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Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 12.12.2017 - thierry-allard - 2 min  - vu 472 fois

BAGNOLS Un livre référence sur les années folles dans le Gard

Joséphine Baker, le jazz, le cinéma muet : voilà quelques unes des images d’Épinal qui viennent tout de suite à l’esprit lorsqu’on parle des années folles, mais qui sont surtout valables pour Paris, véritable épicentre ce cette décennie comprise entre 1919 et 1929. Quid du Gard ?
La présidente de l'Académie, Arlette Fetat, le coordinateur ,Christian Feller, et les historiens Jean-Michel Guieu et Raymond Huard (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

C’est en partant de cette interrogation que l’Académie de Lascours a proposé une série de conférences et d’événements il y a maintenant deux ans. Elle en tire aujourd’hui un ouvrage collectif, « Les années folles dans le Gard » dans lequel huit auteurs renommés dressent un portrait de cette décennie particulière et encore mal connue.

« Pas si folles que ça »

« Le Gard n’a pas échappé aux années folles », explique l’historien Jean-Michel Guieu, déjà auteur d’un livre sur cette période et qui signe l’introduction de celui de Lascours. Il y décrit une décennie contrastée, avec « un appétit de vie, un gout pour la vitesse, une massification culturelle, mais aussi un traumatisme, une société encore marquée par la guerre, avec une certaine angoisse. » Il faut dire que la Grande Guerre est encore récente et a laissé des stigmates et des pertes humaines très lourdes. C’est dans ce contexte que les femmes ont joué « un grand rôle à l’arrière, notamment dans les usines pendant la guerre. Mais assez rapidement on observe un retour à l’ordre sexué classique et on leur refuse le droit de vote », note l’historien. C’est aussi à cette époque que « l’image de la femme va être récupérée, avec notamment l’arrivée du concours Miss France », note Arlette Fetat, présidente de l’Académie de Lascours et auteure d’un chapitre sur ce thème. C’est une époque où les femmes sont encore cantonnées « à l’éducation des enfants », poursuit l’académicienne.

De quoi tempérer quelque peu la vision parfois un peu idyllique de ces années folles. « Elles ne sont pas si folles que ça, malgré une très bonne croissance économique », note Jean-Michel Guieu. On le voit en politique, avec « une poussée de nationalisme et un succès de la droite royaliste en 1919, avant que la Gauche ne reprenne la majorité en 1924, explique l’historien Raymond Huard, auteur d’un chapitre. C’est aussi pendant les années folles que le Parti communiste français apparaît et s’implante, notamment dans le bassin minier gardois. » Du reste il y compte encore de nombreux élus...

Les mines ont vu leurs effectifs baisser, notamment du fait de la guerre, « c’est à ce moment là qu’on fait venir des immigrés d’Espagne ou de Pologne pour y travailler », souligne Raymond Huard. Notre département doit aussi reconvertir son industrie : « on cherche d’autres produits et on fabrique des tracteurs ou des vélos au lieu des armes », explique Raymond Huard. Et ce pendant que les caves coopératives viticoles se développent au détriment du blé et que la filature décline déjà. De quoi tout de même faire à l’époque du Gard le département le plus industrialisé du Languedoc, statut qu’il conserve encore aujourd’hui. « Ça n’a pas tellement changé », sourit l’historien. 

Un historien qui vante en cet ouvrage collectif un livre « unique en son genre, car les années folles sont une période très peu étudiée. Cet ouvrage permet de donner une image globale. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

« Les années folles dans le Gard », éditions de la Fenestrelle, en vente ou sur commande dans les librairies bagnolaises ou par l’Académie de Lascours. Infos : contact@academie-lascours.fr.

Thierry Allard

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