...
La messe était dite et les Anduziens quittaient la coupe de France sous la haie d'honneur formée par les Crocos et sous les applaudissements de leurs supporters et avec le sentiment du devoir accompli...
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com